Cité des dirigeants : Christophe Di Donato et Gérald Maillot condamnés à trois ans de prison avec sursis

  • Publié le 30 octobre 2025 à 11:39
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(Actualisé) Le délibéré dans l’affaire de la Cité des dirigeants est tombé ce jeudi 30 octobre 2025 devant la Cour d’appel de Saint-Denis. Christophe Di Donato et Gérald Maillot ont été condamnés à trois ans de prison avec sursis. Ils ont été également condamnés à verser 692.000 euros à la Cinor. La procureure générale avait requis contre Christophe Di Donato, deux ans de prison, une interdiction de gérer pendant 5 ans et une peine de 1 an à 18 mois de prison ainsi qu’une peine d’inéligibilité de cinq ans à l’encontre de Gérald Maillot, ancien président de la Cinor (Photo sly/www.imazpress.com)

Inspirée du modèle prestigieux du Centre de perfectionnement aux affaires, la Cité des dirigeants devait devenir, en 2017, un hub de l’innovation économique à La Réunion. Chefs d’entreprise, collectivités et intercommunalités avaient mobilisé près de 1,4 million d’euros pour lancer l’initiative. Mais dès la deuxième année, le retrait d’Agefos fait basculer le projet. Dans son sillage apparaissent des soupçons d’enrichissement personnel et de détournement de fonds publics.

En 2022, le tribunal correctionnel de Saint-Denis avait prononcé une seule condamnation : six mois de prison avec sursis et 10.000 euros d’amende à l’encontre de Christophe Di Donato, fondateur du projet. Cinq autres prévenus avaient été relaxés. Le parquet a fait appel, estimant les faits plus graves que ce jugement initial.

- Audience tendue en juin -

Le 19 juin dernier, la cour d’appel a repris le dossier, revenant longuement sur les réserves formulées dès 2017 par les services de la CINOR, et sur l’utilisation contestée des subventions publiques. À la barre, Christophe Di Donato s’est longuement défendu, dénonçant un acharnement et justifiant ses revenus. Gérald Maillot, alors président de la CINOR, a reconnu des manquements mais plaidé sa bonne foi, affirmant avoir été dupé.

La procureure générale a requis deux ans de prison, cinq ans d’interdiction de gérer et la confiscation des sommes saisies contre Christophe Di Donato. Pour Gérald Maillot, elle a demandé jusqu’à dix-huit mois avec sursis et cinq ans d’inéligibilité. La partie civile, la CINOR, a dénoncé une perte sèche de près de 700.000 euros d’argent public, soutenue par Anticor

Face à ces réquisitions, les avocats ont plaidé la relaxe générale, rappelant que les responsabilités étaient partagées et que plusieurs prévenus n’avaient fait qu’exécuter des ordres.

Après huit années de polémiques, d’enquêtes et de batailles judiciaires, cette affaire relève finalement d’un fiasco entrepreneurial malheureux et d’un véritable détournement de fonds publics.

is/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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