Santé

Premières greffes rénales suite à un don d’organes dit «Maastricht III» au CHU

  • Publié le 22 mars 2023 à 17:45
  • Actualisé le 22 mars 2023 à 17:46
Greffe rénale CHU de la Réunion

Le CHU de la Réunion dispose, depuis la fin d’année dernière, d'un nouveau protocole très strict de dons d’organes sur donneurs décédés. Le 23 décembre dernier, l’Agence de la biomédecine a autorisé l’établissement à effectuer des prélèvements sur des donneurs en arrêt de traitement en réanimation, appelés « donneurs Maastricht III ». Deux patients réunionnais ont déjà pu bénéficier de greffes rénales suite à ces dons encore inédits sur l’île. Nous publions ci-dessous le communiqué du CHU de La Réunion. (Photo : CHU de La Réunion / F. GELABERT)

Le don d'organes dit Maastricht III est autorisé en France depuis 2014, sur des  patients hospitalisés en réanimation et dont les lésions, gravissimes, conduisent  les équipes, en accord avec les proches, à un arrêt des traitements devenus  inutiles. 

A la Réunion, les dons d'organes étaient, jusqu’à présent, réalisés à partir de donneurs dits à « cœur battant » ou en état de mort encéphalique. Le   protocole Maastricht III a donc pour ambition d'accroître le nombre de greffons disponibles sur l’île alors que près de 300 patients réunionnais sont actuellement en attente d’une greffe de rein. 

Les dons de type Maastricht III nécessitent un savoir faire de haute technicité des équipes médicales, chirurgicales, soignantes, mais aussi psychologiques et sont aujourd’hui parfaitement maîtrisées par les équipes  du CHU de La Réunion.

Le 9 mars dernier, les deux premières greffes rénales suite à des dons effectués  dans le cadre du protocole Maastricht III ont été réalisées avec succès au CHU  de La Réunion puisque la reprise de la fonction rénale a été constatée « sur  table » pour les deux patients opérés. Ces interventions menées par le Dr  Guillaume BILAND et le Dr Jean-Luc MICHEL ont été réalisées dans un délai  extrêmement court, très inférieur à la moyenne nationale pour ce type  d’opération et avec une fluidité excellente. A terme, ce dispositif Maastricht  III, permettra d’augmenter de 15 à 20% l’offre de greffe à la population de La  Réunion. 

Pour accompagner le déploiement de ce nouveau dispositif au CHU de La  Réunion, des représentants de l'Agence de la biomédecine avaient passé dix  jours sur l’île, l’année dernière, afin de proposer des formations au personnel  hospitalier du CHU de La Réunion. En appui de l’Agence de la biomédecine,  l’équipe de la coordination hospitalière des dons d’organes et de tissus du  Centre Hospitalier Annecy Genevois, pionnière en France sur le sujet, avait  également accompagné cette délégation afin de parfaire la pratique de  leurs homologues réunionnais. 

Pour rappel, le respect de l’anonymat entre donneur et receveur est un  principe fondamental inviolable en France. Les proches d’un donneur ne  doivent en aucun cas pouvoir identifier le ou les receveurs ; de même, il doit  être impossible aux bénéficiaires du don de pouvoir connaître l’identité d’un  donneur ou de ses proches. Cet aspect est d'autant plus important et sensible  sur un territoire insulaire comme La Réunion. La règle du consentement présumé, la gratuité du don, l’équité dans la proposition des greffons sont les  autres principes fondamentaux qui encadrent tout don d’organes et de tissus. 

Le CHU de La Réunion tient à saluer l’investissement et le travail de l’ensemble des équipes mobilisées pour le développement de ce nouveau protocole sur  l’île et à remercier l’Agence de la biomédecine et les équipes du CH d’Annecy qui font de l’établissement le premier CHU d’Outre-mer à pratiquer ce type de greffe.

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