Tribune libre de Youssouf Omarjee

Écrans de fumée vs réalités

  • Publié le 16 octobre 2023 à 10:47

Aujourd’hui, ceux de nos décideurs publics (et ce, depuis 2007) qui parlent le plus d’un sujet aussi crucial et important (pour nos concitoyens(nnes)) comme celui du "pouvoir d’achat" sont ceux(celles) qui peuvent agir le moins possible sur ce domaine précis (Photo : AFP)

Mais, rassurez-vous, il en est bien d’autres domaines dans lesquels on promet de la relance de l’activité économique à coup d’argent longtemps considéré comme "magique", mais dont la réalité semble trahir les beaux principes affichés, les beaux discours creux et les promesses non tenues de la part de la plupart de ces entreprises qui ont été bénéficiaires du "Grand Emprunt" de l’Etat durant la pandémie de Covid-19, alors qu’elles n’en avaient pas réellement besoin dans leur grande majorité (avec, souvent, un effacement de dettes total ou partiel).

Pour poursuivre dans la même veine, à la rentrée scolaire dernière on a tenu des débats incendiaires sur un épiphénomène non sans arrière-pensée électorale. On a nommé ainsi un groupe de gens précisément reconnaissables et réduits à une tenue vestimentaire (plus de 250 personnes concernées), pour mieux livrer indistinctement l’ensemble des personnes de leur même communauté d’appartenance (plusieurs millions) à la véhémence de la vindicte populaire et de tous les courants des identitaires.

Ainsi, dans la succession frénétique des événements les plus sordides (donc tout aussi condamnables) les uns que les autres (décès tragique d’une jeune fille réunionnaise suite à un rendez-vous dans une usine sucrière désaffectée, attaque insensée du Hamas sur les civils israéliens, attaque au couteau à Arras d’un enseignant mort dans l’exercice de ses fonctions par un tchétchène qui a pourtant reçu le droit d’asile, déplacement d’une population palestinienne en masse, par vengeance, prise en otage par une guerre entre 2 entités), fort heureusement que certaines sentinelles journalistiques parviennent à nous rappeler que d’autres sujets méritent tout aussi bien de notre attention, comme celui du harcèlement scolaire.

Ainsi, le harcèlement scolaire amplifié par les réseaux sociaux et la maudite « Intelligence Artificielle » (au service du transhumanisme) est beaucoup plus important que la longueur d’une tenue, peu importe comment on l’appelait hier ou bien encore comment on l’appelle aujourd’hui et ce qu’il en sera demain lorsque les designers ne manqueront pas d’imagination pour sublimer les tenues actuellement décriées pour les rendre plus acceptables.

Cependant, en réalité, à force de trop vouloir chasser sur le terrain de la « Haine Nationale » pour se le choisir comme seule alternative effrayante pour bon nombre de concitoyens et de vouloir choisir un adversaire, par avance, en rejouant la scène de 2022, dont on est sûr de la défaite tellement la peur peut faire des miracles dans le cœur des masses populaires qui votent et qui sont encore convaincues de l’utilité de leur vote dans une démocratie vidée de son sens et de la majeure partie des plus fidèles des électeurs du corps électoral, on risque de déboucher sur une mauvaise surprise pour 2027.

On risque donc de passer le message subliminal aux français de choisir l’originel (89 députés à l’Assemblée Nationale) à une pâle copie qui se répand en déclarations de guerre, en mots au service de balles perdues contre le corps social et sa cohésion, en postures vaines dans un langage qui sonne creux tellement les vrais maux de notre société sont béants, profonds et parfois même irréparables sur le plan humain.

Il est donc temps de ne pas se laisser aller à des divisions trompeuses et apparentes seulement en surface, surtout lorsque des convergences de points de vue sont scellées en profondeur dans le dos des français(ses).

Il est grand temps de mettre fin au cycle des violences quotidiennes, au temps des haines entretenues et accrues sur plusieurs générations, face au risque avéré d’importation du conflit israélo-palestinien et de flambée accrue de violences nocturnes dans des quartiers difficiles où l’on s’ennuie la nuit, de réagir par l’apologie de la paix des cœurs et des esprits.

Il est grand temps d’agir sur le levier de la création d’entreprise à taille humaine et à rentabilité suffisante susceptible de ne faire vivre, ne serait-ce, qu’une seule famille décemment et dans la dignité. Par exemple, en passant par un contrat de création d’entreprise avec les bénéficiaires du RSA et les séniors en leur versant intégralement, en une seule fois les indemnités qu’ils auraient perçues sur une période de 3 ans par exemple, pour qu’ils se lancent dans l’aventure entrepreneuriale et sortir du règne de l’assistanat. On peut changer les règles pour changer la donne au sein de la société. Alors, faisons-le tous et toutes ensemble !!!

Youssouf Omarjee

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