Poursuivi pour une agression sexuelle qui aurait été commise le 3 octobre 2025 aux abords du centre hospitalier de Saint-Pierre, un Saint-Pierrois de 24 ans a été placé en liberté sous contrôle judiciaire par le juge des libertés et de la détention de Saint-Pierre. Le parquet a immédiatement fait appel de cette décision. Ce mercredi 15 octobre, la chambre de l'instruction a donné gain de cause au parquet. Le mis en cause a été placé en détention. Le procès du jeune homme aura lieu le 12 novembre prochain devant le tribunal correctionnel de Saint-Pierre. I(Photo rb/imazpress.com)
Il était un peu plus de 20 heures ce vendredi 3 octobre, lorsque la victime, une jeune femme, a quitté son travail au centre hospitalier de Saint-Pierre. Sur le parking plongé dans l’obscurité, elle a été surprise par un homme caché derrière un véhicule. L’individu l’a tirée en arrière, jetée au sol, étranglée pour l’empêcher de crier et l'a agressée sexuellement.
Dans sa déposition, le prévenu a reconnu les faits. Il a expliqué aux policiers avoir suivi la jeune femme et l'avoir agressée parce qu'il "voulait un rapport sexuel car il était en manque". Il aurait interrompu son geste en pensant à sa sœur.
L’agression a pris fin grâce à l’intervention de deux joggeurs, dont le passage a mis en fuite l’agresseur. La scène a été confirmée par les images de vidéosurveillance. La victime s’est réfugiée auprès des témoins, tandis que l’homme s’échappait à vélo. Elle a immédiatement porté plainte.
- Un casier vierge mais un passif judiciaire -
Devant la chambre de l’instruction, l’avocate générale a rappelé la gravité des faits, évoquant une "tentative de viol interrompue uniquement par l’intervention de deux personnes". Pour elle, le placement sous contrôle judiciaire est une décision "incompréhensible", estimant que le jeune homme ne présente aucune garantie de représentation.
Officiellement au casier judiciaire, aucune condamnation n’apparaît. Mais le prévenu a déjà été impliqué dans plusieurs affaires, toutes classées sans suite : vol en réunion en 2016, agression sexuelle sur une mineure de sa famille la même année, trafic de stupéfiants, violences conjugales, et une enquête ouverte en 2021 pour viol en réunion. Des dossiers jamais jugés, mais qui, pour l’accusation, témoignent d’une trajectoire préoccupante.
- Il consomme régulièrement alcool et stupéfiants -
Âgé de 24 ans, vivant chez sa mère, sans emploi, Michaël* consomme régulièrement alcool et stupéfiants. Devant la cour, vêtu d’un survêtement, d’un tee-shirt blanc et de claquettes, il a exprimé ses regrets, la voix tremblante, parfois en pleurs. "Je demande pardon", a-t-il répété, suppliant d’être laissé libre.
Son avocate, Me Soïzic Panefieu, a insisté sur la sincérité de ses remords. "Ce qu’il a fait ne correspond pas à sa personnalité, sa famille en témoigne", a-t-elle affirmé. Pour la robe noire, il s’agit d’un passage à l’acte isolé, survenu dans un contexte de consommation d’alcool et de drogue.
"Il sait qu’il a un problème et il demande à être soigné", a-t-elle ajouté. L’avocate a rappelé que toutes les procédures passées avaient été classées sans suite et que son client s’était présenté de lui-même devant la justice.
Après avoir entendu les arguments des deux parties, les juges de la rue Juliette Dodu (Saint-Denis) ont rendu leur délibéré ce mercredi 15 octobre. Michaël a été placé en détention provisoire.
Il doit être jugé le 12 novembre prochain devant le tribunal correctionnel de Saint-Pierre, dans le cadre d’une comparution immédiate renvoyée afin d’obtenir les expertises psychiatrique et psychologique. Il comparaitra donc détenu.
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*Prénom d'emprunt