Insee - Conseil général

La Réunion comptera deux fois plus de personnes âgées dépendantes en 2030

  • Publié le 28 mai 2014 à 15:34
Conférence de presse sur les  personnes âgées

Selon les prévisions de l'Insee, les personnes âgées dépendantes seront deux fois plus nombreuses en 2030 qu'aujourd'hui, soit près de 26 700. L'institut de la statistique note en effet que l'état de santé des Réunionnais se dégrade plus rapidement qu'en métropole, avec une espérance de vie moins longue et une dépendance plus précoce. Cette étude a été présentée ce mercredi 28 mai 2014 au conseil général.

En 2012, 13 300 Réunionnais âgés de 60 ans ou plus sont reconnus dépendants à La Réunion et bénéficient de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA). En 2030, ils seront 26 700 selon l’Insee.

"Entre 2010 et 2030, la population âgée d’au moins 60 ans devrait passer de 100 000 à 225 000 personnes, en raison de la croissance de la population et de l’arrivée aux âges élevés des générations plus nombreuses des années cinquante et soixante. La part des seniors dans la population doublerait, passant de 12 % à 23 % en 2030", indique l’institut de la statistique, ajoutant que "le nombre de personnes âgées dépendantes doublerait également en 2030", pour atteindre les 26 700 personnes.

Par rapport à la métropole, l’Insee souligne que "la dépendance est plus forte pour les Réunionnais et intervient plus tôt, en raison de leur moins bonne santé". La mortalité prématurée (avant 65 ans) est notamment plus importante à La Réunion : 37 % des décès contre 20 % en métropole. Les affections de longue durée pour cause de diabète ou de maladie cardio-vasculaire sont également plus fréquentes. Par exemple, il faut attendre l’âge de 83 ans en métropole pour atteindre un taux de dépendance identique à celui des Réunionnais âgés de 75 ans. Enfin, un Réunionnais dépendant sur trois est aujourd’hui en état de dépendance lourde.

Cette situation et ces prévisions imposent des mesures importantes de prise en charge. À La Réunion, 12 200 personnes âgées dépendantes vivent à domicile, soit neuf sur dix contre six sur dix en métropole. Même en cas de dépendance lourde, 83 % des Réunionnais sont pris en charge à domicile, bien plus qu’en métropole (49 %).

Pas de quoi toutefois satisfaire la présidente du conseil général Nassimah Dindar. "Nous mettons déjà en place beaucoup de dispositifs que la loi nous oblige à mettre en place pour des budgets très conséquents. Mais ces dispositifs ont favorisé l’isolement des personnes âgées à La Réunion et ont cassé la dynamique de la cohésion familiale", estime-t-elle. "Il nous appartient de prendre aujourd’hui les leviers nécessaires pour construire demain, c’est-à-dire voir comment ces personnes âgées peuvent rester le plus longtemps possible à leur domicile, mais en accompagnant les familles, en permettant l’habitat, pour une entrée dans la dépendance la plus retardée possible", insiste-t-elle encore.

www.ipreunion.com

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