Les pêcheurs professionnels des départements d'outre-mer et des autres régions ultrapériphériques (RUP) espagnoles et portugaises (les Canaries, Madère, les Açores) ont été auditionné ce jeudi 4 décembre 2014 par les membres de la commission pêche du Parlement européen. L'occasion pour les pêcheurs ultramarins de "défendre les particularités de leur exploitation et les spécificités de leurs marchés d'écoulement régionaux".
En ouverture d’audition, le député européen Alain Cadec a rappelé "l’atout stratégique" que représentent les RUP pour l’Union européenne. Il y a rappelé le "caractère indispensable de la compensation des surcoûts", comme devoir de "solidarité entre tous les concitoyens européens".
Les opérateurs professionnels du secteur de la pêche et de l’aquaculture de Guyane, de Guadeloupe, de Martinique, de Mayotte et de La Réunion participants à cette audition se sont présentés unis pour expliquer et défendre les particularités de leur exploitation et les spécificités de leurs marchés d’écoulement régionaux.
S’appuyant sur le nouvel élan inter-dom qu’a fait naître la nouvelle programmation européenne de la politique commune des pêches réformée, les DOM ont fait valoir "l’acte nécessaire, juste et responsable à rétablir les aides à la construction de la flotte de pêche des DOM". Les professionnels ont ainsi appelé de leurs vœux le lancement d’une procédure de rapport d’initiatives sur la question de la modernisation de la flotte de pêche en outre-mer français.
Les eurodéputés ont également été frappés par la perturbation des prix que généraient les importations à très faibles coûts et à traçabilité douteuse de poissons sur le marché de chacun des DOM. Le président du CRPMEM de La Réunion, Jean René Enilorac, a multiplié les échanges pour expliquer le rôle crucial et stratégique joué par l’interprofession à La Réunion pour mieux stabiliser et réguler le marché dans l’intérêt des producteurs comme des consommateurs.
Jean René Enilorac se satisfait de ce nouveau rendez-vous avec les parlementaires européens. Cette audition confirme "l’intérêt et le soutien qu’assurent les eurodéputés au secteur ultramarin de la pêche et de l’aquaculture". Le président du CRPMEM espère que les "formules d’intention soient très prochainement dépassées au profit d’actes et d’applications concrètes" en faveur du développement et de l’émancipation économique de la pêche et de l’aquaculture, source de croissance, d’emplois et d’indépendance alimentaire pour La Réunion.