Au fur et à mesure que les prévisions s'affinaient, le scénario du pire se dessinait aux yeux des Réunionnais. Le cyclone Belal allait passer droit sur notre île, entraînant avec lui des "vents extrêmement dangereux voire même dévastateurs". Une situation poussant la préfecture à placer le département en alerte violette – une première depuis la mise en place de ce nouveau degré d'urgence. Et si le cyclone, contrairement aux premières craintes, a infléchi sa trajectoire, c'est tout de même "un cyclone violent" qui s'est abattu sur La Réunion. Et alors que l'alerte rouge a été levée le mardi 16 janvier 2024, les habitants de l'île ont découvert l'ampleur des dégâts. Quatre personnes sont décédées. Arbres arrachés, maisons détruites, jardins défigurés... Belal a marqué les esprits des Réunionnais. (Photo photo RB/www.imazpress.com)
Un cyclone "qui pourrait marquer l'histoire" de La Réunion. Tels ont été les mots de Sébastien Langlade, responsable de la prévision à Météo France Océan indien.
Un cyclone jugé "dangereux" en raison de son œil qui a traversé l'île, générant des vents extrêmement forts, qualifiés de "destructeurs et dévastateurs qui peuvent faire de gros dégâts".
"Une telle menace n'avait pas été connue depuis le cyclone Firinga en janvier 1989", précise Sébastien Langlade. Le système Firinga avait fait quatre victimes et plus de 6.000 sinistrés.
Évoquant même le cyclone Jenny en 1962. Un cyclone qui avait fait 37 morts. Époque durant laquelle, les alertes de prévention n'étaient pas encore effectives.
Le préfet de La Réunion, Jérôme Filippini, avait même alerté sur des crues pouvant atteindre des niveaux non atteints depuis des décennies voire depuis un siècle.
Un centre de crise a même été ouvert au ministère de l’Intérieur.
Des mots du préfet de La Réunion, en effet, "ce cyclone restera dans l'histoires". "Le cyclone nous a frappé directement, durement mais n'a heureusement pas provoqué de cataclysme, celui qu'on redoutait. Son impact a été impressionnant. Il restera dans l'histoire des cyclones", a déclaré Jérôme Filippini.
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- Retour sur un système qui a fait trembler La Réunion -
• Le lundi 8 janvier, Météo France prévient, un système dépressionnaire est en formation au large de La Réunion.
• Vendredi 12 janvier, 13 heures, le préfet de La Réunion déclenche la pré-alerte jaune cyclonique. Si à ce moment encore, la trajectoire reste incertaine, la population est invitée à se préparer, comme pour chaque évènement.
Le soir, Belal est baptisé, devenant ainsi forte tempête tropicale. C'est d'ailleurs le samedi que le préfet annonce le passage en alerte orange de l'île.
• Le dimanche 14 janvier, le préfet de La Réunion a décidé d'activer l'alerte rouge cyclonique à compter de 20 heures. Le cyclone Belal est situé à moins de 300 km au Nord-Ouest de l'île de La Réunion.
• Le lundi 15 janvier, alors que La Réunion se réveille en alerte violette, le cyclone Belal est au plus près de notre île.
Belal a effectué un virage vers le sud-est ce dimanche soir et a repris son intensification, ce qui pourrait le conduire à aborder la Réunion "pas loin du stade de cyclone tropical intense" selon Météo France.
Des vents allant jusqu'à plus de 200km/h frappent l'île, alors que le mur du cyclone fait son arrivée par le nord-ouest. Ce lundi, le mur de l'oeil et l'oeil ont circulé sur le territoire avec des rafales généralisées sur l'île, tel qu'on ne l'avait plus vu depuis Dina en 2002.
Mais alors que le vent et les fortes pluies ravagent le paysage réunionnais, Belal infléchit sa trajectoire. "Une bonne nouvelle" pour le préfet qui annonce à 13 heures le retour à une alerte rouge.
"Nous sommes en-deçà du caractère cataclysmique craint initialement", lance Jérôme Filippini.
• Mercredi 17 janvier 2024, La Réunion est désormais dans l'ère de l'après Belal - passant en phase de sauvegarde. En tout, trois personnes ont perdu la vie, le secteur agricole est sinistré, les routes sont impactées, des dizaines de milliers de foyers n'ont plus d'électricité, d'eau ou de téléphone.
- Des vents à plus de 200km/h -
Des "vents dévastateurs" étaient attendus, entre 200 et plus de 250km/h selon les zones touchées.
En termes de rafales observées, "on a relevé entre 160 et 180 km/h dans le secteur qui a été exposé au mur du cyclone. Dans la Plaine des Cafres, on a atteint environ 212 km/h", expliquait la Céline Jauffret, directrice interrégionale de Météo France.
- La Réunion en violet… une première -
Mise en place le 18 novembre 2019 en cas de vents cycloniques à plus de 200km/h, l'alerte violette a été réellement activée pour la toute première fois lors du passage du cyclone Belal.
Dans le cas de l'alerte violette, la mesure de confinement est généralisée. La population comme les services de secours restent confinés et ne sort sous aucun prétexte.
- Entre cinq et huit systèmes attendus -
Si Belal marquera l'histoire de La Réunion et de cette année 2024, ce n'est pas peut-être pas le seul phénomène cyclonique qui touchera notre île cette année.
À La Réunion, la menace cyclonique s’étend des mois de novembre à avril. Et pour l'année, l'activité s'annonce moindre avec le développement de cinq à huit systèmes contre une dizaine habituellement.
Ce qui ne veut pas dire qu'il faut baisser sa garde. "Il faut rester prêt quoi qu'il arrive. Il suffit d'un seul système pour qu'une catastrophe arrive dans un lieu impacté", prévient Sébastien Langlade, responsable de la prévision cyclonique à Météo France Réunion. Et il a bien raison...
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Quelques erreurs dans l’article, notamment la date de la pré alerte. Je retiendrai également la qualité des prévisions de météo France, qui plus de 48h avant le passage du phénomène (et contrairement à d’autres sources de prévisions) a parfaitement appréhendé la trajectoire du cyclone. (Bonjour, merci de votre vigilance, cela a été modifié. Bonne journée - modérateur)
Excellent reportage
La préfecture a fait son job. Reste désormais aux compagnies qui nous facturent l'eau parfois très chère à faire correctement leur boulot. Inadmissible que ce soit les communes qui paient sur leurs deniers des packs d'eau et la mise à disposition de citernes.