Un appel à l'aide

Moane, en grève de la faim pour retrouver sa fille restée en Inde

  • Publié le 6 août 2025 à 15:06
  • Actualisé le 8 août 2025 à 11:50
Moane Rosello

Moane Rosello, Réunionnaise qui a construit sa vie en Inde pendant plus de dix ans, est désespérée. Ayant dû quitter le pays en raison d'un problème de visa en 2023, elle a laissé derrière sa fille de cœur, espérant rentrer le plus vite possible auprès d'elle. Deux ans plus tard, la Réunionnaise n'a toujours pas réussi à décrocher son visa permanent, et reste sans réponse sur du consulat indien de La Réunion. Elle a décidé d'entamer une grève de la faim dimanche soir, pour interpeller les institutions.

C'est en 2013 que Moane Rosello s'installe à Dehli, la capitale indienne, pour poursuivre ses études supérieures. 

"C'est là-bas que je me suis construite, que je suis devenue la personne que je suis. L’Inde est le pays où j'ai construit mon identité et où j'ai fait la plus belle rencontre de ma vie : une petite fille qui avait 2 ans et demi à l'époque, dont je m’occupe intégralement depuis ces onze dernières années", confie la Réunionnaise. 

Cette petite fille "était une enfant des rues", explique Moane. "Elle avait deux ans et demi, était orpheline de mère et son père était détenu pour actes criminels. J’ai dans un premier temps aidé à la scolariser ainsi qu'à assurer ses soins médicaux", raconte-t-elle.

- "Ne pas trahir la confiance d'une enfant" -

"Alors qu’elle apprenait à parler grâce à sa scolarisation, l’enfant a confié les supplices et maltraitances innommables qu’elle subissait de la part de membres de son entourage : violences physiques, sexuelles et soumission chimique. Près de 8 mois après notre rencontre, elle a demandé à ne plus jamais retourner auprès de ses bourreaux (…) J’ai choisi de ne pas trahir la confiance que cette enfant m’avait donnée et d’entamer des démarches afin que sa parole soit écoutée et respectée. C’est ainsi que je m’occupe de cette enfant depuis ces onze dernières années", détaille la Réunionnaise. 

Si l'enfant n'est pas adoptable, et qu'il "n'a jamais été question de la faire quitter l'Inde, son pays natal", elle est aux yeux de Moane bel est bien sa fille. "Car c’est bien la rencontre entre deux êtres qui créent un parent et son enfant, et je crois sincèrement que cette rencontre va au-delà des liens du sang", confie Moane.

Mais le Covid fait son apparition, et les démarches de renouvellement de visa sont stoppées. Dans le chaos de la pandémie, "je n'ai pas réussi à régulariser ma situation, et en 2023, j'ai dû rentrer à La Réunion".

- Le consultat d'Inde dit "non sans justification" -

Pendant près d'un an, Moane tente d'obtenir une carte OCI - Visa permanent. Mais en juillet 2024, le consulat l'informe qu'elle devra patienter jusqu'au 25 juillet 2025 pour pouvoir repartir vers l'Inde – et retrouver sa fille de cœur, qui est aujourd'hui sous la responsabilité de la mère de Moane, restée à Dehli. 

"La date du 25 est arrivée, et le consulat m'a informée que je ne pourrai pas repartir, sans me donner de raison", déplore Moane. "J'ai respecté les formalités, considérant qu'il était normal de devoir patienter après les problèmes administratifs rencontrés. Mais aujourd'hui, je reste sans réponse, et j'ai brisé ma promesse auprès de ma fille, qui est hospitalisée", dit-elle. 

Sa fille souffre en effet d'un syndrome post-traumatique complexe suite aux violences subies dans sa petite enfance. "Ma fille requiert une attention et des soins particuliers. Sécuriser et éduquer au quotidien une enfant avec des besoins spécifiques, ayant survécu à des violences hors normes qui l’envahissent encore sous forme de flashbacks et de cauchemars traumatiques, équivaut à déplacer des montagnes au quotidien", souligne Moane.

"Notre séparation de plus de deux ans était déjà pour elle extrêmement douloureuse. Le non-respect de la date de retour qui m’avait été annoncée foudroie notre famille de plein fouet. Je dois aider ma fille et me rendre à son chevet de toute urgence", plaide-t-elle. 

- En grève de la faim à La Réunion pour retrouver sa fille en Inde -

Face "aux abîmes de la souffrance de ma fille aujourd’hui, face à mon cœur brisé en d'innombrables morceaux", Moane appelle à l'aide et à la mobilisation de ceux et celles qui seraient en capacité de permettre son retour en Inde, mais aussi d’apporter des réponses à ce blocage administratif. 

Depuis dimanche 18h, Moane a entamé une grève de la faim à Saint-Paul. Dans l'attente d'une réponse du consulat, qui n'a plus fait de retour depuis le 28 juillet. Contacté par Imaz Press Réunion, le consulat n'a pour l'heure pas répondu à nos sollicitations. 

as/www.imazpress.com / redac@ipreunion.com


 

guest
9 Commentaires
fcb
fcb
1 mois

Si on a quelques kilos à perdre c'est sûrement la solution la plus rapide mais pour fléchir l'administration indienne à moins que l'ascendance indienne ne soit prouvée par la généalogie, rien ne les oblige à justifier un refus de visa permanent.

Léa
Léa
2 mois

De tout cœur avec toi Moane
Espérons que tout cela va vite avancer et que tu va pouvoir rejoindre ta petite fille.
Et que le consulat va prendre ton dossier rapidement en main

Consulat
Consulat
2 mois

Les cartes OCI sont pas réservée aux personnes d'origine indienne, c'est ce que vous voulez croire, moi j'y suis allé et les gens avec un visa normal on entrait sans problème. Sinon il n'y a pas d'étranger qui entre en Inde ? Pffff...Le consulat travaille bien ok mais depuis deux ans pas donné réponse à cette dame. C'est pour des raisons diplomatiques, à croire que ça ne fait pas plaisir à l'inde qu'on dise qu'il ont abandonné la petite fille avec une famille monstrueuse et que c'est des étrangères qui s'en occupent.Ah oui l'Inde rêvée !

FCB
FCB
1 mois

Overseas citizens of india....

Kèl trin
Kèl trin
2 mois

c'est une tragédie humaine qui se joue là. Une enfant en souffrance extrême, hospitalisée qui a besoin de sa maman. Une maman qui souffre de ne pouvoir aider sa fille. C'est aussi simple que ça : un appel à l'humanité qui existe en chacun de nous.

HULK
HULK
2 mois

Et l'UFR? Mme BELLO pourrait intervenir, non?

Consulat
Consulat
2 mois

Le consulat préfère accorder les cartes OCI aux réunionnais d'origine indienne. Quelqu'un de ma famille s'est lancé dans ce business et tout le monde avec le consulat inclus est en train de s'enrichir sur ces cartes......Madame, une asso malbare devrait vous venir en aide.

Sri Ji
Sri Ji
2 mois

Le Consulat fait très bien son travail
Avec du personnel Très Sérieux
L'OCI c'est pour les personnes d'origine
Indienne du Monde entier
Bonne Chance à Moane
Shanti

Cyprès
Cyprès
2 mois

Bonjour Sri Ji,
Si vous dîtes que le Consulat fait très bien son travail avec du personnel Très sérieux, vous allez probablement pouvoir aider cette dame qui demande de l'aide de façon urgente. Merci, l'univers vous le rendra.