Lundi 9 mai 2016, le Consortium des journalistes d'investigation a divulgué une nouvelle liste de noms d'actionnaires de sociétés offshores. Dans cette liste apparaissaient quatre Réunionnais actionnaires d'une société offshore basée aux Seychelles, mais qui étaient domiciliés en Chine et en Indonésie. Deux ressortissants étrangers, également actionnaires de sociétés offshore, étaient domiciliés à La Réunion. Mais voilà, dans la nuit, après notre enquête publiée hier, l'Équatorien, qui était domicilié chez le patron de la société seychelloise, et le Portugais, sont rentrés vivre dans leurs pays d'origine, et les quatre Réunionnais ont quitté la Chine et l'Indonésie pour revenir s'installer sur l'île ! Le site spécifie sur sa page d'accueil qu'une "version précédente de sa base de données incluait des connections entre des adresses qui étaient erronées", et précise que "ces erreurs ont été réparées mardi 10 mai, à 23 h EDT", soit 7 h ce matin, à La Réunion. Les informations sur la société offshore basée aux Seychelles sont en revanche véridiques, mais son patron, M.X. domicilié à La Montagne, affirme avoir été victime d'une arnaque.
En 2013, ses sociétés sont en difficultés mais les banques refusent de lui accorder un prêt.
Le propriétaire de la société offshore seychelloise a été victime d'une arnaque
C'est alors qu'un contact mauricien lui présente un certain Philippe Gubbay, afin de faire un montage financier qui lui permettrait d'obtenir un prêt de 5 millions d'euros s'il consentait à créer une société à Dubaï pour y placer 200 000 euros.
M.X ne montera finalement pas cette affaire à Dubaï, pour des raisons complexes de droits de succession. Il choisit de monter sa société en offshore, mais cette fois aux Seychelles, sur les conseils d'un cabinet d'affaires.
Aussitôt le virement de 200 000 euros effectué, M. Gubbay disparaît. "J'ai vite compris que j'avais été victime d'une escroquerie, on m'a expliqué qu'il était en prison à Dubaï", souffle M.X. L'individu serait d'ailleurs impliqué dans d'autres arnaques à Maurice, selon le site lemauricien.com.
Mais les ennuis de M. X. ne s'arrêtent pas là selon sa version des faits : après un contrôle fiscal en octobre dernier, où il mentionne le prêt avorté, le fisc français l'accuse d'avoir dissimulé les 200 000 euros, et lui réclame donc 200 000 euros de pénalité. "Au final, je me suis fait avoir sur toute la ligne, et j'ai fini par porter plainte contre M. Gubbay à La Réunion. Le fisc me réclame des sous, et maintenant mon nom apparaît dans l'affaire des Panama Papers parce que je n'avais pas fermé la société des Seychelles. Je ne l'avais pas fait au cas où je voudrais continuer à me développer dans la zone. Mais je ne veux pas de problèmes, alors j'ai demandé à la liquider hier", conclut-il.
Au final, M.X. n'a donc pas d'adresse en Indonésie, et sa société seychelloise n'existera bientôt plus. Et surtout, il n'héberge pas d'actionnaire portugais dans son garage à La Montagne. Ce matin, le site du Consortium des journalistes a corrigé ses erreurs, mais elle avait donc mis en ligne publiquement des connexions entre des sociétés, des lieux et des personnes qui s'avèrent être erronées.
www.ipreunion.com