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Gérard, 64 ans, vit dans la rue depuis 2020

  • Publié le 24 avril 2025 à 02:59
  • Actualisé le 24 avril 2025 à 13:41
logement social

Depuis 2020, Gérard dort dehors. À 64 ans, il a connu la maladie, l'isolement et la rue. Aujourd'hui, il partage son quotidien fait de débrouille, de solidarité mais aussi de violence et de solitude. Témoignage. (Photo : www.imazpress.com)

Après son cancer, Gérard* s'est retrouvé à la rue. "J'avais une bonne situation mais ma famille n'a pas compris ma maladie et m'a rejeté", se souvient-il. Depuis 2020, le sexagénaire est sans abris et se débrouille pour survivre dans les rues de Saint-Denis.

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- Un quotidien difficile dans la rue -

Son quotidien s’organise autour des repas distribués, des démarches administratives, des appels au numéro d’urgence sociale, et des tentatives pour décrocher une place au chaud. "Le matin, c’est la Fondation. À midi, on mange à l’église ou chez Turpin. Le soir, on appelle le 115. Quand il n’y a pas de place, je vais dormir à l’hôpital". À défaut de lit, un banc ou un coin sécurisé suffit. Gérard dort souvent au Jardin de l’État. "Là-bas, il y a des vigiles, on est un peu en sécurité… ailleurs, c’est trop dangereux". Il raconte.

Sa voix tremble quand il évoque les agressions : "On m'a agressé et volé mes papiers… moi, ça m’a coûté 300 euros de tout refaire". Une somme énorme quand on vit avec 900 euros de retraite. Un montant insuffisant pour prétendre à un logement digne, précise Gérard. "À 600 euros le loyer pour 6 m², il ne me restait plus rien pour manger. J’ai fini par partir". 

- Pas de logement pour les sans domicile fixe -

Ce n’est pas qu’il ne veuille pas s’en sortir. C’est juste qu’à son âge les solutions se raréfient. "Je ne peux plus travailler. Le corps ne suit plus. Je fais de mon mieux. Mais on ne veut pas nous donner de logement. Des logements, il y en a... mais pas pour nous. On est les parias de la société". Écoutez.

Chaque jour, Gérard appelle le 115 à heure fixe, espérant qu’une place en logement d'urgence se libère. Il connaît les horaires par cœur : 8h30, 11h30, 14h30, 20h30. "Quand je n'ai pas de place et que j’ai un peu d’argent, je paie une chambre d'hôtel mais c'est très cher. Sinon, je retourne dehors". Lors de notre rencontre, sa persévérance a payé. Regardez.

- Plus de 3.000 personnes sans domicile à La Réunion -

Le récit de Gérard n’est pas isolé. Il est celui de centaines d’autres invisibles. À La Réunion, selon la Fondation pour le logement, près de 3.000 personnes vivent sans domicile et l'hébergement d'urgence est saturé. Derrière chaque chiffre, une histoire comme celle-ci. 

Selon le rapport de la Fondation pour le logement sur le mal-logement à La Réunion : "En 2024, 8.474 demandes sont restées non pourvues, ce qui représente 2.531. En janvier 2025, 61 enfants de moins de 3 ans n'ont pas été pris en charge".

vg/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

*prénom d'emprunt

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4 Commentaires
Aldo Raine
Aldo Raine
5 mois

Comment on peux tourner le dos à quelqu'un qui a du affronter un cancer !.?

Marxel
Marxel
5 mois

Malheureusement il n'est pas possible de connaître sa situation ethnique, on sait tous que cela change beaucoup de choses.

SOMANKE
SOMANKE
5 mois

Un homme isolé n'a plus de patrie, plus de refuge, plus "d'ethnie".
Il lui reste qu'à trouver une amie fidèle, la solitude.
Seule la solitude lui permet encore d'exister, de s'aimer

Missouk
Missouk
5 mois

Un beau spectacle sur la solitude des SDF, le spectacle intitulé "Tousèl" actuellement joué par Romuald Solesse dans le cadre du festival KOMIDI. Spectacle sans paroles, avec acrobaties, magie, jonglerie,... C'est émouvant, voire poignant!