Coupe du monde : l'analyse de Dominique Rocheteau

"La France fait parti des favoris"

  • Publié le 15 juin 2018 à 15:04
  • Actualisé le 15 juin 2018 à 15:25

"J'ai confiance en cette équipe (de France) que je place parmi les favoris avec l'Allemagne, le Brésil, l'Argentine, dont on ne parle pas trop, mais il y a Messi": l'ancien attaquant international Dominique Rocheteau évoque la Coupe du monde en général et parle des Bleus en particulier dans un entretien à l'AFP.

Q: Que représente pour vous la Coupe du monde ?

R: "C'est l'épreuve la plus importante dans une carrière et j'ai eu la chance d'en disputer trois, dans trois grands pays de football: Argentine, Espagne et Mexique. C'est aussi plein de souvenirs d'enfance (...) La première que l'on avait pu voir un peu à la TV, c'était 1966 en Angleterre, puis celle de 1970 (...) Selon beaucoup de spécialistes, elle a été la plus belle avec le Brésil de Pelé. De nombreux souvenirs que j'ai pu vivre ensuite dans la réalité. C'est fabuleux".


Q : Quels sont vos souvenirs les plus marquants de ces trois Mondiaux que vous avez disputés ?


R: "Déjà en 1978, il y avait eu le problème des chaussures Adidas, la junte militaire argentine, Bernard-Henri Lévy était venu dans notre camp de base (...), l'enlèvement de Michel Hidalgo, les lettres pour boycotter l'épreuve. Nous avions été battus par l'Italie (2-1) et injustement par l'Argentine face à qui nous avions livré un grand match (2-1), deux grands pays dont celui qui organisait. Nous avons battu la Hongrie (3-1) avec un maillot rayé vert et blanc parce que nous n'avions pas notre jeu de maillots. En Espagne (1982), pour moi nous avions la plus belle équipe (...) C'est Séville, la demie contre l'Allemagne, le Koweït avec l'émir qui entre sur le terrain... Et 1986, c'est le magnifique France-Brésil dans un stade +brésilien+, tout jaune, mais, avant, nous avions battu l'Italie à Mexico à 2.000 mètres d'altitude (2-0), avec des masques à oxygène dans le vestiaire pour ceux qui voulaient. En demi-finale, contre l'Allemagne (0-2), nous étions au bout du rouleau (...). La constitution au fil des ans d'un vrai groupe avec un grand joueur Michel Platini et des bons éléments autour a été la base de nos bons résultats".


Q: Que pensez-vous de l'équipe de France actuelle ?


R: "Créer un groupe qui vit bien est le plus difficile. Un Mondial est particulier car on vit ensemble durant deux mois, avec la préparation et si tu vas au bout. On peut critiquer les choix mais ce n'est pas seulement ajouter les meilleurs joueurs les uns aux autres. Il faut faire attention à l'entente entre tous. L'expérience compte énormément (...) Les équipes qui ont été au bout avaient des joueurs ayant du vécu individuel et collectif. Bien démarrer une Coupe du monde est important. Cela n'avait pas été notre cas en 1978 ou 1982".
Q: Quelles sont les forces et faiblesses de cette équipe de France ?


R: "La grande force est la qualité individuelle des joueurs, le potentiel offensif. La faiblesse serait peut-être par rapport à certaines équipes, un manque d'expérience à ce niveau-là. C'est important sur les matches clés mais j'ai confiance en cette équipe que je place parmi les favoris avec l'Allemagne, le Brésil, l'Argentine, dont on ne parle pas trop, mais il y a Messi".


Q: Comment voyez vous cette édition et les suivantes, 2022 et 2016 ?


R: "La Coupe du monde, c'est la fête, ce que devrait être tout le temps le football (...) J'en ai vécu trois comme joueur mais aussi en tant que consultant. C'était fabuleux (...) Il y a du spectacle. Et l'organisation, c'est toujours plus haut. Nous sommes à 32 équipes. Jusqu'où va-t-on aller ? Je ne sais pas. Pour moi, 48, ce sera trop. Mais je vais suivre un maximum de matches, les petites équipes où l'on découvre des joueurs. C'est aussi fait pour ça. Même si, en tant que dirigeant, il est difficile désormais de recruter".


Q: Que pensez-vous de l'arbitrage vidéo ?


R: "Cela ne changera rien sauf qu'il y aura moins d'injustice".
Propos recueillis par François-Jean TIXIER

© 2018 AFP

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