Madame la Présidente, je vous écris publiquement, en tant que citoyen réunionnais, militant des droits humains et défenseur d’une économie éthique et durable, pour vous demander solennellement de mettre fin à tout partenariat institutionnel ou économique avec la ville de Tianjin ou d’autres entités chinoises directement ou indirectement liées au travail forcé ou à la violation des droits humains. (Photo photo Sly/www.imazpress.com)
Alors que l’Union Européenne avec la complicité de l'extrême droite a détricoter la loi sur le dvoir de vigilancedes entreprises, en lâchant la bride à toutes les multinationales comme Shein en matière de prévention des violations graves des droits humains et des dégâts environnementaux, je vous exhorte à mettre en place des coopérations nécessaires au développement de notre île sans sacrifier les valeurs humanistes qui ont toujours fondé l’identité de notre territoire.
Cette demande n’est pas un simple geste symbolique. Elle est un acte de cohérence morale et politique, à la hauteur des valeurs que notre île revendique : la dignité humaine, la justice, et la solidarité.
Aujourd’hui, il ne s’agit plus d’ignorer ce que tout le monde sait : le régime chinois organise et profite du travail forcé des Ouïghours, peuple persécuté dans la région du Xinjiang. Derrière les vitrines séduisantes de l’économie chinoise et de son expansion mondiale, se cache une tragédie humaine et écologique d’une ampleur sans précédent.
Des marques emblématiques de ce modèle, comme SHEIN ou Temu, incarnent ce système d’exploitation et de destruction :
Leurs chaînes de production reposent sur une main-d’œuvre exploitée, parfois issue du travail forcé des Ouïghours.
Leur modèle économique de fast fashion et d’hyperconsommation numérique est catastrophique pour l’environnement, émettant des quantités colossales de carbone et générant des montagnes de déchets textiles.
Leur présence sur le marché international contribue à affaiblir les circuits courts, à précariser les travailleurs et à déstabiliser nos tissus économiques locaux.
La Réunion, par sa position géographique et sa richesse culturelle, doit être un exemple de vigilance éthique et non une plateforme d’acceptation passive de ces pratiques indignes.
Madame la Présidente, vous avez, par vos prises de position passées, montré votre attachement aux valeurs de justice sociale et de respect des peuples. C’est en ce sens que je vous appelle à :
Refuser l’installation ou le commerce des entreprises comme SHEIN, Temu ou toute autre structure basée sur ces modèles destructeurs à La Réunion.
Affirmer publiquement la volonté de la Région Réunion d’exercer un devoir de vigilance économique et environnementale dans tous ses partenariats internationaux.
Nous devons montrer que notre île n’est pas seulement une vitrine touristique, mais un territoire conscient de sa responsabilité envers l’humanité et la planète.
La Réunion mérite mieux qu’une prospérité bâtie sur la souffrance des autres et la dévastation de notre environnement commun.
Je vous remercie, Madame la Présidente, de l’attention portée à cet appel et espère que notre Région saura faire entendre sa voix du côté de la justice et de la dignité.
Respectueusement,
Christophe Estève
Co-référent Outre-mer de Place Publique
Fondateur du Collectif de soutien au peuple Ouïghour de La Réunion