Revendiquant des "ruptures" dans la politique gouvernementale, le nouveau Premier ministre français Sébastien Lecornu, nommé mardi, se retrouve néanmoins dimanche sous les pressions conjuguées des oppositions, des mouvements sociaux, jusqu’aux agriculteurs et même aux patrons qui menacent de se mobiliser (Photo d'archives : www.imazpress.com)
Comme preuve de sa bonne volonté, le chef du gouvernement a annoncé samedi l’abandon de la suppression de deux jours fériés, décriée par les Français. Il a également tendu la main à la gauche, hors La France insoumise (LFI, gauche radicale), ce que n’avait pas fait son prédécesseur François Bayrou.
Mais pour des raisons souvent contraires, ce sont des menaces de blocages, sur le terrain politique ou social, ou des avertissements qui ont déferlé dimanche.
Le Parti socialiste, qui sera crucial pour la survie du gouvernement et avec qui le Premier ministre souhaite engager une discussion "moderne et franche" sur le budget 2026, point d’achoppement des deux précédents gouvernements, a rappelé ses lignes rouges.
"Si le Premier ministre souhaite demeurer en poste, il doit comprendre qu’il y a une soif de changement dans le pays (...). La rupture, c’est suspendre la réforme des retraites, c’est permettre l’augmentation des salaires", a rappelé le député socialiste Philippe Brun.
Les socialistes demandent la mise en oeuvre en France de la taxe sur les plus hauts patrimoines élaborée par l’économiste Gabriel Zucman. Ce à quoi Sébastien Lecornu a déjà répondu: "Attention néanmoins au patrimoine professionnel, car c’est ce qui permet de créer des emplois."
L’ex-président François Hollande, tenant de la ligne la plus conciliante au sein du PS, a soutenu l’exigence d’une plus grande taxation des plus riches, sans faire de "fétichisme" sur le dispositif qui sera retenu. La taxe Zucman n’est pas la seule formule, a-t-il insisté sur BFMTV.
Il faut que Sébastien Lecornu "change l’orientation" de son gouvernement. Et les socialistes doivent savoir "à un moment nouer un compromis", a ajouté l’ex-chef de l’Etat, hostile à une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale réclamée notamment par le RN (extrême droite) et LFI.
Le RN, réuni à Bordeaux, voit d’ailleurs déjà au-delà de Sébastien Lecornu. Marine Le Pen a dit préparer ses troupes à de nouvelles élections "lorsque ce gouvernement déjà oublié sera censuré, probablement dans quelques semaines ou dans quelques mois".
Le patronat, de son côté, a averti dès samedi soir que le gouvernement ferait face à "une grande mobilisation patronale" si les impôts sur les sociétés augmentaient.
Sébastien Lecornu compte pourtant sur les partenaires sociaux pour trouver par la négociation des économies supplémentaires, et compenser l’abandon de la mesure sur les jours fériés, qui devait rapporter 4,2 milliards d’euros au budget 2026.
Sans majorité à l’Assemblée, le nouveau Premier ministre devra cet automne espérer la non-censure des socialistes ou du Rassemblement national (RN, extrême droite) pour se maintenir. Mais il a clairement indiqué que c’est vers la gauche qu’il se tournerait d’abord.
Les syndicats préparent, eux, leur mobilisation de jeudi prochain, qui devrait entraîner des grèves dans plusieurs secteurs, et être plus massive que la journée de blocage du 10 septembre.
"Nous voulons battre le fer pendant qu’il est chaud", a dit à l’AFP la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet.
Et dimanche, ce sont les agriculteurs qui ont ajouté leurs voix aux tensions: "une grande journée d’action" aura ainsi lieu le 26 septembre, pour protester contre le Mercosur, les taxes imposées par Donald Trump et les importations de produits ne respectant pas les normes françaises.
AFP
Peut etre que la photo d'un ancien president (toujours de droite) avec son bracelet électronique cela aurait de la gueule.
J’imagine que si cela avait été une personnalité de gauche, la photo serait plus flatteuse
Costume trop grand pour celui qui n'a jamais travaillé.