À La Réunion, aucun cimetière ni crématorium pour animaux n’existe à ce jour. Pourtant, les projets ne manquent pas. Depuis des années, plusieurs porteurs tentent de combler ce vide. Mais entre obstacles réglementaires et silence des collectivités, rien ne bouge. À l’approche des municipales, l’implication politique semble encore plus incertaine. (Photo : rb/www.imazpress.com)
La loi est claire : jeter une dépouille animale à la poubelle, dans un égout ou tout autre lieu non autorisé est passible d’une amende pouvant atteindre 3.750 euros.
L’inhumation dans son jardin est également interdite. Le règlement sanitaire départemental de l'île, datant de 1992, oblige à enterrer les dépouilles à plus de 35m des habitations, avec certaines précautions.
Reste l’équarrissage, la crémation ou l’enterrement en cimetière animalier. Mais à La Réunion, il n’existe ni crématorium, ni cimetière pour animaux.
"On nous appelle toutes les semaines, des gens cherchent un endroit digne pour la dépouille de leur animal", confie Joëlle Forbes, vétérinaire à la clinique de la Montagne.
À défaut d’alternative, les corps sont déposés en fourrière, stockés dans des containers réfrigérés et récupérés par des entreprises d’équarrissage. "C’est un crève-cœur", résume Jean-Luc Mignot, président de la SPA de La Réunion.
- Des projets à l’arrêt, faute de foncier et d’appui politique -
Manuréva Lebreton, vétérinaire à domicile dans l’ouest, porte depuis plusieurs années un projet de crématorium. Plusieurs terrains ont été envisagés, mais aucun n’a pu aboutir.
"À chaque fois, un problème lié au site ou une absence de soutien public a fait échouer le projet", dit-elle. Si elle n'abandonne pas, elle n'a pas encore trouvé le foncier. Même constat du côté d’un porteur de projet basé dans le Sud.
"J’ai rencontré plusieurs mairies, j’ai même trouvé un terrain privé potentiellement adapté à Saint-Louis, confie-t-il. Mais j’ai par exemple besoin d’un classement ICPE (Installation classée pour la protection de l’environnement, ndlr) avec le niveau le plus élevé. Et ça, seul un accompagnement des collectivités peut le permettre", explique-t-il.
En effet, ce type d’installation est soumis à des normes environnementales strictes : la structure doit être implantée en zone industrielle, à plus de 100 mètres d’une zone habitée. Sans foncier public compatible ni appui institutionnel, le projet reste lettre morte.
- Silence des collectivités -
Contactées sur la question, plusieurs collectivités de l’île n’ont pas répondu. Au regard de ce mutisme, à un an des élections municipales, difficile de croire à une relance du sujet.
"Il n’y a pas de volonté politique, même quand on vient avec un projet monté, financé, qui ne demande pas de subvention. Les élus ne veulent sûrement pas être associés à un sujet qu’ils jugent secondaire, voire polémique", déplore le porteur de projet dans le Sud.
Pourtant, la demande est là. Un sondage réalisé par ses soins auprès de plus de 2.000 votants indique que 96 % des participants soutiennent la création d’un crématorium animalier sur l'île. 94 % déclarent vouloir récupérer les cendres de leur animal, signe d’un attachement profond à une fin de vie digne.
- Un besoin ignoré -
Aujourd’hui, les dépouilles des animaux sur l'île finissent majoritairement à l'équarrissage. Pour certains propriétaires, cette procédure est vécue comme un abandon.
"Quand on vit en appartement, on ne peut rien faire d’autre que laisser le corps à la fourrière. C'est violent, c'est expéditif. Ce n'est pas la fin que mérite un animal qui a partagé notre vie pendant quinze ans", témoigne Jean-Luc Mignot.
"Il faut pouvoir proposer une autre voie que l’équarrissage collectif. Aujourd’hui, nous sommes prêts à payer ce service, mais il n’existe pas. C’est un vide sidérant", conclut-il.
