Le nombre de morts sur les routes de France métropolitaine a plongé exceptionnellement de 39,6% en mars mais il s'agit d'un chiffre "en trompe l'oeil" voire "catastrophique" pour les autorités et les associations au regard de la chute du trafic due au confinement.
En mars, 154 personnes sont dĂ©cĂ©dĂ©es sur les routes de France, soit 101 personnes en moins par rapport Ă l'annĂ©e derniĂšre. Cette baisse "s'inscrit dans le contexte de la mise en place du confinement Ă partir du 17 mars qui a bien Ă©videmment fortement rĂ©duit l'ensemble des dĂ©placements", tempĂšre le ministĂšre. "Il faudrait ces mĂȘmes rĂ©sultats sans les mesures de confinement", estime de son cĂŽtĂ© Chantal Perrichon, prĂ©sidente de la Ligue contre la violence routiĂšre.
Pour David Julliard, l'adjoint au délégué à la sécurité routiÚre, "ce sont des chiffres en trompe l'oeil": "d'une part il s'agit du meilleur mois de l'histoire de la sécurité routiÚre, car nous sommes descendus en dessous des 200 morts", se réjouit-il.
Mais, il souligne d'autre part que "cette diminution est infĂ©rieure Ă celle du trafic". Il s'agit donc d'un "chiffre supĂ©rieur Ă ce qu'on attendait", regrette-t-il. Un regret partagĂ© par le directeur gĂ©nĂ©ral de l'association 40 millions d'automobilistes, Pierre Chasseray, qui qualifie ces chiffres de "catastrophiques": "actuellement on est dans une pĂ©riode oĂč il devrait y avoir zĂ©ro accident", assure-t-il. "Chaque accident est un Ă©chec terrible de comportement", selon lui.
D'ailleurs, depuis la mise en place du confinement, les grands excÚs de vitesse (supérieurs à 50 km/h au-delà de la vitesse autorisée) sont en nette hausse sur les routes de France, note la Sécurité routiÚre. Entre le 30 mars et le 5 avril, les radars ont enregistré une augmentation de 12% de ce type d'infractions, par rapport à la derniÚre semaine avant le confinement (9 au 15 mars).
- "Roulette russe sur les routes" -
Ces comportements dangereux sont "incomprĂ©hensibles", estime David Julliard. "Certains automobilistes ont un sentiment de dĂ©sinhibition dĂ» Ă la fluiditĂ© du trafic", souligne-t-il. Des excĂšs de vitesses qui sont "susceptibles d'accroĂźtre le nombre de blessĂ©s conduits dans les services d'urgence hospitaliers dans le contexte d'une extrĂȘme mobilisation des personnels de santĂ©", alerte aussi la SĂ©curitĂ© routiĂšre.
"Comment ne pas s'indigner devant le comportement d'irresponsables qui se réjouissent de braver les mesures de confinement et les excÚs de vitesse ? La route leur appartient", a réagi Chantal Perrichon.
ExcĂšs de vitesse, stupĂ©fiants, alcool... Pour Pierre Chasseray, ce sont des conduites "intolĂ©rables et imbĂ©ciles", encore plus dans ce contexte. "La moindre des choses c'est qu'on fasse attention quand on prend la voiture", explique le directeur gĂ©nĂ©ral, tout en demandant plus de forces de l'ordre sur les routes pour arrĂȘter "ces fous furieux qui jouent Ă la roulette russe au volant".
L'ensemble des chiffres de mars sont tout de mĂȘme tous Ă la baisse. Comme le nombre de morts, le nombre d'accidents corporels est en nette diminution sur cette pĂ©riode (-43,2%), au nombre de 2.443 contre 4.298 en mars de l'annĂ©e derniĂšre.
Concernant le nombre de blessés, il diminue également: 2.965 personnes ont été blessées contre 5.326 en mars 2019, soit 2 361 personnes de moins (-44,3%). Ces chiffres exceptionnellement bas profitent en particulier aux piétons et aux cyclistes, bien moins présents sur la voie publique en cette période. En revanche, le nombre de morts dans la catégorie des conducteurs professionnels de véhicules utilitaires ou poids lourd ne baisse pas. En Outre-mer, la tendance à la baisse se confirme aussi avec 16 tués sur les routes, soit 7 de moins qu'en mars 2019.
AFP
Et ça, on le savait depuis toujours, c'est pas la voiture, la vitesse ou l'alcool qui tue, c'est bien le crétin qui se trouve derriÚre le volant !