Le stock fragilisé après le passage de Bejisa

La Réunion a besoin de sang

  • Publié le 14 janvier 2014 à 05:00
Etablissement français du sang

Suite au passage du cyclone Bejisa, l'établissement français du sang (EFS) de La Réunion fait face actuellement à une baisse de son niveau de stock en produits sanguins labiles. La barre des 10 jours de stock a été franchie. Les groupes O et B sont particulièrement concernés. L'EFS compte encore plus aujourd'hui sur la mobilisation des donneurs de sang disponibles.

Alors que les besoins en sang sont en constante augmentation, les stocks se sont amenuisés après le passage de Bejisa. "À la fin du mois de décembre, nous avions pu constituer un stock satisfaisant de 12,2 jours. Malheureusement, avec le cyclone, nous sommes restés deux jours sans prélèvements. L'annulation des collectes des 2 et 3 janvier a fragilisé le stock. Il est même passé sous l'alerte critique des 9 jours pendant le cyclone", explique Nathalie Grondin, chargée de communication de l’établissement. Ce qui signifie que si on arrêtait les collectes, il n'y aurait plus suffisamment de sang disponible pour soigner les malades de l'île.

"Aujourd'hui, grâce à nos actions de consolidations du stock, l'ouverture exceptionnelle le 4 janvier dernier du site de l'EFS de Saint-Denis et l'extension sur une journée des collectes du Nord, nous avons pu remonter à 10 jours. Ce qui est correcte mais le stock reste fragile", déclare Nathalie Grondin, précisant que la période des vacances scolaires est toujours délicate car nombreux sont les donneurs à quitter l'île.

Cette dernière note toutefois que cette "déstabilisation du stock" n'est pas inédite. Elle cite les "épisodes climatiques violents", tels les cyclones Dumile et Felleng en 2013, ou encore les mouvements sociaux. "En 2009, par exemple, beaucoup de donneurs n'ont pas pu accéder aux points de collectes, en raison des blocages de route, déstabilisant le stock. C'est pour cela que nous restons vigilants", indique-t-elle.

La chargée de communication de l'établissement français du sang ajoute: "quand nous frôlons les sept jours de stock, nous envisageons l’approvisionnement de métropole. Toutefois, cela fait cinq ans, depuis l’épisode chikungunya, que nous n’avons pas eu recours à des donneurs métropolitains". Un approvisionnement qui, fait-elle remarquer, fait perdre des jours en conservation des produits sanguins, La Réunion étant à plus de 10 000 kilomètres de l'Hexagone. "De plus, ici, certains malades ont des besoins très particuliers", note-t-elle.

Par ailleurs, si depuis 2008 La Réunion est autosuffisante, Nathalie Grondin rappelle que la demande est de plus en plus forte et 120 dons quotidiens sont nécessaires pour subvenir aux besoins de près de 9 000 malades réunionnais. En effet, irremplaçables et vitaux, les produits sanguins sont indiqués dans les situations d’urgence, - accouchement, hémorragie, accident…-, et les besoins chroniques, qui concernent des patients que seule une transfusion sanguine peut contribuer à guérir ou à soulager, notamment dans le traitement de la leucémie ou d’un cancer.

Mais les donneurs de l’île alimentent aussi Mayotte. Aucune collecte de sang n’est organisée sur l’île aux parfums qui dépend totalement de La Réunion, en raison notamment des difficultés d’identification des personnes et de la forte prévalence de certaines maladies (dengue, hépatite B). "D’où l’importance de renforcer nos collectes et d'inciter la population à se mobiliser", souligne, en substance, Nathalie Grondin.

L'établissement français du sang appelle donc à la mobilisation des donneurs réguliers et de nouveaux donneurs, avec une sollicitation particulière pour ceux des groupe O et B, pour maintenir un stock optimal sur tout le territoire. "Les malades, eux, ne prennent pas de vacances", termine Nathalie Grondin.

À noter que deux collectes événementielles devraient se tenir au mois de février.

Rappelons que pour donner son sang, il suffit d'être en bonne santé et de ne pas avoir eu, dans les mois précédant le don, un comportement à risque (voyages dans des pays étrangers, rapports sexuels non protégés...). Les femmes peuvent faire jusqu'à 4 dons de sang total par an, les hommes jusqu'à 6. L'âge requis est de : 18 à 70 ans pour le don du sang total ; 18 à 65 ans pour le don de plasma ou de plaquettes ; 18 à 60 ans pour le don de globules rouges. Il n'est pas nécessaire de venir à jeun à un don de sang. Au contraire, une alimentation normale permettra de donner son sang dans de meilleures conditions. Il ne faut pas oublier de se munir d'une pièce d'identité. Des contre-indications existent. Il est important de donner toutes les informations nécessaires au médecin lors de l'entretien qui précède le don afin qu'il puisse juger de la possibilité ou non de donner son sang.

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