Impliqués dans une affaire de trafic de stupéfiants entre l'Hexagone et La Réunion, Kevin A., 24 ans, et Romain L., 26 ans, ont été jugés ce mercredi 18 juin 2025, en comparution immédiate par le tribunal correctionnel de Saint-Denis. Il leur est reproché d’avoir introduit dans l’île 2 kg de cocaïne et 16 kg de cannabis. La valeur marchande des drogues saisies est estimée à 1,5 million d'euros. Kevin A. a été condamné à deux ans de prison, ferme et Romain L. à 18 mois ferme. (Photo : sly/www.imazpress.com)
Les faits remontent au 10 mai dernier. Ce jour-là, les policiers de la brigade des stupéfiants de Saint-Denis, informés par un renseignement, interpellent Kevin A. à sa descente de l’avion à l’aéroport Roland-Garros, juste avant qu’il ne monte dans un taxi. Dans ses valises, trois blocs soigneusement emballés de scotch noir contenant 2 kg de cocaïne et 16 kg de cannabis, conditionnés en savonnettes. Valeur marchande estimée : 1,5 million d'euros.
- Un voyage payé en liquide, dans une maison abandonnée -
À la barre du tribunal correctionnel, Kevin A. reconnaît le transport de stupéfiants et admet qu’il devait percevoir 4.500 euros pour cette "commission". Pour financer le voyage, il raconte avoir été approché par un inconnu qui, dans une maison désaffectée du Tampon, lui aurait remis en liquide de quoi acheter deux billets d'avion. Il embarque alors pour la métropole avec Romain L., rencontré récemment dans le sud de l’île.
Après quatre jours d’audition, Kevin A. avait en effet donné le nom d'un acolyte, affirmant que ce dernier l’avait accompagné durant tout le séjour. Romain L. clame son innocence
Appelé à la barre à son tour, ce dernier, visiblement bouleversé, réfute catégoriquement toute implication. "Je suis outré, triste et trahi", lâche-t-il, la voix chargée. Selon ses dires, son nouvel ami lui avait proposé un voyage touristique à Paris. Une opportunité qu’il avait saisit sans poser de questions. "C’était le rêve de ma vie de voir Paris", insiste le jeune homme au parcours chaotique. Abandonné par ses parents à l’âge de deux ans, à la rue à six ans puis, dans une famille d'accueil jusqu'à 16 ans, il vit actuellement dans une cabane au rond-point des Azalées.
Il affirme qu’il croyait transporter des médicaments pour le bébé de Kevin A. et qu’il n’a compris la gravité de la situation qu’en voyant son compagnon interpellé à la sortie de l’aéroport. Pris de panique, il avait tout de même suivi les instructions de son compère d'infortune et livré la valise à une pharmacie du Port comme prévu.
- Un récit peu crédible selon le parquet -
La représentant de la société, démonte méthodiquement cette version, jugée sans queue ni tête. "Aucun élément ne permet de prouver qu’il s’agissait d’un simple voyage touristique : ni photos, ni tickets de métro de leur voyage à La Couronne au centre de la capitale, ni souvenirs" note la procureure de la République qui soupçonne fortement Romain L. d'avoir, lui aussi, ramené de la drogue à La Réunion.
Pour autant, son avocat rappelle la détresse sociale profonde dans laquelle vit son client, et l’illusion d’un voyage inoffensif. "Il n’avait aucune intention délictueuse, il a compris trop tard", plaide Maître Yannick Carlet.
- "Les pigeons, c'est facile à attraper" -
Du côté de Kevin A., peu de réponses. Vêtu d’un survêtement et d’un t-shirt beige, il garde la tête baissée, se refusant à dévoiler ses contacts. Son avocate, Maître Sarah Daverio, résume justement la situation : "Mon client n’est pas une mule. C’est un pigeon. Les pigeons, c’est facile à attraper. Mais où sont les vrais commanditaires ?"
La pureté de la cocaïne retrouvée dans les valises de Kevin A. oscillait entre 56 et 70 %, signe d’un produit peu coupé, à haute valeur marchande. Kevin A., qui ne possède aucun antécédent judiciaire, est sans emploi. Il se dit sans domicile fixe et père d’un enfant âgé d’un an, actuellement placé. Petites lunettes cerclées, Romain L., quant à lui, s’est présenté à l’audience vêtu d’un jean noir, d’un polo gris long alors que les deux hommes ne se sont jamais regardés pendant toute la durée de l'audience.
Dans ses réquisitions, le ministère public s’est attaché à démontrer que le récit de Romain L. souffrait de nombreuses incohérences. Selon le parquet, le prévenu a volontairement fermé les yeux sur ce qu’il était réellement en train de faire. 3 ans d’emprisonnement sont requis à son encontre, tout en prenant en compte l’absence de stupéfiants retrouvés dans ses affaires. Pour Kevin A., plus directement impliqué, la procureure demande quatre ans de prison ferme ainsi qu’une amende de 20.000 euros.
Le tribunal, après en avoir délibéré, condamne Romain L. à dix-huit mois de prison ferme. Il révoque également un sursis de cinq mois, prononcé en décembre 2024 pour des violences sur ascendant. Romain L. est maintenu en détention.
Quant à Kevin A., il écope de deux ans de prison ferme et retourne directement derrière les barreaux.
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Pour 100g en thaïlande
Ses la peine de mort.
Les peines sont trop légères et interdiction du territoire de la Réunion.
dépénalisation et obligation de soins comme au portugal ,on fera des economies et moins de victimes :prevention education soin
Met’ enkor, lapassé…..