Les prix sont 37% plus élévés

Sans surprise : se nourrir à La Réunion coûte beaucoup plus cher que dans l'Hexagone

  • Publié le 12 juillet 2023 à 12:04
  • Actualisé le 12 juillet 2023 à 15:22

Alimentation, logement, transports, loisirs… ce n'est plus un secret pour personne, à La Réunion, la vie est bien plus chère que dans l'Hexagone – et ce, quoi que puisse en dire le gouvernement. Globalement, l'écart de prix est de plus de 9%. Dans l'alimentaire cette différence est de 37%. Un écart faramineux (Photo : rb/www.imazpress.com)

Que vous alliez faire des courses, dans les magasins, payer votre forfait de téléphone… le constat est là, tout est plus cher. Plus cher par rapport aux prix que les Réunionnais payaient les années passées, mais également plus cher par rapport à ce que les Français de l'Hexagone déboursent.

Et pour cause, selon les derniers chiffres de l'Institut national de statistiques (Insee), "le coût de la vie est supérieur à La Réunion de plus de 9%".

Mais là où La Réunion est d'autant plus touchée et encore une fois bien loin de l'Hexagone, c'est sur le prix de l'alimentaire. Et même si le gouvernement dit vouloir faire baisser les prix et même si les grandes enseignes se battent pour le pouvoir d'achat à coup de promotions, la note elle reste salée en caisse.

Rien de bien étonnant, quand, selon les données de l'Insee, "les produits de l'alimentaire sont plus chers de 37% par rapport à l'Hexagone". Un écart faramineux.

Et ce n'est certainement pas le Bouclier qualité prix – bien que cela soit favorable pour la population – qui aidera à faire baisser la note.

Et l'alimentaire n'est pas le post de dépense qui fait mal au portefeuille de la population réunionnaise.

La communication (25% plus chers) et les loisirs (14% plus chers) eux aussi fragilisent les dépenses courantes des Réunionnais.

Lire aussi : Inflation à La Réunion : les prix ont augmenté de 2,9% en un an

- Tout (ou presque) est plus cher -

À l'inverse, le logement et le transport "tirent la différence vers le bas", note Loup Wolff, directeur interrégional de l'Insee Réunion et Mayotte.

Mais attention, pas de quoi se réjouir pour autant. Si ces posts ont un écart moins important allant même dans le sens avantageux pour La Réunion, ce n'est là qu'un effet.

Car le post logement étudié par l'Institut concentre l'énergie (eau, électricité, gaz où les prix sont moins chers à La Réunion car règlementés), mais aussi les loyers. Et là, ce n'est plus la même histoire, puisque "les loyers sont plus chers ici que dans l'Hexagone".

De la même façon que le post des transports peut paraître avantageux. Là encore, car les carburants – dont le prix est plafonné et fixé par la préfecture – ont un poids important dans la consommation des Réunionnais. En revanche, le prix des voitures est lui 14% plus élevé que dans l'Hexagone, tout comme le prix des pièces détachées.

- Derrière les chiffres, un ressenti tout autre -

Des coûts, des dépenses qui – malgré les chiffres – qui ne restent que des chiffres – paraissent pour les Réunionnais exorbitants.

Cela est d'autant plus normal, quand l'on sait que depuis 2010 l'écart n'a cessé de se creuser et que les prix n'ont pas cessé d'augmenter. En 2015, l'écart était de 7% contre 9% en 2022.

"Il faut comprendre ces écarts de prix en face des revenus. Et l'on voit bien qu'à La Réunion, le ménage moyen gagne un revenu inférieur de 27% au ménage de l'Hexagone", précise Loup Wolff.

Alors forcément, écart de 9%, prix en légère hausse mais pouvoir d'achat en nette baisse. Forcément les Réunionnais ne s'y retrouvent plus et ont le sentiment encore un fois d'être bien loin de l'Hexagone.

Malheureusement, pour les années à venir, cela ne s'annonce guère mieux. "Pour l'avenir, deux questions se posent", indique le directeur interrégional. "Tout d'abord l'inflation. L'évolution aura un impact important sur l'écart de coût de la vue." "Le deuxième facteur est celui du comportement de la consommation qui peut faire varier l'écart à la hausse ou à la baisse", ajoute-t-il.

Alors, à un moment de la vie où le contexte économique, l'inflation et la cherté de la vie touche de plein fouet les ménages réunionnais, il est temps que ces chiffres rappellent aux autorités et donc à l'État que – oui, même si l'inflation avance moins vite à La Réunion que dans l'Hexagone – la vie reste beaucoup plus cher, n'en déplaise au ministre des Outre-mer.

Lire aussi :  Prix : tout, tout, tout, vous saurez tout sur le calcul de l'inflation

ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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3 Commentaires
Con.... Tribuable
Con.... Tribuable
1 an

Au vu des caddies dans le magasin, je n'ai pas l'impression que ça dérange les gens

Con.... Tribuable
Con.... Tribuable
1 an

Et se chauffer en hiver coûte moins cher. Si on compare, allons jusqu au bout des choses.

Batofou974
Batofou974
1 an

► Taux d'importation alimentaire à La Réunion :
. 80% selon OASIS REUNION (et même 95% si on prend en compte l'importation des semences, engrais, pesticides, nourriture pour le bétail).
. 77% selon l'ADEME / DAAF.
► Pour couvrir la totalité des besoins alimentaires annuels des Réunionnais :
- 600 000 tonnes selon OASIS RÉUNION.
- 700 000 tonnes selon ADEME / DAAF.

Ce que ne font pas les responsables politiques au pouvoir ni les administrations concernées ni même le président de la République et la 1ère ministre qui, tous deux, laissent à croire que le taux d'importation ne serait que de 30% et annoncent que « La Réunion n'est pas loin de l'autosuffisance alimentaire avec ses 70% de production locale » sans préciser qu'il ne s'agit QUE de fruits et légumes, ne représentant que 20% des 600 000 tonnes consommées chaque année.

LE MESSAGE EST AUSSI SIMPLE QUE FORT :
► il faut (pouvoir) manger pour vivre

► il faut (pouvoir) BIEN manger pour BIEN vivre.

Kamarad! Aret dire "Papa donn a moin l'arzan"!
Y'a plus qu'à retrousser les manches...