Après la condamnation de Sarkozy : Emmanuel Macron s'élève contre les menaces envers les magistrats

  • Publié le 29 septembre 2025 à 05:07
  • Actualisé le 29 septembre 2025 à 09:58
Le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à l'issue du Sommet de la Coalition des Volontaires, au Palais de l'Élysée, à Paris, le 4 septembre 2025

Le président de la République a dénoncé dimanche des attaques inadmissibles", trois jours après la condamnation de Nicolas Sarkozy dans le dossier du financement lybien, qui a donné lieu à des menaces et intimidations contre les magistrats ayant prononcé la décision.

"Les attaques et menaces de mort, anciennes ou récentes, contre plusieurs magistrats sont inadmissibles", a écrit sur X Emmanuel Macron, rappelant que "l’État de droit est le socle de notre démocratie" et que "l’indépendance de l’autorité judiciaire, son impartialité comme la protection des magistrats qui la rendent, en sont les piliers essentiels".

"Les décisions de justice peuvent être commentées ou critiquées dans le débat public mais toujours dans le respect de chacun. Elles peuvent être contestées notamment par l’exercice des voies de recours", a-t-il poursuivi.

Deux enquêtes ont été ouvertes vendredi par le parquet de Paris à la suite de "messages menaçants" visant la magistrate parisienne ayant énoncé jeudi la condamnation de l'ancien président à cinq ans de prison, avec incarcération prochaine.

Le Syndicat de la magistrature (SM), classé à gauche, avait dénoncé dimanche le silence "assourdissant" de M. Macron, alors qu'aux termes de l'article 64 de la Constitution, le président de la République est garant de l'indépendance de l'autorité judiciaire.

Le garde des Sceaux démissionnaire Gérald Darmanin avait déjà condamné samedi "sans aucune réserve" les "intimidations et les menaces de mort qui touchent les magistrats", qualifiant ces faits d'"absolument insupportables en démocratie".

- "Complot" -

Dans la foulée de sa condamnation, Nicolas Sarkozy a dénoncé dans la presse un "complot" et estimé que "toutes les limites de l'Etat de droit" avaient "été violées".

Plusieurs responsables politiques de la droite, mais aussi de l'extrême droite, comme Marine Le Pen, ont remis en cause l'impartialité des magistrats, incriminant parfois leurs engagements syndicaux.

La députée européenne d'extrême droite Marion Maréchal a appelé dimanche sur BFMTV à "l'interdiction de la syndicalisation des magistrats", exigeant des juges une "neutralité personnelle, politique, totale".

Dans son communiqué, le Syndicat de la magistrature "dénonce la confusion relayée par certains médias et sur les réseaux sociaux entre la liberté syndicale et l'acte de juger".

L'ancien garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti s'est emporté sur BFM contre la "mode" consistant à contester les institutions judiciaires.

"Si on a la preuve qu'un juge envoie un homme en prison pour cinq ans, ce qui est quelque chose de très lourd, et qu'il le fait à raison de la haine qui est la sienne, alors on utilise tous les recours contre ce juge. Mais on ne lance pas comme ça, à la cantonade, +c'est à la haine qui fait que+", a-t-il fustigé.

L'ancien Premier ministre François Bayrou a lui invité dimanche à "protéger les juges" et "respecter les décisions", même si "on a le droit de se poser des questions sur une disposition qui est l'exécution provisoire", qui prive l'appel de son effet suspensif.

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné Nicolas Sarkozy à cinq ans d'emprisonnement avec incarcération prochaine pour avoir "laissé ses plus proches" collaborateurs démarcher la Libye de Mouammar Kadhafi pour financer sa campagne victorieuse de 2007.

AFP

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5 Commentaires
Enfin
Enfin
1 semaine

Ah bah il était temps....
Son silence était assourdissant tant c'est grave ce mépris envers la justice !!!

Évidement !
Évidement !
1 semaine

Bof ..... Quand viendra son tour, qui doute encore qu'il (comme tant d'autres) dira exactement le contraire sans que ça lui pose même pas le début d'un commencement de cas de conscience ... Rien de nouveau et c'est pas près de changer car cette république n'est faite que pour fonctionner qu'avec ce type de personne.

SOMANKE
SOMANKE
1 semaine

"l’État de droit est le socle de notre démocratie" et que "l’indépendance de l’autorité judiciaire, son impartialité comme la protection des magistrats qui la rendent, en sont les piliers essentiels".
ARRÊTONS !
L'appareil judiciaire n'est pas en soi, la Démocratie.
Ou alors que quelqu'un m'explique quel est le lien objectif entre cet appareil là et le Peuple.
Invoquer son "indépendance", son "impartialité" comme un mantra, ne suffit à en faire des réalités.
Seul un quarteron de "d'hermines" font mine d'y croire.
Nous entendons une autre voix venant de la rue.
En démocratie, le peuple a toujours raison.... même lorsqu'il se trompé.

Respect de la justice
Respect de la justice
1 semaine

Il faut respecter les magistrats.
Si on essai de comprendre certaines personnes, la justice doit etre sévère pour les autres sauf pour la droite et Sarko et didier robert ?

Il faut respecter les magistrats et la justice.

SOMANKE
SOMANKE
1 semaine

Si le respect devient "obligatoire", il faut le nommer autrement. "Crainte" ou simplement "peur" par exemple.
A défaut, cela voudrait dire qu'un dictateur est respectable !!!
Macron s'insurge contre les menaces de mort proférées contre les magistrats. Il est peut-être dans son rôle.
Mais que dire lorsque ces même magistrats condamnent à mort un citoyen, qui pourrait être un ancien président de la République et que cette "exécution" se fait au mépris des règles élémentaires de droit qui fondent la democratie.
Quel est alors le rôle du représentant de tous les français ?
Macron a répondu à cette question par le silence, par un pas de côté.
Bien que "révolutionnaire" au sens copernicien du terme, je réprouve tout acte de violence, d'où qu'il vienne.
Je peux néanmoins comprendre des "mouvements" de légitime défense comme ceux qui ont émaillé l'histoire de France pour l'écrire tout simplement.
Une chose est sûre, Macron n'écrira pas une page de l'histoire française mais il aura tout fait pour que d'autres l' écrivent contre lui.
Sa responsabilité devra être mesurée à l'issue de ces mouvements populaires devenus inévitables