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Dans le Figaro, Manuel Valls alerte sur l'impact d'une dissolution de l'Assemblée nationale pour les Outre-mer

  • Publié le 8 octobre 2025 à 11:00
  • Actualisé le 8 octobre 2025 à 11:33
Manuel Valls en visite à La Réunion

Dans les pages du Figaro, le ministre démissionnaire des Outre-mer Manuel Valls alerte sur les risques d'une dissolution de l'Assemblée nationale. Alors que la crise politique s'aggrave de jour en jour, Manuel Valls appelle à la stabilité, pour ne pas "(empêcher) de mener à terme tous les chantiers engagés pour les 2,8 millions de nos compatriotes ultramarins". (Photo d'illustration rb/www.imazpress.com)

"Depuis plus d’un mois, les soubresauts gouvernementaux concentrent toute l’attention médiatique et politique. Réduit à un rôle d’observateur désenchanté, dépité et exaspéré, le peuple devient un acteur oublié de la vie politique. Détenteur de la souveraineté et délégant du contrat social, il devrait être au cœur de toutes les négociations actuelles. Son intérêt devrait guider tous les acteurs politiques. Pourtant, si tout le monde s’en sert, plus grand monde ne le sert", écrit le ministre démissionnaire dans les pages du Figaro.

"Je veux essayer de nous ramener collectivement sur terre et plus particulièrement, du fait de mes fonctions actuelles, sur des terres éloignées de l’hexagone qui attendent beaucoup de l’État", plaide Manuel Valls. 

"Je veux éviter la dissolution notamment parce qu’elle empêcherait de mener à terme tous les chantiers engagés pour les 2,8 millions de nos compatriotes ultramarins. Voulons-nous vraiment dissoudre l’effort engagé pour nos Outre-mer depuis plus de 9 mois ?", s'interroge-t-il.

Selon lui, une dissolution "serait d’abord hypothéquer l’avenir de la Nouvelle‑Calédonie, érigée désormais en priorité par le premier ministre et les présidents des assemblées". 

"La situation dans cet archipel de l’océan Pacifique, inscrit dans la mémoire collective et la conscience politique des Français, reste un sujet de préoccupation majeure. Après les violences de mai 2024, qui ont fracturé la société calédonienne et amplifié le marasme économique et financier, un nouvel accord global, porteur de stabilité a été signé le 12 juillet 2025, l’accord de Bougival", estime-t-il.

"Pour le traduire juridiquement, il faut maintenant que le Parlement se saisisse d’une proposition de loi organique pour reporter les élections provinciales, et d’un projet de loi constitutionnelle. La dissolution empêcherait d’avancer, voire conduirait à remettre en cause l’accord. Elle serait aussi un frein à la reconstruction économique, sociale et financière et elle mettrait en cause les projets de reprise des usines qui exploitent le nickel. Le risque que la Nouvelle‑Calédonie replonge dans le chaos et la violence serait alors immense", continue Manuel Valls.

Une dissolution "serait ensuite sacrifier la refondation de Mayotte". "Depuis plus de 9 mois, nous avons engagé un effort inédit pour cet archipel de l’océan Indien, frappé de plein fouet par le cyclone Chido en décembre 2024 et fragilisée de longue date par un sous-développement de ses infrastructures et par une immigration incontrôlée. Deux lois ont été adoptées pour accompagner la reconstruction et engager la refondation du territoire, programmant près de 4 milliards d’euros de crédits sur 6 ans. La dissolution et l’absence de budget pourraient empêcher de traduire ces engagements dans les faits, au sein de la loi de finances", rappelle le ministre démissionnaire.

Il ajoute qu'une dissolution "serait aussi laisser la vie chère continuer à étrangler nos compatriotes ultramarins". "En 9 mois, nous avons avancé. Le protocole d’objectifs et de moyens martiniquais a poursuivi sa mise en œuvre, conduisant à des baisses de prix non négligeables", note-t-il.

"Provoquer une dissolution, ce serait également fragiliser la lutte contre le narcotrafic qui gangrène particulièrement les Antilles, la Guyane, mais aussi de plus en plus La Réunion. Ce fléau menace de faire s’effondrer ces sociétés", assure Manuel Valls.

"Ce serait, enfin, remettre en cause les efforts que nous menons au niveau européen pour que les spécificités des territoires ultramarins soient mieux prises en compte par le droit communautaire, à travers une adaptation des normes qui permettrait une meilleure intégration dans leur espace régional."

Enfin, "ce serait interrompre un travail essentiel pour repenser notre rapport entre l’Hexagone et la France des océans, ce que j’ai appelé la démétropolisation".

Manuel Valls insiste sur le fait que "les Outre-mer n’ont pas besoin seulement de gestion administrative, mais de transformation politique".

"C’est une tâche qui ne peut tolérer l’instabilité, l’absence de budget et la perte de temps que provoquerait une dissolution. Quant à son issue, ni la France en général, ni nos compatriotes ultramarins en particulier n’ont un quelconque intérêt à une victoire du Rassemblement national au regard de son histoire, de son programme et de sa vision du monde", conclut-il.

www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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