"Le journal d'un prisonnier": Sarkozy va publier un livre sur ses trois semaines de détention

  • PubliĂ© le 21 novembre 2025 Ă  19:30
  • ActualisĂ© le 21 novembre 2025 Ă  20:35
L'ex président de la République Nicolas Sarkozy le 21 octobre 2025, à Paris

Moins de deux semaines aprÚs sa sortie de prison, Nicolas Sarkozy annonce vendredi la sortie le 10 décembre d'un livre sur son incarcération dans le cadre du procÚs libyen, "Le journal d'un prisonnier", publié aux éditions Fayard, contrÎlées par Vincent Bolloré.

"En prison, il n'y a rien Ă  voir, et rien Ă  faire. J'oublie le silence qui n'existe pas Ă  la SantĂ© oĂč il y a beaucoup Ă  entendre. Le bruit y est hĂ©las constant. A l'image du dĂ©sert, la vie intĂ©rieure se fortifie en prison", Ă©crit sur le rĂ©seau social X l'ancien prĂ©sident, incarcĂ©rĂ© trois semaines suite Ă  sa condamnation dans le procĂšs libyen.

Long de 216 pages, l'ouvrage sera commercialisé au prix de 20,90 euros, ont précisé dans un communiqué les éditions Fayard.

Le 25 septembre, l'ancien chef de l'État, aujourd'hui ĂągĂ© de 70 ans, a Ă©tĂ© condamnĂ© en premiĂšre instance Ă  cinq ans de prison avec mandat de dĂ©pĂŽt assorti d'une exĂ©cution provisoire pour association de malfaiteurs, et Ă  une amende de 100.000 euros.

- Officiers de sécurité -

Il a aussitÎt fait appel et jouera son avenir lors d'un nouveau procÚs, prévu du 16 mars au 3 juin à la cour d'appel de Paris.

En détention à l'isolement, et protégé par deux officiers de sécurité, ce qui a ulcéré les syndicats pénitentiaires, l'ancien président était "dans une cellule de 9 m2, il y a du bruit tout le temps", avait commenté au début de sa détention son avocat et ami Jean-Michel Darrois, aprÚs son premier entretien au parloir avec Nicolas Sarkozy.

"Il envisage de passer son temps en écrivant, en faisant le plus de sport possible, en recevant les visites de sa famille et de ses avocats", avait décrit son conseil, précisant qu'il avait "commencé à écrire son livre" dÚs le premier jour de détention.

Le tribunal correctionnel de Paris l'a reconnu coupable d'avoir sciemment laissé ses collaborateurs démarcher la Libye du dictateur Mouammar Kadhafi pour solliciter un financement occulte de sa campagne présidentielle victorieuse de 2007.

Celui qui clame son innocence depuis le début de l'affaire a vécu une détention inédite pour un ex-président dans l'histoire de la République française et qui a suscité de vifs débats.

Pour les juges, le mandat de dépÎt prononcé était justifié par la "gravité exceptionnelle" des faits. Pour Nicolas Sarkozy, il a été motivé par "la haine".

ÉcrouĂ© le 21 octobre, Nicolas Sarkozy a Ă©tĂ© libĂ©rĂ© de prison le 10 novembre par la cour d'appel de Paris, qui a estimĂ© qu'il ne prĂ©sentait pas de risque de fuite et l'a placĂ© sous contrĂŽle judiciaire.

La justice lui a toutefois imposé une interdiction de quitter la France, d'entrer en contact avec les autres prévenus et un certain nombre de personnes, dont le ministre de la Justice Gérald Darmanin, qui lui avait rendu visite en prison le 29 octobre, ou tout membre de son cabinet ou cadre judiciaire susceptible de bénéficier d'informations sur les procédures.

- Dix prévenus rejugés -

Neuf autres personnes seront rejugées à partir de mi-mars aux cÎtés de Nicolas Sarkozy.

Parmi les prévenus figurent deux anciens proches collaborateurs de M. Sarkozy, Claude Guéant - condamné à six ans de prison mais sans mandat de dépÎt - et Brice Hortefeux - qui a écopé pour sa part de deux ans de prison, une peine à effectuer sous bracelet à domicile assortie de l'exécution provisoire.

Autre prĂ©venu Ă  ĂȘtre rejugĂ©, l'intermĂ©diaire Alexandre Djouhri, condamnĂ© Ă  six ans de prison et trois millions d'euros d'amende en premiĂšre instance, et incarcĂ©rĂ© depuis.

D'ici là, une autre échéance judiciaire capitale attend Nicolas Sarkozy.

Déjà condamné définitivement dans l'affaire des écoutes, l'ancien président saura le 26 novembre si la Cour de cassation valide ou non sa condamnation en appel dans l'affaire Bygmalion, à un an d'emprisonnement dont six mois ferme aménageables, pour le financement illégal de sa campagne présidentielle perdue de 2012.

 AFP

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