Ce lundi 2 juin 2025, au siège de la CGTR à Saint-Denis, la Confédération générale du travail de La Réunion (CGTR), la Fédération syndicale unitaire (FSU) et le Syndicat alternatif et indépendant du personnel de l'éducation de La Réunion (Saiper Udas) ont tenu une conférence de presse pour annoncer une journée de grève et de rassemblement prévue le jeudi 5 juin devant la préfecture. L’objectif est de cette mobilisation est de protester contre la réforme des retraites et exiger son abrogation. "64 ans, c’est toujours non", un mot d’ordre soutenu, selon eux, par 70 % des Français (Photo : sly/www.imazpress.com)
Deux ans après le passage en force du gouvernement sur la réforme des retraites, les syndicats réunionnais ne désarment pas. Face à une réforme des retraites toujours jugée injuste, le 5 juin est vu comme une occasion politique majeure de relancer le débat au Parlement et dans la rue.
La journée du 5 juin n’a pas été choisie au hasard. Elle correspond à l’examen, à l’Assemblée nationale, d’une proposition de résolution visant à abroger la réforme des retraites adoptée en 2023.
Pour Marie-Hélène Dor, secrétaire départementale de la FSU, il s’agit d’un moment important pour rouvrir un espace démocratique autour de cette réforme imposée par le 49.3. : “On a choisi le 5 juin parce que le groupe parlmentaire Gauche démocrate et républicaine (GDR) va présenter une résolution à l’Assemblée. Cela permet d’empêcher le gouvernement de déposer une multitude d’amendements qui freineraient le vote.” Regardez.
L’enjeu de cette mobilisation dépasse la simple portée symbolique du vote. Il s’agit aussi, pour le FSU, de rappeler que des alternatives crédibles à cette réforme existent, et de poursuivre le combat contre une mesure jugée injuste, aussi bien dans la rue qu’au sein des institutions. : “C’est sûr qu'on va continuer à dire que nous sommes contre cette réforme qui est toujours tout autant injuste et brutale. De plus les solutions de financement, elles existent en réalité, elles s'appui pour nous sur une meilleure répartition des richesses.”
- Un combat toujours actuel -
Du côté de la CGTR, le mot d’ordre reste le même : ne pas laisser cette réforme s’installer durablement. Jacky Balmine, secrétaire général, rappelle que la mobilisation est ancienne, mais qu’elle reste justifiée."Après avoir mis des milliers de personnes dans les rues là nous avons un vote qui était attendu, je pense par 70% des Français donc nous espèrons que cela va être une réussite mais quoi qu’il en soit on ne va pas se battre depuis autant de temps sur ce sujet et abandonner maintenant."
Il insiste lui aussi sur la question de la répartition des richesses, qui elle aussi est au cœur des revendications syndicales. "Alors que la France était beaucoup moins riche que maintenant. pendant des décennies, nous nous en sortions pourquoi c'est maintenant qu'on doit travailler plus ?", lance-t-il.
Pour son confrère Pierrick Ollivier, secrétaire confédéral de l’organisation à la CGTR, plusieurs pistes de financement permettraient d’assurer la pérennité du système sans reculer l’âge légal. Égalité salariale entre les femmes et les hommes, lutte contre la fraude aux cotisations sociales, taxation des revenus financiers ou encore fin des exonérations non compensées : autant de leviers qui, selon les calculs syndicaux, pourraient générer près de 40 milliards d’euros. "Au total, ça fait quasiment 40 milliards de ressources qu'on peut récupérer, largement au-dessus des 15 milliards que nous proposons à la base."
- Une réforme injuste pour les plus précaires -
Gladys Robert, secrétaire générale du Saiper Udas, met l’accent sur l’impact concret de la réforme sur les travailleurs aux conditions de vie les plus difficiles.
"Nous savons très bien que cette réforme impacte toute la population, et notamment les plus pauvres, qui souvent ne peuvent pas avoir un emploi jusqu'à 64 ans. Les métiers qu’ils exercent nécessitent souvent des efforts très physique pour leurs âges, en plus les salaires sont faibles", dit-elle.
Elle insiste sur la dégradation de la santé physique et mentale des travailleurs concernés, et sur l’importance de ne pas baisser les bras. "L’idéologie est importante, l'idée de se battre est importante. L'idée d'être présent est importante. L'idée de toujours dire non à cette dévalorisation à ce déclin de notre société est importante", insiste la syndicaliste.
Pour les syndicats réunionnais, le combat ne s’arrête pas à cette journée de grève. Au-delà des retraites, ils défendent une société plus juste, avec de meilleurs salaires, plus d’égalité et des conditions de travail dignes. Ils l’assurent : tant que la réforme ne sera pas retirée, ils continueront à se mobiliser.
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