Analyse du risque à La Réunion

Hyacinthe, Fakir, Belal… : un tour de l'île pour collecter les souvenirs des Réunionnais.es

  • Publié le 30 mai 2024 à 12:21

Cyclone, éruption volcanique, incendies… depuis toujours La Réunion est soumise à de nombreuses catastrophes naturelles. Dans le cadre de sa thèse universitaire, Messie Dupont, étudiante et géographe parcourt l'île afin de restaurer les mémoires du passé et récolter des données sur le vécu des réunionnais lors de ces événements. Et ce, afin peut-être d'en tirer des leçons pour l'avenir où les bouleversements risquent d'être encore plus impressionnants (Photo : sly/www.imazpress.com)

"Ma thèse porte sur l'impact et la gestion des événements naturels qui ont touché La Réunion depuis 1950", déclare Messie Dupont, interrogée par Imaz Press.

Cela fait déjà une année que la jeune doctorante travaille sur ce sujet, débutant par récupérer les données historiques.

"L'objectif est de conforter la connaissance qu'on l'on a des aléas naturels et des impacts sur La Réunion et mieux comprendre les phénomènes historiques pour donner des clés à ceux qui travaillent pour l'avenir", explique-t-elle.

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- Un tour de l'île pour récolter les témoignages -

Afin de finaliser sa connaissance sur ces trois événements qui ont frappé l'île, Messie Dupont va parcourir à compter de ce jeudi 30 mai 2024 La Réunion en vélo. Et ce, jusqu'à dimanche. Cela en débutant par Saint-Denis, puis par l'ouest, le sud, avant un retour dans le chef-lieu.

"Je vais interroger les personnes que je croise. J'y vais avec ma tablette et je leur pose des questions", précise Messie Dupont, doctorante et membre du Laboratoire géosciences Réunion (LGSR) et Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).

Afin de recueillir le maximum de personnes à témoigner de leur vécu, Messie Dupont les invite à partager leur ressenti. Pour la repérer, rien de plus simple, la doctorante sera vêtue d'un t-shirt à l'effigie de l'Université de La Réunion ou du BRGM, le tout, jonchée sur son vélo.

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- Hyacinthe, Fakir et Belal… -

Pour sa thèse, Messie Dupont recherche à récolter des témoignages de réunionnais sur trois phénomènes cycloniques qui ont frappé La Réunion : le plus ancien, Hyacinthe en 1980, Fakir en 2018, puis Belal en 2024.

"Le but est de comparer cela avec des événements actuels." "De voir comment les gens ont vécu cela, s'ils avaient la notion du danger, quels sont les souvenirs des dégâts et comment ont-ils perçu la gestion qui en a été faite", indique Messie Dupont.

La doctorante a déjà commencé à recueillir des témoignages de la population.

Pour Hyacinthe, "les gens ont ressenti un cyclone beaucoup plus fort que maintenant avec des dégâts", dit-elle, "évoquant le témoignage d'habitants de Salazie ayant été témoins de la disparition d'une famille", ensevelie sous un éboulement.

Les Réunionnais se souviennent du cyclone Hyacinthe, passé trois fois sur La Réunion, provoquant la mort de 25 personnes.

Plus récemment, Belal a frappé La Réunion, causant d'importants dégâts et faisant quatre morts. "Sur ce cyclone, les gens nous ont beaucoup expliqué la façon dont ils se renseignaient avec les médias."

Sur ces phénomènes, peu de critiques. La population évoque plutôt "une conscience différente avec beaucoup de connaissances et des pratiques différentes lors du cyclone Hyacinthe". "Il y avait davantage la peur de perdre les choses."

Alors que pour Belal, "les gens étaient bien préparés et n'ont pas eu trop peur". Des Réunionnais qui lui ont confié avoir "été satisfaits de la gestion de crise".

De quoi alimenter sa thèse, qu'elle devra rendre en avril 2026.

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