Consacrée à l'outre-mer, la première journée du congrès annuel des maires, ce lundi 18 novembre 2013 à Paris, a vu les édiles ultramarins exprimer leurs doléances. De concert, ils déplorent tous la réduction des dotations de l'Etat pour 2014 et 2015. Au nom des élus réunionnais, le maire de la Possession Roland Robert a notamment évoqué "des situations de grande détresse", rapporte l'AFP.
Rappelant les émeutes contre la vie chère aux Antilles françaises il y a bientôt quatre ans, le président des élus martiniquais Maurice Bonte a prévenu que "la situation de février 2009 peut réapparaître si nous ne nous efforçons pas de désamorcer" les tensions, dans "un contexte économique et social extrêmement dégradé et tendu", indique l'AFP.
Son collègue de Guadeloupe, René Noël, a livré son "sentiment qu'on nous demande de faire toujours plus avec toujours moins de moyens" car "les dotations ne cessent de diminuer" depuis leur gel décrété en 2009.
Au nom des élus réunionnais, Roland Robert a posé le même constat, évoquant "des situations de grande détresse" avec un taux de chômage de 35%, "le plus élevé de France". En Guyane, "des espoirs déçus se sont exprimés avec force", encore ces dernières semaines dans le conflit autour du pôle universitaire, a rappelé le chef de file des élus de ce département, Jean-Pierre Théodore Roumillac.
Clôturant cette journée avec le maire de Paris Bertrand Delanoë, le ministre des Outre-mer Victorin Lurel a choisi un ton offensif pour souligner que "l'Etat tient ses engagements de prioriser les outre-mer, alors que de nombreuses missions gouvernementales sont soumises à de plus grands efforts encore" de "rigueur de gestion". "L'Etat joue pleinement son rôle aux côtés des élus locaux pour rattraper les retards de développement des territoires", a-t-il assuré.