[VIDÉO] Gaza : cinq journalistes d'Al Jazeera tués dans une frappe israélienne

  • Publié le 11 août 2025 à 07:50
  • Actualisé le 12 août 2025 à 15:23
Un Palestinien pleure la mort d'un proche tué la veille par des tirs israéliens alors qu'il venait chercher de l'aide alimentaire, dans la morgue de l'hôpital Al-Shifa de Gaza-ville, le 10 août 2025

Al Jazeera a annoncé la mort de cinq de ses journalistes dimanche lors d'une frappe israélienne dans la bande de Gaza, dont un reporter bien connu de ses téléspectateurs que l'armée israélienne a reconnu avoir ciblé, le qualifiant de "terroriste". Israël n'a fourni aucune preuve à l'appui de son accusation jugée diffamatoire par le Comité pour la protection des journalistes. Déjà 61.430 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées par Israël qui a aussi déclenché une famine massive à Gaza

Au moment où le gouvernement israélien se montre déterminé à mettre en oeuvre son nouveau plan d'opération dans le territoire palestinien dévasté et affamé par 22 mois de guerre, la chaîne basée au Qatar a fait état de "ce qui semble être une attaque ciblée israélienne" sur une tente utilisée par ses journalistes à Gaza-ville, devant l'hôpital al-Chifa.

Elle a fait part du décès de ses correspondants Anas al-Sharif et Mohammed Qreiqeh, ainsi que des cameramen Ibrahim Zaher, Mohammed Noufal et Moamen Aliwa.

Leurs noms s'ajoutent à la liste des près de 200 journalistes, selon Reporters sans frontières, tués dans la guerre lancée en représailles à la sanglante attaque du mouvement palestinien Hamas du 7 octobre 2023.

Anas al-Sharif, 28 ans, était l'un des visages les plus connus parmi les correspondants couvrant au quotidien le conflit à Gaza.

L'armée israélienne a confirmé l'avoir ciblé, le qualifiant de "terroriste" qui "se faisait passer pour un journaliste".

Il "était le chef d'une cellule terroriste au sein de l'organisation terroriste Hamas et était responsable de la préparation d'attaques de roquettes contre des civils israéliens et les troupes" israéliennes, a-t-elle affirmé sur Telegram.

- "Ne pas oublier Gaza" -

Dans ses derniers messages postés sur X dimanche, Anas al-Sharif faisait état d'"intenses" bombardements israéliens sur le territoire palestinien et avait diffusé une courte vidéo montrant des frappes sur la ville de Gaza.

 

Un texte posthume que le journaliste avait écrit en avril en cas de décès a été publié sur son compte lundi matin, où il appelle à "ne pas oublier Gaza". Ceci est ma volonté et mon message final. Si ces mots vous parviennent, sachez qu'Israël a réussi à me tuer et à me faire taire. Que la paix soit sur vous, ainsi que la miséricorde et les bénédictions d'Allah" a également écrit le journaliste.

"J'ai vécu la douleur dans tous ses détails, goûté à la souffrance et à la perte à maintes reprises, et pourtant je n'ai jamais hésité à dire la vérité telle qu'elle est, sans déformation ni falsification" a ajouté Anas al-Sharif.

Il écrit avoir fait son métier "afin qu'Allah puisse témoigner contre ceux qui sont restés silencieux, ceux qui ont accepté notre massacre, ceux qui nous ont coupé le souffle et dont le cœur est resté insensible aux restes éparpillés de nos enfants et de nos femmes, ne faisant rien pour arrêter le massacre que notre peuple subit depuis plus d'un an et demi".

- Israël a diffamé le journaliste sans fournir de preuves crédibles -

En juillet, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) avait accusé l'armée israélienne de mener "une campagne de diffamation" envers le journaliste en le présentant dans des messages en ligne comme un membre du Hamas.

"La tendance d'Israël consistant à qualifier les journalistes de militants sans fournir de preuves crédibles soulève de sérieuses questions sur ses intentions et son respect de la liberté de la presse", a dénoncé Sara Qudah, directrice régionale de l'organisation basée à New York dans la nuit de dimanche à lundi.

"Les journalistes sont des civils et ne doivent jamais être pris pour cible. Ceux qui sont responsables de ces meurtres doivent rendre des comptes", a-t-elle ajouté dans un communiqué.