- Un sujet tabou mais essentiel -
Si la fin de vie des animaux ne figure pas parmi les priorités affichées des politiques, elle n’en demeure pas moins une réalité quotidienne pour des milliers de familles réunionnaises.
"Ce n’est pas un caprice. C’est un besoin de société, à la croisée de l’éthique, de la santé publique et du respect", plaide Manuréva Lebreton.
En l’absence de volonté politique, les porteurs de projets se tournent vers le secteur privé. Mais sans terrain adéquat et sans autorisation ICPE, les obstacles restent nombreux.
Dans l'Hexagone, chaque région dispose au moins d’un crématorium animalier. À La Réunion, malgré l’arsenal réglementaire et les demandes croissantes, le sujet reste bloqué. Comme si le deuil des animaux n’avait pas, encore, droit de cité.
pb/www.imazpress.com / redac@ipreunion.com
Fé comme moin, moin n’a point chien , ni chat, mais tous les chats des voisins y vien chié dan mon jardin et y vient souk mes poissons dan bassin.
Merci IPReunion pour cet article qui soulève une vraie problématique. Même si cela ne concerne pas tout le monde, n’en déplaise à certains, il s’agit d’un problème de société abordant l’éthique, et la dignité animale. Les politiques devraient s’emparer de ce sujet; pourquoi s’en désintéresser? Les projets existent, alors un peu de volonté et les idées obstacles devraient sauter au fur et à mesure.
Pourrait-on faire une pétition et la soumettre aux politiciens pendant la campagne pour faire "pression" sur un sujet qu'il faudra bien aborder un jour où l'autre ?
A la réunion les politiciens n'ont rien à faire des animaux on le sait bien vu les nombreuses maltraitances et la misère des chiens et chats errants alors un endroit pour les enterrer ou les incinérer encore moins faut pas rêver malheureusement ....alors un conseil faites le dans la nature foret discretement ou vous pourrez aller vous recueillir librement ...
Encore un maillon manquant pour nourrir, arroser, une chaîne entière, dont les vétos. Comme en hexagone quand ça les arrange. Ilya tellement de choses qu'on nous doit qui sont plus justes et urgents
Ou n’a raison naïf.
Le retard intellectuel des commentaires sur vos posts est a la frontière entre une distraction pour relativiser et se dire qu'on aurait pu naître un peu simples, nous aussi, et le reflet de ce qu'est devenu ce monde. Comme "Naïf" ne se sent pas concerné, il se sent obligé de dire qu'il y'a plus important, sauf que naïf, tout le monde s'en tape de ton opinion sur ce sujet, tu essaye de jouer les intellectuels mais ta formulation n'est même pas écrite dans un français correct, c'est pas parce que TOI tu n'a pas d'animaux que ce n'est pas important, moi de mon point de vue je préfère te voir crever de froid dans la rue plutôt que de devoir remettre mon animal a la fourrière, et des centaines de gens pensent probablement la même chose et son contraire mais ils ne viennent pas chialer sous des posts qui ne le concernent même pas. Donc FTG, soit content pour ton voisin qui aime son chien et qui ne veux pas le voir partir dans une poubelle commune, et va mener ton combat de ton côté au lieu de perdre ton temps sur Internet. Va les mener les combats important au lieu de te plaindre qu'il y'a mieux à faire, gratteur ki va.
Le maillon qui a précédé : interdit la vente de volailles entre particuliers mais les chiens et les chats oui. A qui profite le crime ?
Le résultat était prévisible
CQFD TDK!
Gratteur de ki: Rester honnête et garder sa dignité : Merci du compliment
Apprendre aux gens à penser par eux même ( développer l'esprit critique) était le rôle de l'école..
FINANCER LE CRÉMATORIUM AVEC UNE GROSSE TAXE SUR LES ACTEURS DE LA VENTE ( VENDEUR,VETO, ACHETEUR)
cela financerait la stérilisation au lieu de piquer l'argent public !