Inflation

Pouvoir d'achat : les grands enseignes s'engagent à "diminuer les prix", les consommateurs attendent de voir

  • Publié le 22 mai 2023 à 08:41
  • Actualisé le 22 mai 2023 à 17:23

À La Réunion, selon les derniers chiffres, les prix à la consommation ont augmenté de 0,5%. Cette augmentation est encore plus parlante pour les prix de l'alimentaire qui ont pris 1,6% en un mois. Il s'agit là de la plus forte augmentation mensuelle depuis mars 2022. Ces prix en augmentation frappent les Réunionnais, fortement impactés par la vie chère et l'inflation depuis plusieurs mois. Élisabeth Borne avait abordé le sujet lors de sa venue à La Réunion. À la suite d'une question de notre journaliste, elle avait répondu "attendre des industriels qu'ils baissent les prix pour les consommateurs". À La Réunion, les grandes enseignes de La Réunion disent ne pas avoir attendu qu'industriels et distributeurs négocient. Elles affirment déjà agir pour "faire diminuer les prix". Ce n'est pas, loin s'en faut, le constat établit par les consommateurs au jour le jour (Photo www.imazpress.com)

"On veut proposer des solutions concrètes en magasin pour combattre l'inflation" note l'enseigne E.Leclerc. Elle fait ainsi référence à Michel-Édouard Leclerc qui, lors de sa venue à La Réunion en février dernier, avait lancé : "l'inflation, ça se combat".

L'enseigne a bloqué les prix des produits de la marque Éco+ (marque du distributeur) jusqu'en juillet 2023. "C'est un acte fort sanctuarisant les prix de ces produits dans l'ensemble des rayons", explique Pascal Thiaw Kine, président du Mouvement E.Leclerc Réunion. "Ainsi, nous n'imposons pas de liste aux consommateurs et les laissons libres de leur choix" ajoute-t-il.

Quant à la Marque Repère (autre marque du distributeur), "elle fait l'objet de réductions hebdomadaires de 10% dans les différents rayons. Les marques distributeurs sont aujourd'hui plébiscitées par les consommateurs pour leur excellent rapport qualité-prix, il est donc logique de les valoriser", précise Pascal Thiaw Kine.

"Le panier péi fruits et légumes est bloqué à 6 euros. Nous répondons ainsi à une demande forte des consommateurs qui souhaitent voir des produits frais et locaux être intégrés au BQP", note le président du Mouvement E. Leclerc Réunion.

"L'objectif est que les consommateurs puissent faire leur course en conservant liberté et diversité dans le choix de leur alimentation", dit-il. 

- Des pistes pour baisser les prix -

"Carrefour Réunion multiplie et renouvelle ses efforts pour défier l'inflation et défendre le pouvoir d'achat des Réunionnais" indique l'enseigne sur son site internet.

Elle a mis en place le "défi anti-inflation" bloquant les prix de 200 produits de grandes marques et proposant 5% de remise sur les courses alimentaires (hors articles en promotions) jusqu'à la fin du mois de juin.

Au Super U de Beauséjour, pour l'heure, ce sont les promotions qui permettent – en plus du Bouclier qualité prix (BQP) -, de maîtriser les prix, déclare l'enseigne. Interrogé par notre rédaction, Renaldo Saint-Sauveur, directeur du magasin, annonce : "nous réfléchissons à une baisse générale des tarifs sur des produits de la marque distributeur en magasin". De l'hygiène à l' alimentaire, plusieurs produits seront concernés.

Pour sa part, entendu par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale, le groupe Bernard Hayot (GBH) a avancé six pistes pour réduire le coût de la vie.

Il s'agirait de développer la production locale, de renforcer les relations import-export avec les territoires voisins de La Réunon et de revoir la fiscalité.

GBH propose ainsi de supprimer, notamment, l’octroi de mer sur près de 2.500 produits de première nécessité. Cela permettrait, note le Groupe, une baisser des prix "de plus de 20%".

Pour compenser cette suppression GBH propose d'appliquer un octroi de mer à la hausse "sur des produits moins sensibles", comme les téléviseurs ou les smartphones.

- Une baisse des prix promise par Bruno Le Maire -

Imaz Press avait interpellé la Première ministre sur l'absence de séquences concernant la vie chère et l'inflation. Deux sujets qui préoccupent pourtant fortement les Réunionnais, qui doivent faire face tant bien que mal chaque mois à un compte bancaire au plus bas, alors qu'il faut continuer à nourrir sa famille.

À cela, Élisabeth Borne avait simplement répondu : "on a assisté à une forte augmentation des prix de l'alimentation et à la flambée du court des matières premières. Dans beaucoup de domaines, ce coût a baissé". En ajoutant, "désormais, Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, "attend des industriels qu'ils puissent répercuter ces baisses pour les consommateurs".

Bruno Le Maire qui a par ailleurs promis "d'accélérer la baisse des prix" de l'alimentaire. Le ministre a également annoncé la reprise des négociations entre industriels et distributeurs d'ici fin mai. 75 industriels du secteur auraient accepté de participer à ces négociations.

"Les négociations commerciales sur les produits alimentaires se rouvriront de manière anticipée, c’est une première, ça permettra d'accélérer la baisse des prix dans les supermarchés, dans les rayons" a déclaré le responsable en marge d’une visite d’entreprise dans le Loiret. "Ça veut dire que les prix vont être renégociés à la baisse et de manière anticipée, donc nous pouvons casser la spirale inflationniste", a-t-il ajouté, y voyant "une excellente nouvelle pour les consommateurs".

- + 1,6% de hausse en un mois -

Autant d'"engagements", de "promesses" et de "prises de positions" qui semblent sans effet pour les consommateurs constatant que, pour le moment en tout cas, "il n'y a pas grand-chose qui baisse".

Selon les derniers chiffres de l'Insee, les prix à la consommation ont augmenté de 0,5%. L'alimentaire est par ailleurs, particulièrement concerné, prenant une hausse de 1,6% en un mois.

La hausse concerne aussi bien les produits frais (+2,4%) que les autres produits alimentaires (+1,4%), notamment les boissons non alcoolisées, le lait, le fromage, les œufs et la viande.

En France, dans un contexte marqué par la hausse des taux d’intérêts et du prix des matières premières, accéléré par la guerre en Ukraine, l’inflation atteignait 5,9 % en avril, contre 5,7 % en mars. Cette augmentation touche particulièrement les produits alimentaires, dont les prix ont bondi de 15,9 % en mars, selon les dernières données disponibles.

Lire aussi - Inflation : les députés veulent plus de produits dans le Bouclier qualité prix

ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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2 Commentaires
L'alemant
L'alemant
1 an

Le grand patron de leclerc
A déjà fait savoir, qu'il ne baissera pas les prix. Ya longtemps qu'on ne croit plus au père Noël.
Bien au contraire, la vie va devenir
De plus en plus chère.

Ded
Ded
1 an

le blabla des patrons de la grande distribution ( à la Réunion et dans l'hexagone)ne doit plus tromper personne!
Ils font tout , disent ils , pour empêcher les hausses des prix, mais ils oublient quand mêmes de dirent que les dividendes versés aux actionnaires ont explosés l'an passé alors que la fameuse crise ( dont sont responsables le covid , la guerre en Ukraine - qui , on l'a découvert produisait absolument tout ce que nous consommons puisque tout à augmenté à cause de la guerre, et bien sûr la hausse du pétrole (ah les salauds de pays producteurs) , au fait , le prix du pétrole est redevenu le même qu'il y a 2 ans , mais pas à la pompe...à fric.
Faudra qu'on m'explique!!!