Ce dimanche, l’équipe du Tampon 2026 était à Trois Mares pour une nouvelle étape de la démarche de consultation citoyenne menée dans le cadre des ronkozé. Plus de 80 habitantes et habitants ont répondu présent, confirmant une fois encore la volonté forte des Tamponnaises et Tamponnais de reprendre la parole sur l’avenir de leur commune. (Photo Tampon 2026 - Alexis Chaussalet)
Dans un climat d’écoute et d’échanges constructifs, les participants ont exprimé leurs préoccupations du quotidien. La gestion des déchets apparaît comme un problème récurrent, alimenté par l’augmentation des dépôts sauvages et l’absence de solutions adaptées. Les habitants ont également dénoncé le véritable « coma circulatoire » qui paralyse le quartier, marqué par une circulation difficile, un manque d’alternatives de mobilité pertinentes et une planification qui ne suit plus la croissance démographique. À cela s’ajoute le manque criant d’infrastructures scolaires, alors que la population augmente et que de plus en plus de familles s’installent à Trois Mares sans que l’offre éducative ne suive. Enfin, plusieurs voix ont rappelé l’urgence de recréer du lien intergénérationnel, face à la solitude des personnes âgées, au manque d’espaces partagés et à l’absence de lieux de vie où jeunes, familles et seniors puissent réellement se croiser. La population déplore le désintérêt croissant de la commune concernant les évènements culturels du quartier tels que le 20 désam, alors que Trois Mares est un des berceaux du Maloya.
Un constat s’est imposé au fil des témoignages : Trois Mares est un quartier vivant, structuré, habité, mais laissé sans vision d’ensemble. Les habitants ne demandent ni privilèges ni discours : ils demandent une commune qui assume sa responsabilité, qui écoute, qui agit, et qui cesse de traiter certains quartiers comme des marges invisibles.
En fin de rencontre, Alexis Chaussalet a mis l’accent sur la nécessité de recréer des lieux de rencontre pour « détaquer la langue », libérer la parole et construire ensemble les solutions pour demain, affirmant que « chaque parole est importante ». Il a rappelé que l’avenir du Tampon doit s’appuyer sur nos valeurs : la solidarité, la transmission, la défense de notre identité réunionnaise, à Trois Mares comme dans toute La Réunion, pour les générations à venir. Il a dénoncé la construction d’immeubles sans consultation des habitants, sans planification éducative, sans parkings, sans crèches, résultat d’une logique clientéliste déconnectée des réalités du terrain. Il a insisté sur la nécessité de revaloriser le périscolaire, de développer de véritables solidarités locales et de sortir d’une vision descendante du pouvoir : « Il n’y a pas de sauveurs. Le changement doit venir de la base, collectivement. Nou relève la tête. »
Sur la question de la mobilité, il a rappelé que la modernisation du réseau de bus constitue une priorité absolue, et qu’un projet de tramway écologique dans les bas du Tampon — là où le relief le permet — doit être envisagé en coconstruction avec les habitants.
Cette rencontre a également mis en lumière la pertinence du projet des Kaz 2 Kartié, pensé comme une réponse concrète aux besoins exprimés : des lieux de proximité ouverts, animés, dotés de services communaux, d’activités, de médiation sociale, et d’un conseil de quartier doté d’un budget participatif. Là où il manque un lieu de vie, les Kaz 2 Kartié proposent une réponse simple : rendre le quartier à ses habitants.
La démarche participative « Le Tampon 2026 » se poursuit dans les quartiers, avec un principe constant : le projet municipal doit venir du terrain, pas des bureaux. L’équipe invite l’ensemble des Tamponnaises et Tamponnais à contribuer à cette construction collective via le site : letampon2026.fr
Alexis Chaussalet
Le Tampon 2026 : Nout’ voix, Nout’ l’avenir
