Une pièce de théâtre comme une autre? Non, pas exactement. Revisiter une comédie ou un conte engendre pour le metteur en scène Sham"s une occasion d'ajouter sa touche artistique. C'est avec le même leitmotiv que le maître et son groupe montent sur scène à chaque représentation : établir le contact avec le public et devenir des orfèvres de l'émotion
Jusqu'au 19 juin 2004, la compagnie Sham's se met en scène dans le festisham's. L'occasion pour l'une des plus célèbres troupes de théâtre de La Réunion de présenter certaines des pièces qui ont fait son succès de "Lo Rapiang", "Le Petit Chaperon Rouge", "Mario mon Dalon", ou encore "Mais ne te promène donc pas toute nue !" sont au programme. Peu importe l'intrigue puisque pour la compagnie Sham's, l'essentiel consiste à impliquer le public dans la pièce. Pas de recette spécifique, si ce n'est susciter le rire auprès des spectateurs, car "on pleure seul dans son coin, mais on rit toujours ensemble" dit Sham's. Il s'adresse directement au public " quitte à me retrouver sur les genoux d"une spectatrice, dont je pique le sac en regagnant la scène, pour provoquer une réaction de sa part", raconte encore Sham"s, dans un grand sourire.Alors chaque personnage y va à sa manière. Harpagon, assoiffé de richesses, rappelle l'objectif final de toute activité sociale et économique : l'argent. Plus affectueuse, la maman du Petit Chaperon Rouge, en demandant aux jeunes marmailles s'ils ont, eux aussi, un doudou comme sa fille, évoque l'amour d'une mère pour ses enfants.
"L'interactivité réside déjà souvent dans la structure du texte, mais le genre, le comique en général, en requiert davantage", explique le metteur en scène. "Le théâtre ne doit surtout pas créer un effet d'ennui" ajoute-t-il. C'est la raison pour laquelle "il faut toucher l'affect, être des orfèvres de l'émotion", conclut-t-il.
Paméla Rakotomanga
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