Alors que la baignade est toujours interdite Ă l'Ermitage et la Saline ce lundi 17 mars 2014, de nombreux poissons morts sont Ă©galement prĂ©sents au large de la plage des Roches Noires, Ă Saint-Gilles les Bains. A plus de 300 mĂštres du rivage, ce sont notamment des poissons de roches qui flottent en pleine dĂ©composition, les yeux exorbitĂ©s. Un phĂ©nomĂšne qui est observĂ© depuis plus d'une semaine par les navigateurs, dans cet endroit oĂč l'eau est plus fraiche que dans le lagon. Alors que l'hypothĂšse de la forte tempĂ©rature a justement Ă©tĂ© Ă©cartĂ©e par la rĂ©serve naturelle marine, les premiers rĂ©sultats des analyses sont attendus ce mardi. "Ce qui se passe est Ă©tonnant, d'autant plus que cela touche des espĂšces diffĂ©rentes", commente MickaĂ«l Rard, prĂ©sident de l'observatoire marin de La RĂ©union.
"La derniĂšre fois quâun tel phĂ©nomĂšne avait eu lieu, on pensait que câĂ©tait un pic de chaleur. Mais visiblement, la rĂ©serve marine indique quâil nây a pas dâĂ©cart de tempĂ©rature." Alors que de nombreux poissons morts ont Ă©tĂ© observĂ©s dans le lagon de lâErmitage et de la Saline depuis samedi dernier, les explications manquent toujours Ă MickaĂ«l Rard.
Pour le biologiste, le mot pollution est Ă mesurer : "je ne pense pas quâil y ait eu des polluants chimiques mortels. Vu les espĂšces touchĂ©es, cela va plus dans le sens dâun problĂšme dâoxygĂšne." Pour le prĂ©sident de lâOMAR, la mort des poissons pourrait ĂȘtre causĂ©e par la production de H2O par les algues : "en pĂ©riode dâĂ©tĂ© austral, les algues peuvent consommer de lâoxygĂšne au lieu dâen produire. En fin de nuit, lors de la photosynthĂšse, on atteint les seuils minimum dâoxygĂšne, ce qui pourrait expliquer cette surmortalitĂ©."
Mais comment expliquer la porte prĂ©sence de poissons morts au large de la plage de Roches Noires, Ă 300 mĂštres du rivage ? "Un phĂ©nomĂšne de cet ampleur, ça nâa jamais Ă©tĂ© vu. Et câest Ă©tonnant, vu que ce sont plutĂŽt des poissons de fond qui ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s, au lieu de poissons de surface. Mais ceux qui ont Ă©tĂ© observĂ©s au large auraient pu ĂȘtre entraĂźnĂ©s Ă lâextĂ©rieur du lagon avec le jeu des courants."
MĂȘme si lâhypothĂšse dâune pollution chimique est Ă©cartĂ©e par MickaĂ«l Rard, le responsable de lâobservatoire marin de La RĂ©union pense que la dĂ©cision dâinterdire la baignade nâest pas exagĂ©rĂ©e. "Mieux vaut prĂ©venir que guĂ©rir. Mais le risque, ce serait surtout de manger ces poissons", indique le biologiste. Les rĂ©sultats des analyses des laboratoires sont attendus Ă partir de mardi.
