Pour sa première tentative de bain de foule après avoir imposé par la force la réforme des retraites Emmanuel Macron a été accueilli mercredi en Alsace par des manifestants qui l'ont hué en tambourinant sur des casseroles et scandant des slogans hostiles. Toujours aussi hors sol, le chef de l'Etat a ensuite commenté : "ce n’est pas des casseroles qui feront avancer la France"...
Tout au long de son déplacement en Alsace, le premier depuis des semaines et depuis la promulgation vendredi du report à 64 ans de l'âge de départ à la retraite, le chef de l'Etat a été accueilli par des groupes d'opposants en colère.
Le chef de l'Etat a fait contre mauvaise fortune on ceur et a serré quelques mains sous les huées et les cris "Macron démission". Regardez
"On est là, on est là", ont-ils scandé dans la petite ville alsacienne de Sélestat (Bas-Rhin) au milieu d'un concert de sifflets. "Vous avez un gouvernement corrompu", a lancé un homme aux cheveux gris, tandis qu'une jeune femme demandait "un signe d’apaisement. Mais là vraiment on ne voit pas".
"On a fait des concessions (...) Nous allons continuer à améliorer les choses sur les conditions de travail", a rétorqué Emmanuel Macron. "Je ne demande pas aux gens de prendre les décisions difficiles à ma place".
"La réalité de tout le pays c’est pas seulement ceux qui font du bruit sur des casseroles ou qui râlent", a lancé le chef de l'Etat à des journalistes après une rencontre avec des salariés de l'usine Mathis, spécialisée dans la construction en bois, dans la petite ville alsacienne de Mutterscholtz.
"Vous me reverrez toujours avec les gens (...) je n'ai pas le droit de m'arrêter", a-t-il ajouté alors que ses récents déplacements ont tous été chahutés par des opposants à sa réforme des retraites. "Ce n’est pas des casseroles qui feront avancer la France" a-t-il aussi jugé utile de déclarer.
"Les casseroles sont la voix du peuple. Dans la rue et aux fenêtres", a répondu le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon.
Les casseroles sont la voix du peuple. Dans la rue et aux fenêtres. #Macron dans le noir en visite officielle. Une étape se franchit dans l'insurrection citoyenne.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) April 19, 2023
- "Macron non grata" -
Avant même son arrivée à Muttersholtz pour célébrer les efforts de réindustrialisation de son gouvernement, une petite centaine de manifestants avaient été repoussés par les forces de l'ordre. Ils ont ensuite été maintenus à distance de l'usine, dont la zone environnante avait été interdite à la manifestation.
Macron en Alsace: des concerts de casserole en attendant l'arrivée du chef de l'État à Muttersholtz pic.twitter.com/hMqtdJetUx
— BFMTV (@BFMTV) April 19, 2023
Certains revêtus de chasubles CGT et portant une pancarte: "Macron non grata".
Dans l'usine Mathis, la CGT a revendiqué une coupure de courant qui n'a toutefois pas plongée les lieux dans l'obscurité. "Nous l'avions annoncé, les énergéticiens seront partout et il fera tout noir pour le président", a déclaré à l'AFP Fabrice Coudour, secrétaire fédéral FNME-CGT.
????DIRECT : à #Muttersholtz la #CGT a coupé le courant de l'usine pendant la visite de #Macron en #Alsace !
— Emmanuel Fernandes (@EmmanFernandes) April 19, 2023
Où qu'il aille, le #President est censuré par le peuple ! #CensurePopulaire https://t.co/I9kIeZOY50 pic.twitter.com/fmXzPgnGEg
Le député insoumis du Bas-Rhin Emmanuel Fernandes, invité à échanger avec le chef de l'Etat, s'est ensuite bâillonné le visage avec un bandeau 49.3, l'arme constitutionnelle utilisée pour faire adopter le texte sans vote. "Je représente cette France majoritaire qui refuse cette réforme et les méthodes de plus en plus brutales" du gouvernement, a-t-il dit après cela.
???? EN DIRECT
— BFMTV (@BFMTV) April 19, 2023
Emmanuel Macron en Alsace: le député LFI Emmanuel Fernandes dénonce un déplacement fermé à la populationhttps://t.co/oEELYotYIV pic.twitter.com/zf6lvUoGEL
- Sorties "possibles" -
Il est est resté en retrait, à l'Elysée, pendant les trois mois de crise, à l'exception de deux visites, en Charente et près du lac de Serre-Ponçon, dans les Alpes. En cette dernière occasion, il avait été chahuté par des manifestants.
Lors de son allocution télévisée, lundi, des rassemblements et des concerts de casseroles avaient aussi été organisés dans tout le pays, signe d'une contestation qui s'installe malgré la validation de la réforme par le Conseil constitutionnel et sa promulgation vendredi.
Encore mardi soir, un déplacement privé de M. Macron à Saint-Denis, près de Paris, a attiré quelque 300 manifestants.
"Chacun d'entre nous a vocation à aller sur le terrain. Le président de la République est à l'évidence le meilleur ambassadeur de la politique conduite dans ce pays depuis six ans", a lancé le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, lors de son compte-rendu du Conseil des ministres.
"C'est important qu'on parle de ce qui change dans notre pays", a-t-il insisté, évoquant des sorties "possibles", "souhaitables" et "même indispensables".
- Chantiers prioritaires -
Lors de son adresse aux Français, le chef de l'Etat s'est donné cent jours pour relancer son second quinquennat.
Parmi les chantiers prioritaires qu'il veut faire avancer d'ici au 14-Juillet, celui d'un "nouveau pacte de la vie au travail" à négocier avec les partenaires sociaux, et celui des "progrès" dans les services publics comme l'éducation ou la santé.
Jeudi, il doit enchaîner avec un autre déplacement, dans l'Hérault, consacré à l'école. Il échangera notamment avec des enseignants, des élèves et des parents du collège Louise-Michel de Ganges.
Selon plusieurs sources macronistes, il pourrait à cette occasion faire des annonces sur la rémunération des enseignants.
"Accélération" semble le maître-mot de la séquence que le président de la République veut désormais ouvrir.
Travail, immigration, lutte contre la fraude... L'exécutif affiche sa volonté d'engager sans attendre des réformes tous azimuts, une tâche qui s'annonce très compliquée puisque la Première ministre Elisabeth Borne, à laquelle il a réaffirmé sa confiance mercredi, n'est pas parvenue ces dernières semaines à élargir sa majorité relative à l'Assemblée nationale.
www.imazpress avec l'AFP / redac@ipreunion.com
Les 100 jours comment parfaitement bien !
Le déni...
Je ne vois rien, tout va bien...
Je suis sur une autre planète...
Je plane dans la France d'en-haut, loin au-dessus de la France d'en-bas...
Je suis dans un monde parallèle dans ce multivers....
Mais quand va-t-il revenir dans le monde réel ???