Classé en zone à " faible risque " la Réunion a toutefois connu trois séismes depuis le mois de juin. Le dernier en date, jeudi 8 septembre 2011, a été ressenti essentiellement dans le nord et l'est de l'île. Des évènements d'intensité limitée mais qui rappellent qu'elle n'est pas épargnée et que des séismes plus destructeurs ont eu lieu par le passé. Si aujourd'hui, les normes en terme de construction neuves devraient limiter les dégâts en cas d'événement plus important, Andrea Di Muro, responsable de l'Observatoire du Volcan, rappelle qu'une importante partie du bâtit réunionnais n'y répond pas.
Trois séismes en trois mois... Ils sont de faible magnitude certes, mais ils commencent à être fréquents. Jeudi 8 septembre dans la soirée, une secousse a été ressentie dans le nord et l'est de l'île suite à un phénomène qui serait localisé à 10 km sous le niveau de la mer. Le précédent tremblement de terre s'était produit le vendredi 12 août 2011. D'une magnitude 3 sur l'échelle de Richter, il avait été, pour sa part, ressenti dans le Nord et l'Ouest. L'épicentre du phénomène était alors situé à l'Est de Saint-Paul, dans le secteur du Piton des Neiges, à une profondeur de 20 kilomètres. Un autre encore avait eu lieu au mois de juin de cette année.La Réunion est classée niveau 2 sur une échelle allant de 0 à 5 concernant le risque sismique, selon un classement publié au mois de mai de cette année. Située en plein milieu de la plaque africaine, l'île est donc répertoriée en zone de sismicité faible, comme la Bretagne et la Normandie en métropole. Le bassin parisien est classé 0. Pour l'île, ce risque est donc qualifié de " faible ", mais a démontré ces derniers mois, qu'il n'était pas nul.
Le classement a été réalisé sur la base de données géologiques mais aussi de témoignages et de preuves historiques recueillies depuis l'arrivée des premiers habitants au 16ème siècle (témoignages écrits, destructions...). Plus proches, les années 2007 et 1996 ont enregistré elles aussi des événement sismiques fréquents qui n'ont jamais dépassé 3,5 sur l'échelle de Richter. En revanche, des preuves historiques font état de destructions aux 17ème et 18ème, notamment à Sainte-Marie.
" L'île n'est pas à une frontière de plaque tectonique comme au Chili ou à Haïti. Nous ne sommes pas dans un cadre tectonique qui permet une sismicité de grande ampleur ", indique Andréa Di Muro, responsable de l'Observatoire du Volcan. La ride océanique la plus proche se trouve à proximité de Rodrigues. Environ une fois par an, la petite île mauricienne est secouée par un tremblement de terre peu destructeur.
Aujourd'hui, la probabilité d'un événement susceptible d'avoir un effet sur le bâtit est " très faible ", selon Andréa Di Muro. La raison principale tient aux normes antisismiques strictes que doivent respecter les constructions neuves aujourd'hui. Problème, l'habitat informel et les constructions illégales ne répondent pas forcément à ces exigences et pourraient être affectées. A la Réunion, plus de 16 000 logements insalubres ou indigne sont répertoriés. Problème : il reste tout à fait possible de vivre des évènements d'une intensité plus élevée, " le bâtit qui n'a pas respecté ces normes pourraient être affecté ", conclut Andréa Di Muro.
Marine Veith pour