Et voilà, la compétition internationale des Jeux des Îles qui avait lieu à Madagascar est terminée. Les dernières délégations sont rentrées à La Réunion ce mardi 5 septembre 2023. Au moment où les athlètes rangent leurs maillots, raccrochent leurs gants ou reposent le ballon… l'heure est aussi au bilan de ces jeux. Le bilan des médailles est mitigé, La Réunion termine à la troisième place derrière Madagascar et Maurice. Mais au-delà des performances plus qu'honorables réalisées par les athlètes de toutes les nations, on retiendra aussi que ces jeux ont été ceux de la désorganisation. Erreurs d'arbitrage, athlètes malades, désorganisation des transports, de la restauration et surtout 13 morts dont 7 enfants... un désastre largement prévisible... (Photo www.imazpress.com)
De l'or, de l'argent et du bronze… La Réunion termine donc troisième de ces 11ème Jeux des Îles de l'Océan indien avec au total 244 médailles (dont 80 en or, 90 en argent et 74 en bronze), derrière les Malgaches – premiers au classement – et les Mauriciens.
Pour les basketteurs – qui décrochent l'argent en basket 3x3 et 5x5 à trois reprises – "côté sportif on s'en sort bien, on fait mieux qu'en 2019", note Johan Guillou, président de la ligue réunionnaise. "On est content d'être la deuxième nation de basket de l'Océan indien", ajoute-t-il.
Même constat du côté de la ligue d'athlétisme. "On s'en est bien sorti, même si on aurait pu avoir plus de médailles", note Jean-Louis Lebon, conseiller technique et sportif. "Mais avec les dates qui ne concordaient pas avec la rentrée des classes et d'autres échéances internationales, il nous manquait des effectifs."
Ce que retient Jean-Louis Lebon, c'est aussi "l'aventure extraordinaire qu'ont vécu les athlètes qui sont heureux de vivre ce qu'ils ont vécu". Et "même si on sait ce qui a été de travers, nous, personnes de l'ombre, on a fait en sorte que les athlètes s'éclatent".
Or, argent ou bronze, "derrière chaque médaille il y a eu une histoire". "Même avec des maux de ventre, certains ont gagné", poursuit-il.
Pour Claude Villendeuil, président du Comité régional olympique et sportif (Cros), si le bonheur des médailles est bien là, "le sentiment est globalement mitigé".
- Organisation défaillante -
De fait, ces médailles n'arrivent pas à cacher une organisation défaillante de ces Jeux. Cette gestion approximative a commencé bien avant le début des compétitions.
Nombre d'athlètes revu à la baisse, dates qui ne conviennent pas, disciplines écartées, infrastructures inexistantes… Rien n'était vraiment prêt à quelques jours du lancement des épreuves.
Dès lors l'enchaînement des problèmes était prévisible.
Premier souci, les hébergements. Nombreux sont les athlètes qui ont été logés à des heures de route de leurs lieux de compétition.
Pas d'eau chaude, nourriture avariée et même absence de nourriture, athlètes qui tombent malades… les péripéties se sont accumulées tout au long de ces 12 jours de compétition.
"Les féminines n'avaient pas d'eau chaude et tombaient malades une par une", confie Johan Guillou. "C'est d'ailleurs pour cela qu'aux frais de notre ligue, nous avons fait le choix de loger les joueuses dans un hôtel plus proche du gymnase".
Les basketteuses ne sont pas les seules à avoir eu des soucis de santé. De nombreux compétiteurs ont mangé de la nourriture avariée. "Il y a eu beaucoup de soucis d'intoxications alimentaires", indique Claude Villendeuil "et des athlètes sans manger". "Les hôtels n'étaient pas prêts à accueillir plus de 200 personnes", ajoute-t-il.
"Pour une compétition de cette envergure, ce n'est pas les meilleures conditions", ajoute Grégory Pausé, gardien de but de foot de la sélection Réunion.
