Le 31 octobre 2022, nous publiions sur nos réseaux sociaux la vidéo d’un acanthaster, une espèce d’étoile de mer, dans les eaux de La Saline. Certains internautes nous ont interpellé pour signaler le caractère invasif de cette espèce et ont appelé à les retirer du lagon. La Réserve marine, contactée par Imaz Press Réunion, indique cependant qu’il n’y a « pas lieu de les enlever ».

« Les acanthaster font partie du milieu et il n'y a pas lieu de les y enlever » répond en effet la Réserve marine. « Cependant, aux vues ds dégâts qu'elles ont pu causer dans certaines régions du monde, nous restons vigilant à leur présence. Nous parlons de pullulations lorsque nous observons plusieurs individus au mètre-carré » ajoute-t-elle
L’observation faite dans le lagon sera donc centralisée dans le réseau sentinelles du récif. La Réserve marine pourra ultérieurement revenir sur place pour constater un éventuel cas de phénomène de pullulation. « Il est vivement déconseillé de les toucher car elles sont toxiques » prévient la Réserve.
- Une espèce invasive dans le Pacifique -
L’acanthaster est connue dans l’Indo-pacifique, pour les ravages qu’elle cause sur les récifs coralliens. En Nouvelle-Calédonie par exemple, un vaste programme de prélèvement de l’espèce a été mis en place pour lutter contre sa prolifération, qui a un véritable impact sur la faune marine.
« Il est possible de tuer les acanthasters sans danger pour l’environnement, avec des piqûres de citron ou de vinaigre. Une technique qui a déjà fait ses preuves au Vanuatu et qui pourrait être utilisée chez nous en cas de besoin » détaillait Nouvelle-Calédonie la 1ère en 2016.
Le phénomène est étudié depuis plusieurs années par les scientifiques, pour tenter de trouver des solutions. Un projet participatif a par exemple été lancé en 2015 en Nouvelle-Calédonie pour identifier et éliminer les acanthasters.
« Le projet IRD Oreanet a pour objectif de bâtir un réseau de surveillance opérationnel du risque acanthaster en Nouvelle-Calédonie, Vanuatu et Fidji. Le succès de ce réseau repose sur une approche participative où les observations sont relayées par les usagers du lagon (…) À ce jour le réseau Oreanet a permis le signalement de plus de 16 000 acanthasters à travers près de 300 rapports participatifs » rapporte l’étude « L’enjeu du « phénomène acanthaster » pour le Pacifique », publiée par Pascal Dumas et Mehdi Adjeroud, scientifique de l’IRD.
Pas de quoi paniquer pour l’heure à La Réunion, aucun phénomène de pullulation n'ayant été observé. Vous pouvez cependant vous rapprocher de la Réserve marine pour signaler un spécimen lorsque vous croisez son chemin.
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