Tribune libre de la CGTR

Le progrès social, seule issue à la crise !

  • Publié le 8 octobre 2025 à 11:53
  • Actualisé le 8 octobre 2025 à 11:54
Jacky Balmine CGTR

Le premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé ce lundi sa démission 27 jours seulement après sa nomination, avant même d’avoir prononcé son discours de politique générale et présenté son budget (Photo : sly/www.imazpress.com)

Depuis sa nomination, les travailleurs et les travailleuses se sont mobilisés à trois reprises pour dénoncer la violence du budget en préparation et exiger des réponses sociales, écrivant ainsi une rentrée sociale inédite. Au lieu de revoir sa copie, de renoncer aux reculs sociaux (année blanche, réforme de l’assurance chômage, doublement des franchises médicales...), au lieu de mettre en place la justice fiscale et d’abroger la réforme des retraites, Sébastien Lecornu a préféré maintenir le budget et le gouvernement de son prédécesseur. Il n'a pas eu le courage d'affronter les grands patrons et les plus riches et de rompre avec la politique de l'offre d'Emmanuel Macron.

Il est donc le 5e Premier ministre en 2 ans à être contraint à la démission du fait de la violence sociale de sa politique.

Encore une fois, au lieu de changer de politique le président de la République fait le choix du chaos institutionnel. Il prend le risque de transformer une crise sociale et démocratique en crise de régime.

Le Medef, quant à lui, en multipliant les gesticulations pour empêcher toutejustice fiscale et sociale, porte une lourde responsabilité.

Cette décision est d'autant plus grave dans un contexte de tensions géopolitiques majeures, alors que l'extrême droite représente un danger central pour les démocraties, les libertés et les droits sociaux en France et dans le monde.

Les travailleuses et les travailleurs, les jeunes et les retraité·es ont construit une mobilisation historique pendant 2 ans et demi contre la réforme des retraites. Emmanuel Macron a fait le choix de l'ignorer et d'imposer sa réforme par 49-3. Il a donc été sanctionné par les urnes et a perdu toute majorité suite à sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale. Les travailleurs et les travailleuses, et la population doivent être entendus. Les dénis démocratiques et les passages en force doivent cesser.

Comme la CGTR le martèle : il n'y aura pas de stabilité sans justice sociale.

Face à l'irresponsabilité du président de la République, du gouvernement et de leurs alliés patronaux, la CGTR appelle au rassemblement des forces de progrès social pour barrer la route à l’extrême droite et gagner enfin la réponse aux urgences sociales et environnementales :

- Mettre en place un plan d’action contre la vie chère à La Réunion
- Appliquer toutes les conventions collectives nationales à La Réunion
- Mettre en place la justice fiscale par une contribution plus importante des plus riches et des revenus du capital
- Débloquer les moyens nécessaires pour nos services publics et pour la transformation environnementale
- Abroger la réforme des retraites
- Augmenter les salaires, les pensions et les minimas sociaux
- Arrêter les licenciements, réindustrialiser et décarboner le pays
- Mettre fin aux milliards d’exonérations sociales et fiscales sans aucune contrepartie en termes d’emplois et de salaires
- Mettre fin à la chasse aux travailleuses et travailleurs sans papier et à la stigmatisation des étrangers et des précaires

Dans ce contexte d'instabilité maximum, la CGTR continuera à prendre toutes ses responsabilités pour que le monde du travail soit enfin entendu. Plus de deux millions de travailleuses et travailleurs, privé.es d'emploi, jeunes retraité.es se sont déjà mobilisé·es les 10, 18 septembre et 2 octobre dans le cadre d'une rentrée sociale d'ampleur historique. La CGTR appelle les travailleuses et les travailleurs à continuer leurs actions dans les entreprises pour les salaires, l’emploi et les conditions de travail. La CGTR continuera à travailler pour renforcer l’unité syndicale et permettre les mobilisations les plus larges.

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