Bobigny : un policier mis en examen pour viol aggravé au dépôt du tribunal

  • Publié le 1 novembre 2025 à 17:49
  • Actualisé le 1 novembre 2025 à 19:54
Police

Un policier en poste au dépôt du tribunal de Bobigny a été mis en examen samedi pour viol aggravé, après les accusations d’une femme affirmant avoir été contrainte à une relation sexuelle dans les locaux judiciaires. L’agent, tout comme un second policier également interpellé, reconnaît une relation sexuelle mais affirme qu’elle était consentie. Le parquet a requis son placement en détention provisoire.

Les deux policiers avaient été placés en garde à vue après qu’une femme a dénoncé un viol commis dans les sous-sols du tribunal de Bobigny. Selon une source proche du dossier, confirmée par l’avocat de l’un des agents, ils reconnaissent avoir eu des relations sexuelles avec la plaignante mais affirment qu’elles étaient consenties.

Maître Xavier Nogueras, avocat du policier mis en examen, a évoqué une “relation consentie” entre son client et la plaignante. Selon lui, “le seul port d’un uniforme ne permet pas d’affirmer qu’il y a eu contrainte”.

L’avocat décrit un fonctionnaire “aguerri, expérimenté, passionné par son métier”, confronté à “une personne qui, de ses propres aveux, connaît bien les locaux de garde à vue”.

 - Une version contestée par la plaignante -

La plaignante, déjà condamnée à une peine de 18 mois d’emprisonnement, affirme pour sa part avoir été contrainte. Elle aurait dénoncé les faits après sa présentation devant trois magistrats. C’est à ce moment qu’elle a expliqué avoir subi un rapport imposé “sous la contrainte”, selon ses dires, profitant de la situation d’autorité du policier en uniforme.

La qualification retenue est celle de viol aggravé “par personne ayant abusé de l’autorité que lui confèrent ses fonctions”.

“Il y a un volet moral et disciplinaire, bien sûr, mais ce procès n’a pas vocation à juger la déontologie policière”, a insisté Me Nogueras. “Nous sommes ici sur le plan pénal. Mon client nie toute contrainte et souhaite que le secret de l’instruction soit respecté pour pouvoir s’exprimer librement.”

L’avocat a par ailleurs déploré “les nombreuses fuites” dans la presse avant même qu’il n’ait pu consulter le dossier.

Aucune précision n’a encore été communiquée sur le sort judiciaire du second policier interpellé. L’enquête, ouverte pour viol aggravé, se poursuit sous l’autorité d’un juge d’instruction du tribunal judiciaire de Paris.

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