Colère

Agriculteurs : le "siège" de Paris se prépare, les mobilisations en région recommencent

  • Publié le 29 janvier 2024 à 14:22
  • Actualisé le 29 janvier 2024 à 16:03

Le blocage des axes majeurs menant à Paris et d'autres grandes agglomérations par les agriculteurs en colère démarre doucement lundi, une journée sous tension où 15.000 membres des forces de l'ordre sont mobilisés.

Le blocage des axes majeurs menant à Paris et d'autres grandes agglomérations par les agriculteurs en colère démarre doucement lundi, une journée sous tension où 15.000 membres des forces de l'ordre sont mobilisés.

Au total, huit "points de blocage" sur de grandes autoroutes à quelques kilomètres ou dizaines de kilomètres du périphérique parisien sont prévus par la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs (JA) à partir de 14H00, mais avec pour mot d'ordre un "siège" de la capitale, sans limite de temps.

A 08H30, le blocage de Paris n'avait pas encore commencé, les perturbations en cours sur l'A13 étant surtout liées à une opération escargot des taxis, à leur tour mobilisés sur une revendication propre à leur secteur: obtenir de l'Assurance maladie une renégociation du transport de patients.

"On ne veut pas mettre la pagaille tout de suite", car des annonces du gouvernement sont encore attendues, a expliqué M. Desrumeaux.

Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau a confirmé lundi sur France 2 que de nouvelles mesures seraient annoncées "dans les 48 heures" pour "compléter et montrer la globalité" de la réponse du gouvernement face à une crise "multiple". Il est lui-même ce matin à la préfecture du Val-de-Marne, avec une prise de parole prévue à midi.

- "Mobilisations territorialisées" -

"On est en train d’essayer d’organiser" le départ à Paris, a de son côté souligné à l'AFP Florent Point, président des JA de Bourgogne-Franche-Comté afin de "garder des mobilisations territorialisées"

"L’idée c’est quand même que le territoire complet de la France puisse +s’allumer+ au ministère de l’Intérieur", a-t-il ajouté.

La Bretagne connaissait par exemple de nombreux blocages sur des nationales lundi matin , notamment près de Quimper ou à hauteur de Ploërmel, important nœud routier au centre de la péninsule, selon un communiqué de Bison futé.

Sur l’A11, qui relie Nantes à l’Ile-de-France, "la circulation est impossible entre Seiches-sur-le-Loir et Durtal en direction du Mans", peut-on lire sur le compte X de l’autoroute.

"On va essayer d’être organisés, de faire monter la pression (…) le mot d’ordre général reste de mettre en avant la sécurité des agriculteurs sur toutes les opérations de blocage pour qu’on puisse continuer à avoir des mobilisations +propres+", a ajouté M. Point, alors que la mobilisation a été frappée par les décès d'une éleveuse et de sa fille, tuées accidentellement sur un barrage d'agriculteurs lundi dernier.

Le gouvernement a de son côté annoncé que 15.000 membres des forces de l'ordre seraient mobilisés lundi pour empêcher que les tracteurs n'entrent dans "Paris et les grandes villes".

Toutefois, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin leur a demandé de faire part de "modération", ne devant pas "intervenir sur les points de blocage" mais les "sécuriser".

- "Pas de violence"-

La capitale "va être entourée par un certain nombre de convois de tracteurs mais à bonne distance parce qu'on ne souhaite pas de violence", a précisé sur RTL le président de la FNSEA Arnaud Rousseau, précisant qu'ils se trouveront "entre 30 et 40 kilomètres de la capitale sur les principaux axes autoroutiers à partir de 14H00".  Il a par ailleurs dit qu'il était "prévu" qu'il parle avec le Premier ministre Gabriel Attal dans la journée pour évoquer les possibles solutions à la crise agricole.

Ce dernier avait dévoilé vendredi des mesures d'urgence, dont l'abandon de la hausse de la taxe sur le gazole non routier (GNR), des indemnités gonflées pour les éleveurs dont les bovins ont été touchés par la maladie hémorragique épizootique, des sanctions lourdes contre trois industriels de l'agro-alimentaire ne respectant pas les lois Egalim sur les prix.

Le Premier ministre a cependant concédé dimanche qu'il "n'a pas répondu encore" à "ce qui constitue le malaise et le mal-être de nos agriculteurs aujourd'hui".

AFP

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