Pour Jean-Louis Lebon, ce n'est pas normal. "Les premiers Jeux c'était en 90 et là en 2023 on est au même point", dit-il consterné.
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- Un arbitrage (parfois) douteux -
S'en sont suivi également des problèmes d'arbitrage. Nul d'ailleurs n'a échappé au râlé-poussé survenu lors de la finale de foot entre Madagascar et La Réunion.
"Le bilan ça a été tous ces couacs", témoigne Grégory Pausé, gardien de but de la sélection réunionnaise de foot. "À partir de quand un arbitre s'entraîne à siffler des penaltys dans notre camp à l'échauffement", s'insurge-t-il.
En athlétisme, c'est l'attribution des couloirs qui a échauffé les esprits. "La veille, les couloirs étaient attribués au hasard mais le matin un tirage au sort a eu lieu. Mais cela n'est pas remonté aux délégations, ce qui a déstabilisé les gens et peut-être aussi notre équipe", déclare Jean-Louis Lebon de la ligue d'athlétisme. "D'autant que les filles ont dû reprendre leur marque et attendre dans le froid."
Des soucis (volontaires ou pas) d'arbitrage qui ont souvent porté confusion dans l'esprit des athlètes et des coachs. "On était dedans et on ne savait plus si c'était stratégique ou pas de la part de Madagascar", indique Jean-Louis Lebon. "Tous les jours il y a eu des petits trucs."
Est-ce une manœuvre ou l'incompétence même des équipes officielles ? La question se pose encore. "C'est comme à la perche, les équipes de Madagascar ne savaient pas remettre la perche sur les taquets. Sur plein de choses c'était approximatif."
De même "que l'on perdait des centimètres, alors que les concurrents en gagnaient, contrairement au score affiché sur le tableau", précise le conseiller technique de la ligue d'athlétisme.
Le Cros, de son côté, ne cache pas qu'il y a eu des erreurs d'arbitrage. "Cela fait partie du sport", note Claude Villendeuil. "Mais certains arbitres n'étaient pas bons."
Des approximations et des "doutes", qui "ont eu une influence psychologique sur les athlètes", en plus des conditions de vie difficiles.
Toutefois, le Cros tient tout de même à retenir le fait que "malgré les conditions, les jeunes ont été solidaires face à la difficulté". Des difficultés auxquelles les ligues s'étaient préparées en amont, "même si on ne s'attendait pas à autant de désorganisation", indique Grégory Pausé.
- Derrière les médailles... la misère de tout un pays -
Et de la solidarité il en fallait pour participer à une telle compétition et surtout dans de telles conditions.
Toutefois, comme le dit si bien Grégory Pausé, "on s'est adapté car sinon ce serait dire que l'on est des enfants gâtés". Et dans un pays où la misère règne, cela serait plutôt mal venu.
Un pays qui a également connu un début de Jeux des Îles endeuillé, sans que cela ne semble plus touché les dirigeants de Madagascar.
S'est d'ailleurs posée la question de la poursuite de ces jeux ou pas, en hommage aux victimes – dont on le rappelle, la majorité étaient des enfants.
"Nous en avons discuté avec les autorités et l'ambassade de France. Mais ce que l'on s'est dit c'est qu'il fallait respecter la décision malgache et leur perception qui n'est pas la nôtre", souligne le président du Cros.
"On en a parlé avec l'équipe d'encadrement mais l'on s'est demandé si pour les instances cela aurait paru normal", indique Jean-Louis Lebon.
"Nos athlètes ont pas mal été bouleversés", note Johan Guillou. "Il n'y a même pas eu une journée de deuil, pas une minute de silence, c'est comme si de rien n'était", dit-il, évoquant la consternation quand la ligue a demandé une minute de silence avant la compétition. "On a réclamé cela et on a eu une fin de non-recevoir."
