Erick Fontaine, administrateur de la Confédération nationale des locataires (CNL), dénonce des plaidoiries "humiliantes" pour les locataires des Lataniers, lors de l'audience au Tribunal d'instance de Saint-Denis, jeudi 19 novembre.
“Les locataires sont repartis de l’audience très très en colère”, raconte Erick Fontaine, administrateur de la Confédération nationale des locataires (CNL). Jeudi 19 novembre, le Tribunal d’instance de Saint-Denis examinait en référé la procédure des locataires de l’immeuble Les Lataniers, géré par la SIDR et situé à Champ-Fleuri. La CNL dénonce depuis plusieurs mois l’insalubrité des logements, construits il y a moins de deux ans, notamment en raison d’infiltrations d’eau. En juillet 2015, l’agence régionale de santé a reconnu le caractère sanitaire indécent de 80% des appartements.
“Pour nous, c’est un peu le bidonville moderne”, estime Erick Fontaine. Lors de l’audience de jeudi, les avocats des parties adverses ont remis leurs conclusions. “Les locataires ont été particulièrement choqués de voir que dans ces conclusions on faisait apparaître le fait que les appartements avaient été remis en état alors que c’est totalement faux. Les locataires se sont sentis humiliés. Les parties adverses disaient presque que les locataires étaient des menteurs, que tout va bien et qu’ils font ça pour gagner de l’argent.”
L’avocat des locataires, Me Patrice Selly, a demandé une expertise judiciaire afin d’évaluer les dégâts et les risques pour les habitants. Il a également demandé la reconnaissance d’un trouble de jouissance afin d’obtenir une indemnisation pour le préjudice subi, ainsi que l’arrêt du paiement des loyers le temps des travaux - ce qu'avaient obtenu certains locataires des Lataniers le 20 octobre dernier. La décision du tribunal sera rendue le 6 décembre.