La Réunion célèbre ce lundi 22 juin 2015 la journée nationale du don d'organe. Une action de sensibilisation est organisée à cette occasion au GHER (Groupe hospitalier Est Réunion) à Saint-Benoît. L'occasion pour Jean-Claude Gouiry, coordinateur du prélèvement d'organes pour le CHU, de faire un point sur la situation de l'île au micro de RTL Réunion.
Comme partout en France, La Réunion manque cruellement de donneurs d'organes. Il existe actuellement dans l'île près de 350 personnes qui sont dans l'attente d'une greffe d'un rein qui est l'unique transplantation réalisée dans le département vu le nombre de diabétiques. "A La Réunion, l'insuffisance rénale est très importante. Tous les Réunionnais connaissent des gens en dialyse. La chance pour ces patients, c'est de recevoir un organe afin de cesser cette thérapie difficile à vivre", indique Jean-Claude Gouiry, médecin anesthésiste réanimateur.
L'homme, en charge de coordonner le prélèvement d'organes pour le compte du CHU Nord, estime que la situation est "relativement grave" et rappelle que le nombre de personnes dans l'attente d'un don "augmente de jour en jour." "Les reins que l'on greffe viennent de La Réunion, mais aussi de métropole. L'année dernière, il y a eu 25 transplantations rénales. C'est très peu. Et en 2014, il y a eu 9 prélèvements sur l'île. Vous le voyez, il y a un déséquilibre entre la demande et les prélèvements", commente-t-il.
Auparavant, une personne devait indiquer explicitement qu'elle souhaite donner ses organes pour que le prélèvement puisse être effectué après sa mort. Depuis peu, la loi a changé afin d'encourager le nombre de dons. "On parle de consentement présumé. En théorie, on pourrait prélever tous les gens qui ne sont pas enregistrés sur le registre national des refus. Mais on ne fait pas comme ça", nuance Jean-Claude Gouiry.
"Souvent, dans le doute, la famille refuse"
Le professionnel préfère toujours consulter les proches du défunt avant de prélever un rein. "C'est là qu'on se rend compte que la personne n'a pas été informée et n'a jamais rien dit à son entourage. Souvent, dans le doute, la famille refuse", regrette le coordinateur. D'où l'importance de parler du don d'organes à ses proches et d'avoir une carte de donneur sur soi. "L'avoir dans son porte-feuille nous aide beaucoup dans cette démarche", ajoute le médecin anesthésiste.
Pour rappel, afin de prélever un rein, il faut que la personne décédée soit dans un état encéphalique. "C'est-à-dire que le cerveau est mort, mais par activité réflexe le coeur continue à fonctionner. Pendant quelques heures, les organes sont perfusés et on pourra les prélever pour les donner à des gens qui sont en attente d'organes", souligne Jean-Claude Gouiry.
A noter également que depuis peu il est possible de donner un rein de son vivant à La Réunion. L'agrément vient d'être donné au service du professeur Marc Gigate du CHU Félix Guyon de Saint-Denis. Cette technique chirurgicale nécessite d'en faire la demande auprès du "comité donneur vivant" et du tribunal de grande instance. "C'est tout à fait nouveau et je pense que cette technique va se développer", assure le médecin Jean-Claude Gouiry. En espérant que la liste d'attente des Réunionnais qui doivent recevoir un organe se réduise en 2015.
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Même si le centre de dialyse de Saint Denis que j'ai fréquenté pendant près d'une semaine en 2012 est celui ou j'ai le mieux mangé (parmi la dizaine de centres de dialyse que j'ai fréquenté en métropole et au Japon), j'apprécie grandement de pouvoir revenir à la Réunion, sans avoir à faire de dialyse grâce au rein que l'on m'a greffé à Montpellier où j'habite, fin 2013.
Cette greffe m'a changé la vie et le don d'un rein qui m'a été fait est un royal cadeau.
J'en parle autour de moi, et les mentalités évoluent. Des proches qui n'auraient pas donner un de leur organe ont totalement changé de position au vu de mon expérience.
Donner les organes d'un proche, certes dans des moments dramatiques est le plus beau cadeau que l'on puisse à autrui.
En France nous avons mis en place un système géré par l'agence de la biomédecine, totalement désintéressé, efficace, mais malheureusement insuffisant face aux besoins. N'hésitons pas à faire dons de nos organes pour permettre à des malades de retrouver une vie quasi normale.
C'est ça aussi la fraternité.
Peut-être que si les gens étaient mieux considérés,
si les choses n'étaient pas ce qu'elles sont, les gens se sentiraient mieux concernés.
( Je pense au courrier poignant de la maman de la jeune Talon Bishop, et comment la famille
a été traitée à l'hôpital...)
Voilà.