A sec ou presque depuis plusieurs mois, les réserves en eau de La Réunion ont été en partie rechargées par les fortes pluies de Garance. Elles ont permis au département d'être excédentaire d’environ 23%. Plusieurs rivières restent néanmoins déficitaires. L'arrêté sécheresse de la préfecture réglementant l'utilisation de l'eau a toutefois été levé. (Photo www.imazpress.com)
Ces "cumuls se sont ajoutés à ceux du début de mois de février pour atteindre un bilan global mensuel excédentaire de +23% à l'échelle de l'île", indique Claire Backenstrass, chargée d'études au sein de la division des études climatiques de Météo France Réunion.
"Le bilan est contrasté spatialement, entre le nord-ouest qui cumule plus du double de la normale mensuelle, et le secteur sud sauvage qui est en moyenne à - 20% de déficit mensuel", précise Météo France.
- Une pluviométrie excédentaire pour La Réunion -
Le cyclone Garance a donné des précipitations intenses et inhabituelles, en particulier sur le nord, l'ouest, les Hauts de l'île... On peut citer, pour les cumuls sur la journée du 28 février 2025.
Concernant les précipitations, les inondations s'expliquent par des quantités astronomiques d'eau tombée. 537 mm à Commerson, 490 mm à Aurère, 409 mm à Cilaos, 296 mm à La Grande Chaloupe mais aussi 403 mm à Salazie, 587 mm à Plaine des Chicots et 262 mm à Colimaçons.
De plus, les cumuls ont été très intenses sur le nord, l'ouest et les Hauts, engendrant des crues. Voici quelques valeurs relevées en une heure :
- 141 mm à La Possession
- 190 mm à Commerson
- 114 mm à Petite-France
- 146 mm au Colorado
- 161 mm au Brûlé-Val-Fleuri
- 100 mm au Chaudron
À cela s'ajoutent les fortes pluies qui mouillent et parfois inondent La Réunion depuis. Pour exemple, sur l'épisode du 17 au 19 mars, ont été relevés en l'espace de 48 heures,
- 720mm à La Crête
- 691mm à Grand Galet
- 590 mm à Grand Coude
- 532 mm au Baril
- 470mm à Piton Bloc
- 419 mm à Gros Piton Sainte-Rose
- 396mm au Tremblet
- 297mm au Tévelave
- 229mm à La Plaine des Makes
- 194mm à Piton Saint-Leu
- 168mm à Pierrefonds
- 139mm à Pont Mathurin
Enfin, selon les premiers données du mois de mars, les régions sud de l'île (sud-ouest, sud sauvage) "ont cumulé en 23 jours, davantage de précipitations que la normale mensuelle. Leur bilan temporaire partiel est excédentaire de 30 à 90%", indique Claire Backenstrass.
- De la pluie bienvenue pour les ressources en eau de l'île -
Après des mois de décembre et janvier très déficitaires, "ces apports sont bénéfiques pour les ressources", indique Anne-Sophie Payet, direction de la transition des territoires à l'Office de l'eau.
"Le 28 février Le 28 février, le cyclone Garance frappe l’île de la Réunion avec des cumuls de pluies conséquents selon les secteurs.
Ces pluies ont généré des crues remarquables sur les zones nord, nord-est et ouest", indique l'Office de l'eau.
Des records de crue sont atteints pour plusieurs cours d’eau, notamment la Rivière Saint-Denis, la Rivière Sainte-Suzanne, la Rivière Saint-Jean ou encore la Ravine Saint-Gilles.
"La hausse des débits des cours d’eau se poursuit sur la première quinzaine de mars, consécutives aux fortes précipitations du cyclone Garance. L’état des rivières s’améliore avec des débits médians normaux pour la période", précise l'Office de l'eau.
Face à cette recharge temporaire, le préfet de La Réunion a décidé d'abroger l'arrêté sécheresse. Toutefois, il appelle à une consommation raisonnée de la ressource. "Les sources sont désormais suffisantes pour alimenter les réseaux pour une distribution optimale à la population", indique la préfecture.
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- Des réserves en eau toujours déficitaires malgré les fortes pluies -
Une amélioration de l’état des nappes est également notée, bien qu’hétérogène sur le territoire. En effet, plusieurs masses d’eau souterraines restent dans un état déficitaire prononcé, notamment les nappes du Port, Saint-André, Saint-Benoît, Sainte-Suzanne.
"En raison de l'intensité des précipitations concentrées sur une courte durée, une grande partie de l'eau s'est écoulée rapidement par ruissellement des eaux, limitant ainsi l'infiltration vers les nappes souterraines", précise Anne-Sophie Payet.
"Une recharge durable des ressources en eau nécessitera des précipitations suffisantes les prochaines semaines", ajoute-t-elle.
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