1er novembre : La Réunion se prépare à honorer ses défunts

  • Publié le 23 octobre 2025 à 05:42
  • Actualisé le 23 octobre 2025 à 06:14
preparatifs de la toussaint au cimetiere

À l’approche du 1er novembre, les communes et les particuliers s’activent dans les cimetières de l’île. Certains services municipaux intensifient les opérations de nettoyage et de fleurissement pour l'occasion. Côté fleuristes et nettoyeurs de tombes, la période est synonyme de forte activité, malgré un contexte économique qui pèse sur les ventes (Photos sly/www.imazpress.com)

À quelques jours de la Toussaint, l’effervescence gagne les allées des cimetières réunionnais. Entre les familles venues entretenir les sépultures, les nettoyeurs privés et des services municipaux, tout le monde s’affaire pour rendre hommage aux défunts.

- Les agents communaux en première ligne -

À Saint-Denis, la ville a lancé une série d’opérations de propreté et d’embellissement dans l’ensemble de ses cimetières. "Afin d’accueillir les familles dans les meilleures conditions à l’occasion de la Toussaint, plusieurs opérations d’embellissement, de sécurisation et de fleurissement sont en cours", explique la mairie.

Peinture, nettoyage des bassins, enlèvement des gravats, fleurissement des allées : rien n’est laissé au hasard. Le jour J, des agents de sécurité seront aussi déployés aux abords des sites "en raison de l’afflux attendu de vendeurs de fleurs et du public".

Au Port, la municipalité a fait le choix de la sobriété. "Aucun dispositif particulier n’a été mis en place", indique la mairie, précisant que deux grands nettoyages annuels sont réalisés en collaboration avec le service environnemental. "Le 1er novembre, les agents proposeront du sable à la place de l’eau dans le cadre de la lutte contre le chikungunya", ajoute la collectivité.

À Saint-Louis, le travail de préparation s’intensifie aussi. "Une équipe du service environnement a réalisé la semaine dernière un gros nettoyage", raconte Sylvain Payet, policier funéraire municipal. "Cette semaine, les nettoyeurs bénévoles et privés repeignent les tombes. Le 1er novembre, toute l’équipe funéraire sera mobilisée pour orienter les familles, car il y a foule".

- "Jusqu'au 1er novembre, je suis là tous les matins et après-midi" - 

Pour Michel Marteau, 67 ans, nettoyeur de tombes à Saint-Leu, cette période est la plus chargée de l’année. "Quand j’étais jeune, je le faisais bénévolement pour une gramoune", se souvient-il. "Aujourd’hui, j’entretiens plus de quarante tombes abandonnées ou dont les familles n’ont pas le temps de s'occuper. Qu’il vente, qu’il pleuve ou qu’il fasse soleil, j’y vais".


À l’approche du 1er novembre, il redouble d’efforts : "Je travaille matin et après-midi, je désherbe, je repeins, je redresse les pierres… Parfois, on fait le travail que la commune ne fait pas comme tailler le gazon en bordure de tombe". Après cette période intense, il s’accordera deux jours de repos, "mais je retourne travailler dès le 3", sourit-il.

- Chez les fleuristes, des ventes en baisse -

Du côté des commerces, la Toussaint reste une date importante, même si les habitudes changent. Marie-Evelyne Mardé, gérante de Evelyn Fleurs, observe une évolution du comportement des clients.

"Depuis deux ans, on remarque une baisse des ventes. Les gens achètent des fleurs moins chères, le panier moyen tourne autour de 4 à 5 euros par bouquet, contre 15 euros pour les grosses compositions auparavant", confie-t-elle.
"Les clients anticipent moins, ils viennent la veille ou le jour même. Même les producteurs locaux ont planté moins de chrysanthèmes cette année. J’ai ma clientèle fidèle, mais je suis un peu sceptique pour cette saison", ajoute-t-elle.

- Une tradition familiale qui perdure -

Pour Yolène, 72 ans, habitante du Port, la Toussaint reste avant tout une affaire de famille. "Nous nous recueillons sur sept tombes : deux au cimetière paysager du Port et cinq au cimetière marin", raconte-t-elle. "On fait l’entretien toute l’année, en famille, alors à l’approche du 1er novembre, il ne reste qu’à repeindre un peu et replanter des fleurs".

Sur les tombes, orchidées, anthuriums et roses du désert composent "un vrai jardin". "Le jour de la Toussaint, il y a trop de monde, alors j’y vais la veille ou le lendemain. J’emmène un petit fauteuil et je me recueille tranquillement pendant quelques heures", confie-t-elle. 

Quand les allées retrouveront leur calme, ne resteront que les fleur fraîches et le parfum du souvenir. Comme chaque année, la Toussaint rappelle que, malgré le contexte economique et social de l'île, le lien entre les Réunionnais.es et leurs défunts demeure vivant. 

vg / www.imazpress.com / redac@ipreunion.com
 

guest
0 Commentaires