En fin de journée ce mardi 21 février 2012, la tension monte au Port. Des jeunes manifestants, qui étaient un peu plus tôt venus soutenir le mouvement des transporteurs, ont quitté les abords de la SRPP pour se rendre dans le centre-ville. Ils ont essayé de se servir dans deux grandes surfaces, le Score et le Leclerc du centre-ville, qui ont été contraintes de baisser le rideau. Les forces de l'ordre ont été envoyées sur les lieux. Par ailleurs, les camions-citernes voudraient rentrer au dépôt, mais les manifestants, hors transporteurs, ne semblent pas disposés à les laisser passer.
Le mouvement des transporteurs de la FNTR (fédération nationale des transporteurs routiers) a pris une nouvelle ampleur ce mardi 21 février 2012. Alors qu'ils ont installé des barrages aux abords de la SRPP (société réunionnaise des produits pétroliers) depuis ce lundi, la situation s'est brusquement tendue mardi matin, lorsque le préfet a ordonné de libérer les accès au dépôt pétrolier "afin de ne pas pénaliser plus longtemps l'activité économique de l'île et de préserver la liberté de circulation".Tout au long de la journée, c'est un face-à-face tendu qui a eu lieu entre les forces de l'ordre prêtes à charger et les transporteurs qui refusent catégoriquement de bouger.
En après-midi, alors que le dialogue a repris entre le préfet et les représentants de la FNTR au Port, dans un lieu neutre, la tension était toujours aussi vive aux abords de la SRPP, où les transporteurs ont été rejoint par des centaines de citoyens venus les supporter.
La présence de ces manifestants citoyens fait écho à l'appel lancé un peu plus tôt ce mardi par le président de la FNTR, Jean-Bernard Caroupaye. "On demande le soutien de la population, on fait ça pour tout le monde, n'ayez pas peur de nous rejoindre pour lutter contre la dictature", demandait-il en matinée. Tout au long de la journée, des petits groupes viendront gonfler les rangs des manifestants donnant à ce combat contre le prix des carburants des allures de lutte sociale contre la vie chère.
Les transporteurs ont aussi eu le soutien de Thierry Robert, maire de Saint-Leu, venu plaider en leur faveur. "On est en démocratie, il faut discuter autour d'une table, on ne peut pas charger des manifestants comme ça. Le temps de la colonie à La Réunion est fini", a-t-il commenté. Puis le maire du Port, Jean-Yves Langenier, est venu sur le terrain en milieu de journée, pour tenter d'apaiser les esprits et de trouver une solution face au dialogue de sourds qui s'est installé entre les autorités et les représentants de la FNTR.
A noter qu'en matinée, l'intervention des forces de l'ordre avait permis de libérer partiellement l'accès à la SRPP, et une vingtaine de camions a pu quitté le dépôt pétrolier pour approvisionner l'aéroport et quelques stations-services, provoquant la colère des transporteurs. "Ils nous trahissent, comme d'habitude, on est en train de se faire avoir !", scandaient-ils. En après-midi, tous les accès menant à la SRPP ont été de nouveau bloqués par quatre camions et il semblerait que les manifestants ne soient pas disposés à laisser rentrer les camions citernes au dépôt pétrolier.
Plusieurs stations services de l'île étaient déjà en rupture de carburant ce mardi, notamment celles du Port. La situation pourrait se compliquer un peu plus ce mercredi. La nuit, elle, s'annonce plus que tendue.
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