Mais ce que l'on retient, c'est tout de même une sacrée débauche d'argent pour ces jeux et pour les deux (très) fastueuses cérémonies d'ouverture et de clôture de l'événement. Le coût d'ailleurs de l'organisation de ces jeux est d'ailleurs évalué à un peu moins de sept millions d'euros.
Sept millions pour faire oublier la misère dans laquelle vit une grande majorité des Malgaches, sept millions pour se mettre dans la poche de possibles électeurs… Mais surtout sept millions qu'il aurait été préférable de donner aux habitants qui chaque jour, mendiaient devant de jeunes athlètes parfois déboussolés devant telle situation.
La ligue de basket a d'ailleurs tenu à intervenir auprès de ce public défavorisé en faisant des dons alimentaires. "Riz, sucre, farine… on a pu leur donner cela, mais voir cette misère, ça nous a mis une claque et ça nous a rappelé d'où l'on vient et la chance d'être à La Réunion", déclare Johan Guillou.
Car derrière ce faste des jeux et cette image (presque) parfaite de la compétition… c'est bien la misère qui règne à Madagascar.
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ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com
Les critiques sont,certes,utiles. L'amertume peut être très très dangereuses. C'est fini,passez à autre chose et surtout faites quelques fautes dans votre vie,c'est humain 😄
Mauvais perdant !
Inutile pour toutes ces excuses bidons.... la pauvreté des malgaches c'est pas ton affaire.... il faut que vous appreniez à perdre.... quant à la mascarade de M.BAD il est temps qu'on en finisse avec ces jeux supposés être pour l'amitié des iles... tout est MASCARADE.
Et donc le CROS n'a aucune responsabilité dans cette affaire? Où sont ceux qui voulaient taper du poing sur la table du CIJ?
Quant aux explications de M. Pausé....ok je comprends la frustration mais manque de dignité dans la victoire (Maurice) et dans la défaite (Mada), ça commence à faire beaucoup...
Le stade de France aurait été en feu pour une erreur pareille... N'en parlons pas du Vélodrome... Donc qu'un joueur soit furax en vivant ça, on le comprend sans problème.
Massoucepoure ?
Il y a un comité inter iles. La responsabilité n'est pas que du côté malgache. Pourquoi montrer du doigt exclusivement les malgaches et leur mettre à la figure leur pauvreté pour la énième fois ?
Imazpress découvre la pauvreté à Madagascar, après les jeux des îles. On croirait lire un article du gorafi.
Il n'y avait pas de penalty. Les règles ne sont pas faites pour les poules de ta cour.
Un article pour tirer sur l'ambulance. Bravo imazmachin...
Ah. Et à Paris c'est mieux ? Pas de misère, tout roule parce que les athlètes mangent bien et dorment dans des chambres luxueuses ? Pffff. Faire du journalisme pour écrire ça.
Quel rapport entre la ligue d’athlétisme et Gilbert Annette ?
Ok il n’y avait pas penalty. Mais on pouvait toujours attendre longtemps un but de l’équipe de JPB. Était-ce une raison pour avoir ce comportement violent de mauvais perdant ?
Pour ceux qui connaissent MADAGAGASCAR,hélas,celà n'a rien de surprenant. Le pays s'enfonce chaque jour un peu plus. Mais ils ont WAGNER,le sauveur des peuples néo-colonisés. Et vous pensez que ce sera comment aux COMORES la prochaine fois? Sauf si les pays du golfe ou tout autre financeur paye.
A la ligue d'athlétisme on a surtout des vielles gloires hypertrophiées du melon qui pratiquent l'entre soi et restent convaincues que leur mérites ne se sont pas usés.
il suffit de se rappeler un meeting à st denis ou gilbert d'Anette demandait au discours d'ouverture: mais ou est le public?
Honteux comportement des joueurs de football de la Réunion. Les joueurs et encadrement qui ont participé aux événements de fin de match devraient exclus définitivement de l'équipe de la Réunion. Pour le reste......