La nostalgie de la belle époque le temps d’une soirée. Ses chansons résonnent depuis 50 ans dans l’âme réunionnaise. Une nouvelle génération d’artistes - Natacha Tortillard et Bernard Joron - s’empare de son répertoire pour une grande soirée d'hommage orchestrée par Guillaume Legras et portée par neuf musiciens des Soulpaks. (Photos : DR)
À 84 ans, Fred Espel, l’homme au mythique violon bleu n’a rien perdu de la passion qui a forgé sa carrière unique et changé à jamais l’histoire de la musique réunionnaise. Cheville ouvrière du Club Rythmique dans les années 60, il est l’un des premiers à rompre avec les reprises de standards internationaux en vogue dans les bals pour proposer un répertoire de compositions créoles originales. « P’tit case en paille », « Bal la poussière », « Sur le pont d’Zaviron », « Séga Coup d’Vent », chantées par Michel Adélaïde, Maxime Laope ou Michou, ses chansons résonnent depuis 50 ans dans l’âme réunionnaise. Portées par une nouvelle génération d’artistes pour une grande soirée d’hommage, samedi soir au Teat Plein Air, elles retentiront avec une joie intacte grâce à neuf musiciens des Soulpaks.
« J’ai grandi avec tous ces anciens et dès 8 ans j’accompagnais Loulou Pitou, Jules Arlanda, Luc Donat, Narmine Ducap, Maxime Laope, et Fred Espel bien sûr. Devenu adulte, j’ai eu envie de créer un Club rythmique numéro 2 et c’est ce qu’on a fait avec les Soulpaks, en se mettant au service des artistes. C’est l’état d’esprit qu’on souhaite véhiculer », indique Guillaume Legras, à l’origine de cette grande soirée.
-« Célébrer nout’ zarboutans » -
Samedi soir, ils seront 9 musiciens sur scène (une version réduite des Soulpaks) avec Natacha Tortillard et Bernard Joron comme interprètes pour reprendre des standards incontournables, tout en restant fidèles aux versions originales. « J’ai voulu revenir à la base même de ce que faisait le Club Rythmique, on dépoussière un peu pour remettre au goût du jour. C’est un diamant qu’on va tailler avec des sons actuels mais tout en se basant sur les versions originales », poursuit Guillaume Legras qui promet un grand moment de musique et surtout de nostalgie des bals à travers des morceaux indémodables.
Une façon aussi de transmettre un patrimoine local aux nouvelles générations à travers une musique de qualité avec en toile de fond « la mise en avant de nos grands artistes de leur vivant grâce aux nouvelles générations pour que la culture perdure. C’est un discours que je tiens, en accord avec la philosophie des Téats. Nous nous devons de célébrer nout’ zarboutans », conclut Pascal Montrouge.
Hommage à Fred Espel, avec Natacha Tortillard et Bernard Joron, au TPA, samedi 22 octobre, 20 heures
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-84 ans et toujours sur scène…-
Avec son violon bleu, Fred Espel est la cheville ouvrière de la plus fantastique usine à tubes de l'histoire réunionnaise : les studios Jackman. Au sein du Club Rythmique, il enchaîne les succès et veille sur les débuts de Jacqueline Farreyrol ou de Michou, pour ne citer qu'elles. Il est l'auteur-compositeur d'une longue liste de chansons populaires, parmi lesquelles l'indémodable "P'tit Case en Paille". Infatigable, l’homme continue à se produire dans les hôtels, et quand on lui demande son avis sur la récente victoire de Raynaud Sadon à The Voice Kids, il reste mesuré et prudent. « Je suis très heureux pour lui, mais je trouve que cette notoriété soudaine basée sur une seule chanson, va un peu trop vite. J’espère quand même qu’il ira loin ». D’ailleurs, Guillaume Legras envisage une collaboration avec le jeune chanteur tamponnais.
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