Protégé par un filet amovible anti requins, un nouvel espace de baignade sera d'ici 2023 devant le débarcadère en baie de Saint-Paul. L'annonce a été faite ce vendredi 21 octobre 2022 par la mairie de Saint-Paul. Il s'étendra sur 200 mètres linéaire et aura une profondeur maximale de 2m50. Une enveloppe de 267.000 euros sera nécessaire pour acquérir l'équipement. 55% de ce montant sera pris en charge par le centre de sécurité requin (CSR) et 45% par la ville de Saint-Paul (Photo d'illustration : rb/www.imazpress.com)
"Cette nouvelle zone de baignade permettra de répondre à deux enjeux majeurs : à la fois d'élargir l'offre sur le territoire de Saint-Paul, mais aussi de réduire l'érosion des plages, en diminuant l'affluence sur le littoral", indique Virginie Sallé, adjointe à la sécurisation des activités nautiques à la mer de la ville de Saint-Paul. Conçu et produit localement à La Réunion le filet amovible de baignade s'étendra donc sur environ 200 mètres de longueur et aura une profondeur maximale de 2m50.
"La surface équivaut à trois piscines olympiques", indique Willy Cail, le directeur du centre sécurité requins. Les travaux d'installation du filet débuteront dès la semaine du 24 octobre et se termineront fin novembre 2022. Une phase d'expérimentation sera ensuite engagée. Elle durera de de 4 à 6 mois en fonction des conditions météorologiques et du niveau de houle. "La baignade sera strictement interdite sur toute la période d'expérimentation du filet", insiste Virginie Sallé. "Si tout se passe bien, la plage sera ouverte vers le début de l'année 2023" dit-elle. Retrouvez en image la future zone de baignade
Le filet étant déjà utilisé pour protéger les zones de baignade des plages de Boucan Canot et des Roches noires, il ne s'agira pas de le tester, mais "de mettre en pratique plusieurs idées d'améliorations sur ce type d'ouvrage" précise Willy Cail. "Cela permettra notamment d'établir un guide de bonnes pratiques sur les paramètres techniques et économiques de l'outil" ajoute le directeur du CSR.
"Notre objectif est d'optimiser l'installation et la désinstallation de l'équipement, en cas de houle par exemple. Les coûts seront ainsi diminué. La phase d'expérimentation pourra aussi servir à d'autres collectivités désireuses de s'équiper" développe Willy Cail. Il explique l'installation technique du filet, regardez :
La surface de baignade doublée aux Roches noires
Toujours pour augmenter les zones de baignades dans l'ouest, la superficie de la baignade aux Roches Noires a déjà été agrandie de 90%, passant de 2.700 mètre carré à 5.100. Le linéaire supplémentaire de filet est de 30 mètres, soit 20% de plus que le filet actuel. Cette optimisation vise à augmenter le temps de baignade de 20 jours supplémentaires par an, selon Virginie Sallé. "Le fait d'avoir reculé le filet permet de modifier les critères de hauteur de houle. À houle identique, la différence de tracé permettrait de conserver le filet de 10% de temps en plus", précise-t-elle. L'adjointe municipale annonce aussi que des travaux pour augmenter la surface du filet de Boucan Canot sont en cours. Écoutez :
Un risque requin nettement inférieur à 2011
"Aujourd'hui, nous ne sommes plus en période de "crise requin", seulement en "risque requins". Nous sommes donc dans une démarche de prévention, mais le nombre de requin en baie de Saint-Paul a drastiquement diminué. Nous n'avons plus eu d'attaque depuis mai 2019", énonce Sylvie Cendre, la sous-préfète de Saint-Paul. Elle estime que cette situation résulte "de la politique menée par le centre sécurité requin qui a déployé un certain nombre de mesures de lutte, dont la pêche préventive" dit-elle. "Cette méthode a permis de déboucher sur une baisse significative du nombre de requins dangereux, dont les requis bouledogue", expose la sous-préfète. Elle rappelle ensuite "en 2018, on pêchait encore 46 requins bouledogue, alors que depuis le début de l'année 2022, seul un a été pêché" Écoutez :
Pour ou contre la baignade en baie de Saint-Paul ?
À la suite de la conférence de presse, nous sommes allées interroger quelques réunionnais.es ou touristes qui se baladaient sur le front de mer. Parmi eux, les avis sont mitigés. Entre la peur des requins, la pollution de la plage et l'envie d'avoir confiance dans les organismes compétents, la nouvelle n'a pas été bien accueillie de partout. Écoutez
Pour l'heure, la collectivité de Saint-Paul et le centre sécurité requin se veulent rassurants, en insistant sur l'obligation de surveillance. "Si les conditions de mer sont dangereuses, la baignade sera interdite, tout comme à Boucan ou aux Roches Noires. On n'attendra pas qu'il y ait deux mètres de houle pour interdire la baignade", assure Willy Cail. Tous les jours, les filets seront également inspectés par les agents de la cellule d’intervention nautique de la mairie de Saint-Paul (Cisan).
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