Entre-Deux

Le choka dans tous ses états

  • Publié le 23 juillet 2003 à 00:00

Tresser, tissé, assemblé et même cuit, le choka (sisal ou agave en français) s'est montré sous toutes ses formes ces samedi 19 et dimanche 20 juillet à l'Entre-Deux. La petite commune du Sud avait en effet décidé de rendre hommage à cette plante dont les fibres servent presque pour tout, de la fabrication de cloisons à la préparation de cari (plat en créole réunionnais) en passant par la confection de savates et de paniers

Avant de tomber un peu dans l'oubli, le choka a eu plus d'un siècle de gloire à La Réunion. Normal, les fibres rigides et très résistantes de cette plante verte - qui pousse sans soin particulier -, servaient à peu près à tout il n'y a pas si longtemps que cela.
L'Entre-Deux a voulu honorer cette plante en se mettant à l'heure du choka pendant deux jours. La fête a commencé samedi par un défilé des majorettes et une démonstration de jeunes judokas, puis la parole a eté donnée à Jean Daniel Payet de l'association "Entre-Deux Épok" (époques). Dans un exposé intéressant et détaillé, il a présenté, spécimens à l'appui, les différentes variétés de choka poussant dans l'île et leurs diverses utilisations : zingades (radeau utilisé sur le lagon pour rapporter le corail ramassé jusqu'au four à chaux), takon (autre accessoire de travail pour les fours à chaux), charpente de salles vertes (abri sous lesquelles ont lieu parfois encore de nos jours les bals de mariages) et des toilettes isolées au fond du jardin et fermées par des sacs de jute, canaux d'irrigation, gouttières, cloisons tressées, savates etc.
Sur un autre stand, des anciennes du village montraient comment les fibres sont extraites des feuilles (la feuille est écrasée sous une lame tandis qu'on la tire ; la pulpe et le jus sont bloqués par la lame, restent les fibres) et comment on les tresse.
Un peu plus loin un passionné enseigné la façon de préparer un c?ur de
choka avant de le faire cuire. Trois ou quatre stands présentaient des savates-choka et d'autres articles du même matériau.
Quant aux restaurants, ils proposaient des caris, du choka boucané notamment
Le groupe Baster a clôturé la soirée du samedi soir. La fête s'est poursuivie dimanche.
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