"La culture dans toute sa diversité, constitue un réservoir intarissable dans lequel nous étanchons notre soif de connaissance" (source l'UNESCO). C'est à partir de cette citation que des questions se posent. Quel sort sera réservé à l'héritage culturel, patrimonial et artistique à La Réunion, au vu des coupes budgétaires prévues pour 2026 et quels impacts aux acteurs de la culture ?
L'année 2025 se termine dans quelques jours, une année marquée par une richesse et une diversité culturelle, patrimoniale, artistique, musicale et littéraire sans précédente, avec des nombreux événements qui ont fait vibrer La Réunion et l'Océan Indien dans son ensemble. Des évènements pour signifier que la culture n'est plus en sommeil et se vit de partout.
Demain encore, le Komité Éli présidé par le "grand zarboutan" de la culture Yvrin Rosalie célébrera la commémoration de la révolte des esclaves à St-Leu, en rendant hommage aux insurgés qui se sont révoltés du 5 au 8 novembre 1811, et qui ont été exécutés pour oser prétendre à la liberté.
C'est un devoir de mémoire que le président Rosalie perpétue depuis déjà des dizaines d'années à St-Leu. Cette révolte constitue la seule grande révolte d'esclaves à La Réunion d'après des historiens. Elle fut durement réprimée par les colons, dont l'esclave Éli fut la grande figure.
- Une culture vivante et éternelle-
Plus 200 ans après, les réunionnais s'en souviennent et rendront hommage demain aux combattants de la liberté. Liberté que nous héritons grâce à eux. Ceux-ci font partie de notre histoire qu'on ne peut en aucun cas mettre sous-cloche, comme notre richesse culturelle et patrimoniale.
Malheureusement après avoir mis en lumière, la richesse et l'héritage culturel que nous possédons à La Réunion, nous apprenons au même moment la modification du "pass culture" (décret du 27 février 2025 instaurant plusieurs modifications du pass culture) et pas simplement puisqu'une baisse significative du budget de la culture est annoncée dans les orientation budgétaires 2026.
Ces coupes budgétaires révélées par le gouvernement ont suscité déjà de la sidération et de la colère de la part de nos collectivités et de nos parlementaires. Une fois encore la culture est considérée comme une simple variable d'ajustement. Faut-il sacrifier cette richesse à l'échafaud des "Mozart" de l'économie ?
Selon le PLF 2026 (Projet Loi de Finance) , le Ministère de la culture subirait d'une baisse très sensible par rapport à la loi de finance de 2025 soit un recul de plus de 200 à 300 millions d'euros, ce qui correspond à un recul d'environ 7 % à 8% (source ministère de la culture).
Chacun aura compris, que le secteur culturel pâtira une fois de plus dans ce nouveau budget. D'ailleurs cette politique d'austérité n'est pas propre qu'à la culture.
Pour terminer, si Jack Lang l'ancien Ministre de la culture sous l'ère du Président Mitterrand de 1981 a révolutionné la culture en lui donnant la place qu'elle mérite et doublant le budget rapprochant de 1% du budget global de l'État. Devrons-nous accepter ce drastique baisse qui affaiblira notre riche histoire ?
Si nous voulons une culture vivante et pour qu'elle reste éternelle, il lui faut des moyens qu'on se le dise clairement une bonne fois pour toutes ! Alors qui aura la force d'Éli à défendre la culture ?
Jean Claude Comorassamy
Madame Bello et Monsieur Melchior nos 2 Éli à la Réunion !
L'inclusivité passe aussi par la culture c'est une évidence.
Là, où le parfum de la culture envoûte notre pensée. Gayar zourné a ou mon dalon !