Union européenne - Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance

L'AJFER dit non au "traité de l'austérité"

  • Publié le 20 septembre 2012 à 06:49

Dans une lettre ouverte aux parlementaires de La Réunion que nous publions ci-dessous, l'AJFER (alliance des jeunes pour la formation et l'emploi de La Réunion) exprime son opposition au traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l'Union européenne, qui sera débattu le 2 octobre prochain, et appelle les élus réunionnais à en faire de même"afin notamment de rouvrir de vraies négociations et permettre une concertation plus large, destinée à résoudre la crise sans la faire peser sur les peuples".

"Comme vous le savez, dès le 2 octobre prochain, le Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance au sein de l'union économique européenne (TSCG) sera débattu et voté au Parlement. Ce traité imposera aux Etats signataires une règle d'équilibre budgétaire au détriment des conditions économiques de chaque pays de la zone euro.

En mai 2005, le peuple français s'est prononcé à 54,68% contre le traité établissant une Constitution à l'Union Européenne et imposant des règles budgétaires. Malgré ce refus populaire, les gouvernements successifs sont parvenus à imposer ce traité constitutionnel en l'adoptant par voie parlementaire, à travers notamment le Traité de Lisbonne et la création du Mécanisme Européen de Stabilité.

Derrière ce Traité européen sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance, se cache une logique inspirée essentiellement par le duo Nicolas Sarkozy-Angela Merkel, dans l'intérêt des marchés financiers et du grand capital.

Ce traité prévoit la limitation des déficits à 0,5% du PIB et donne aux instances européennes, telle que la Commission Européenne non élue par le peuple, le droit de sanctionner les pays qui ne respecteraient pas cette règle. Le Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance place également sous tutelle les budgets des Etats et fait perdre toute souveraineté budgétaire au peuple.

Le TSCG propose une généralisation des politiques d'austérité dans toute la zone euro, bien que celles-ci soient aujourd'hui contestées par de nombreux économistes européens et responsables politiques.

En effet, les exemples ne manquent pas pour affirmer que l'austérité n'est pas une réponse viable et humaine pour sortir les pays de la crise, bien au contraire.

De cette proposition de traité découle un certain nombre de conséquences pour les citoyens Européens, Français et notamment Réunionnais. Les récentes annonces du chef de l'Etat, François Hollande, affirment nos propos, puisque nous assistons à la mise en place de mesures drastiques destinées à diminuer le déficit de notre pays.

Parmi ces mesures, nous retrouvons la hausse des impôts pour les classes moyennes mais aussi les plus pauvres, qui comme vous le savez ne sont pas définis selon des critères européens, mais nationaux.

De plus, la diminution des dépenses publiques (investissements compris) aura un impact sur les budgets des collectivités. Ces mesures s'intègrent dans un contexte de croissance faible, voire nulle et ne donne aucune perspective positive à notre économie nationale mais aussi réunionnaise. Et ce n'est hélas qu'un début.

L'intégration d'un volet croissance, promesse de campagne du désormais Président de la République, ne sont pas selon nous suffisant pour changer fondamentalement les orientations libérales prises par l'Europe ces dernières années. Avec un des taux de chômage les plus élevés à la Réunion, notamment chez les jeunes, une activité économique en berne et une pauvreté grandissante, la politique économique de notre pays ne s'oriente pas vers un nouveau modèle de développement.

Nous croyons fermement que l'adoption en l'état du Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance sera une grave erreur, avec des conséquences dramatiques pour les peuples. Il vous appartient donc de porter notre parole.

Ce traité de l'austérité, nous lui disons " NON " et nous vous invitons à en faire de même afin notamment de rouvrir de vraies négociations et permettre une concertation plus large, destinée à résoudre la crise sans la faire peser sur les peuples.

Par ailleurs, la politique européenne reste un des fondements de notre pays, membre de l'Union Européenne et de sa zone économique, il nous apparaît donc invraisemblable que les réponses apportées par certains dirigeants puissent se faire à l'encontre des peuples et de la démocratie".

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