La réforme des retraites c'est toujours non

À La Réunion, l'intersyndicale appelle à "une mobilisation massive" pour le 1er mai

  • Publié le 20 avril 2023 à 10:13
  • Actualisé le 20 avril 2023 à 10:17

Comme les centrales syndicales de Métropole, l’intersyndicale à La Réunion appelle à faire du 1er mai "une journée de mobilisation massive, unitaire et populaire" contre la réforme des retraites. Deux défilés seront organisés lundi 1er mai, un à Saint-Denis à partir de 9h entre le Jardin de l’État et les jardins de la préfecture, un autre à Saint-Pierre à partir de 9h au départ du rond-point Bank (Photo www.imazpress.com)

Alors qu'Emmanuel Macron a bien fait comprendre aux Français qu'il ne fera pas marche arrière sur la réforme des retraites, les Français, majoritairement opposés, n'entendant pas battre en retraite.

"Le combat n'est pas fini"… tels sont les mots que Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, sur le départ, a prononcé.

L'intersyndicale appelle les salariés à faire de cette date une "journée de mobilisation exceptionnelle et populaire contre la réforme des retraites et pour la justice sociale".

À La Réunion, l'intersyndicale appelle à un rassemblement massif et unitaire le 1er mai. Deux défilés seront organisés à Saint-Denis et Saint-Pierre. Dans le nord, le cortège s'élancera du Jardin de l'état, avant de se rendre en direction de la préfecture.

"En amont, les syndicats vont procéder à des distributions de tracts, notamment aux abords des centre commerciaux", annonce Marie-Hélène Dor de la FSU.

"L’allocution du président de la République démontre qu’il n’a toujours pas compris la colère qui s’exprime dans le pays ; il voudrait maintenant "passer à autre chose" et s’obstine à vouloir imposer une réforme majoritairement rejetée" s'insurge l'intersyndicale dans un communiqué publié ce jeudi matin 20 avril 2023.

"À ce rejet massif qui s’exprime depuis plus de trois mois le président de la République oppose le déni et le mépris à la fois envers les organisations syndicales et l’ensemble de la population" estiment les centrales syndicales unitaires.

Lire aussi : Macron a entendu "la colère" des Français, mais ne propose rien pour l'apaiser

Une appel à un raz-de-marée populaire" pour le 1er mai a également été lancé par les syndicats en Métropole. Ils ont lancé cet appel dès vendredi dernier lorsque le conseil constitutionnel a décidé de valider la réforme à l'exception de quelques articles.

"Retraites : ce n'est pas fini", avait ainsi réagi l'intersydnciale dans l'Hexagone. "L'ensemble des organisations syndicales donnent rendez-vous le 1er mai à l'ensemble des Français pour un raz-de-marée populaire et historique", a ensuite commenté la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet

 "J'appelle à venir manifester très massivement partout en France, comme cela a été fait depuis début janvier", avait aussi lancé le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger sur TF1, "pour dire non aux 64 ans et dire aussi qu’il faut agir dans les conditions de travail".

Depuis Emmanuel Macron - à sa façon -, tente de renouer le dialogue avec les Français. En vain.  En effet, pour sa première tentative de bain de foule après avoir imposé par la force la réforme des retraites, le chef de l'Etat a été accueilli mercredi en Alsace par des manifestants qui l'ont hué en tambourinant sur des casseroles et scandant des slogans hostiles. Toujours aussi hors sol, le chef de l'Etat a ensuite commenté : "ce n’est pas des casseroles qui feront avancer la France"...

Lire aussi : Concert de casseroles et huées pour Emmanuel Macron en Alsace

Tout au long de son déplacement en Alsace, le premier depuis des semaines et depuis la promulgation vendredi du report à 64 ans de l'âge de départ à la retraite, le chef de l'Etat a été accueilli par des groupes d'opposants en colère.

Le chef de l'Etat a fait contre mauvaise fortune on ceur et a serré quelques mains sous les huées et les cris "Macron démission". Regardez

"On est là, on est là", ont-ils scandé dans la petite ville alsacienne de Sélestat (Bas-Rhin) au milieu d'un concert de sifflets. "Vous avez un gouvernement corrompu", a lancé un homme aux cheveux gris, tandis qu'une jeune femme demandait "un signe d’apaisement. Mais là vraiment on ne voit pas".

"On a fait des concessions (...) Nous allons continuer à améliorer les choses sur les conditions de travail", a rétorqué Emmanuel Macron. "Je ne demande pas aux gens de prendre les décisions difficiles à ma place".

"La réalité de tout le pays c’est pas seulement ceux qui font du bruit sur des casseroles ou qui râlent", a lancé le chef de l'Etat à des journalistes après une rencontre avec des salariés de l'usine Mathis, spécialisée dans la construction en bois, dans la petite ville alsacienne de Mutterscholtz.

"Vous me reverrez toujours avec les gens (...) je n'ai pas le droit de m'arrêter", a-t-il ajouté alors que ses récents déplacements ont tous été chahutés par des opposants à sa réforme des retraites.  "Ce n’est pas des casseroles qui feront avancer la France" a-t-il aussi jugé utile de déclarer.

"Les casseroles sont la voix du peuple. Dans la rue et aux fenêtres", a répondu le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon.

- "Macron non grata" -

Avant même son arrivée à Muttersholtz pour célébrer les efforts de réindustrialisation de son gouvernement, une petite centaine de manifestants avaient été repoussés par les forces de l'ordre. Ils ont ensuite été maintenus à distance de l'usine, dont la zone environnante avait été interdite à la manifestation.

Certains revêtus de chasubles CGT et portant une pancarte: "Macron non grata".

Dans l'usine Mathis, la CGT a revendiqué une coupure de courant qui n'a toutefois pas plongée les lieux dans l'obscurité. "Nous l'avions annoncé, les énergéticiens seront partout et il fera tout noir pour le président", a déclaré à l'AFP Fabrice Coudour, secrétaire fédéral FNME-CGT.

Le député insoumis du Bas-Rhin Emmanuel Fernandes, invité à échanger avec le chef de l'Etat, s'est ensuite bâillonné le visage avec un bandeau 49.3, l'arme constitutionnelle utilisée pour faire adopter le texte sans vote. "Je représente cette France majoritaire qui refuse cette réforme et les méthodes de plus en plus brutales" du gouvernement, a-t-il dit après cela.

Jeudi, Emmanuel Macron doit enchaîner avec un autre déplacement, dans l'Hérault, consacré à l'école. Il échangera notamment avec des enseignants, des élèves et des parents du collège Louise-Michel de Ganges.

Selon plusieurs sources macronistes, il pourrait à cette occasion faire des annonces sur la rémunération des enseignants.

Lire : Dans l'Hérault, Macron de nouveau sur le terrain pour parler éducation

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