Un nouveau round de protestation contre la réforme des retraites est prévu ce mardi 12 octobre 2010. En métropole, les syndicats de certaines branches ont voté la grève reconductible à partir de cette date. C'est le cas de la RATP et de certains syndicats de transporteurs. Les salariés d'EDF y réfléchissent aussi. A La Réunion, l'intersyndicale (CFTC, CGTR, CGC, FO, Unsa, FSU, Solidaires, Unef-UNL) exclut ce genre d'action "pour l'instant". "Une grève reconductible sur l'île ne changera pas fondamentalement la position du gouvernement. Nous ne sommes pas des acteurs directs du rapport de force", justifie Jean-Pierre Rivière, secrétaire général de la CFDT. L'intersyndicale sera néanmoins dans la rue ce mardi pour la "grande journée de mobilisation" contre la réforme des retraites.
Après le 7 septembre, le 23 septembre et le 3 octobre, une nouvelle manifestation est prévue ce mardi 12 octobre. La principale interrogation des syndicats est l'ampleur de la mobilisation. "On sent que le ras-le-bol monte. Les Réunionnais ne veulent pas de cette réforme injuste, brutale et dangereuse", analyse Paul Junot, pour la CFTC. "Mais comment mobiliser en cette période de vacances ?", s'interroge Marie-Hélène Dor de la FSU qui évoque notamment le cas du personnel de l'éducation nationale.Un élément de réponse est "l'important travail de communication sur le terrain" fait par les syndicats locaux. En effet, depuis le début de la semaine, les représentants syndicaux vont à la rencontre des salariés dans les entreprises. Ils distribuent des tracts dans les rues. Les membres de l'Unef informent les étudiants sur les "conséquences désastreuses" de cette réforme. Les lycéens aussi commencent à se mobiliser puisque pas moins de 12 assemblées générales ont eu lieu dans des lycées de l'île ce vendredi 8 octobre 2010.
Ce travail de communication va se poursuivre ce week-end avec des distributions de tracts et le collage sur toute l'île de près de 2 000 affiches invitant les Réunionnais à se mobiliser. "Le rapport de force est la clef. Pour l'instant, le gouvernement est droit dans ses bottes. Si nous nous mobilisons en masse, nous parviendrons à le faire vaciller", explique Ivan Hoareau, secrétaire général à la CGTR.
Le rendez-vous est donc donné mardi 12 octobre à 9 heures au Petit Marché à Saint-Denis et à la gare routière de Saint-Pierre. Dans le chef-lieu, les manifestants rejoindront la préfecture en passant par la rue du Maréchal Leclerc. A Saint-Pierre, les manifestants vont remonter la rue des Bons Enfants pour rejoindre le c?ur de la ville (devant le Café de la Gare) pour un meeting. "Tout ne se terminera pas mardi. Il y aura un après 12 octobre", préviennent les syndicats. La date retenue au niveau national pour la prochaine mobilisation est celle du samedi 16 octobre.
Par ailleurs, deux amendements au projet de loi ont été déposés au Sénat par la majorité à la demande de Nicolas Sarkozy. Le premier permet aux mères de trois enfants et plus, nées entre 1951 et 1955, de continuer à bénéficier d'une retraite sans décote à 65 ans, sous réserve de s'être arrêtées pour élever un enfant. Le deuxième maintient à 65 ans l'âge d'annulation de la décote pour les parents d'enfants lourdement handicapés qui ont besoin d'une présence auprès d'eux. Pour l'intersyndicale, ces deux amendements sont des "mesurettes". "Nous serons intransigeants sur le maintien de l'âge de départ à la retraite à 60 ans", souligne Ivan Hoareau.
Mounice Najafaly pour