Israël avait déjà décidé en mai 2024 d'interdire la diffusion de'Al Jazeera dans le pays et d'y fermer ses bureaux, résultat d'un conflit de longue date entre le média et le gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui s'est aggravé pendant la guerre en cours dans la bande de Gaza.

- Presse interdite par Israël à Gaza -

L'armée israélienne a accusé à plusieurs reprises les journalistes de cette chaîne d'être des "agents terroristes" à Gaza affiliés au Hamas.

Plus généralement, la presse internationale n'est pas autorisée à travailler librement dans le territoire palestinien depuis le début du conflit.

Seuls quelques médias, triés sur le volet, y sont entrés embarqués (en "embed") avec l'armée israélienne, leurs reportages étant soumis à une stricte censure militaire.

La presse internationale travaille en s'appuyant sur des journalistes et correspondants locaux, qui ont payé un lourd tribut au conflit.

- "Terminer la guerre" -

Benjamin Netanyahu a affirmé dimanche avoir donné l'ordre à l'armée d'autoriser un plus grand nombre de journalistes de la presse internationale à travailler sous son contrôle dans la bande de Gaza.

Lors de la même conférence de presse, le Premier ministre israélien a justifié dimanche le nouveau plan d'opération de l'armée, qui prévoit la conquête de la ville de Gaza et qu'il a présenté comme le "meilleur moyen pour terminer la guerre".

M. Netanyahu est confronté à une très forte pression, en Israël sur le sort des 49 otages encore aux mains du Hamas, et à l'étranger pour faire taire les armes dans la bande de Gaza, où plus de deux millions de Palestiniens assiégés sont menacés d'une "famine généralisée" selon l'ONU.

Il a assuré que dans le cadre du nouveau plan militaire, Israël "permettra d'abord à la population civile de quitter en toute sécurité les zones de combat pour se rendre dans des zones sûres désignées", où "on leur fournira en abondance de la nourriture, de l'eau et des soins médicaux".

Il a promis des "couloirs protégés" et "d'augmenter le nombre de sites de distribution d'aide de la GHF" (Fondation privée soutenue par les Etats-Unis et Israël), ainsi que les "largages aériens".

- Benjamin Netanyahu risque de déclencher "une nouvelle calamité" à Gaza -

Lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité, le sous-secrétaire général de l'ONU, Miroslav Jenca, a mis en garde contre des projets qui risquent de déclencher "une nouvelle calamité" aux graves conséquences régionales.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont déjà fait 61.430 morts, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.


www.imazpress.com avec l'AFP : redac@ipreunion.com

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7 Commentaires
HULK
HULK
1 mois

Ce qui se passe à GAZA est dramatique, mais POUTINE a fait bien pire partout où il est intervenu et il continue en UKRAINE. Pourtant le secrétaire général de l'ONU s'est déplacé pour lui serrer la main. Alors expliquez-moi pourquoi certains morts ont moins de valeur que d'autres? Demain tout le monde viendra lui faire des courbettes pour son gaz et son pétrole.

isabelle
isabelle
1 mois

guerre à israel encore pire que les russes!

Boycot total
Boycot total
1 mois

Il faudra encore combien de morts pour que la "communauté internationale" agisse vraiment ? Il faut boycotter totalement ce pays génocidaire, arrêter toutes relations commerciales, sportives, culturelles, il faut mettre ce pays au ban de la société comme cela avait le cas pour l'Afrique du Sud de l'apartheid

ZembroKaf
ZembroKaf
1 mois

"netanyhu" et sa clique de bourreaux des génocidaires... ce ne sont plus des "humains" !!!

Tout sauf M Doihoma
Tout sauf M Doihoma
1 mois

Paix
Paix
Paix

Bande de monstres
Bande de monstres
1 mois

Le gouvernement israélien et son premier ministre sont des monstres assoiffés de sang, qu'ils crèvent !

Alain
Alain
1 mois

Bande de salauds, meurtriers, assassins.

Vous massacrez les enfants, les femmes, les médecins, les journalistes. Vous les enterrez vivant sous des tonnes de gravats et pulvérisez leurs corps en milliers de morceaux avec vos bombes. Vous les affamez, les laisser mourir dans leur ville assiégé comme au moyen-âge.

Vous les tuez avec vos drones, vos snipers, vos avions de chasse. Vous les torturez sans relâche dans vos geôles ou les souffrances sont infinies. Même des enfants meures après les actes inimaginables de vos bourreaux…

2 ans presque que cette horreur dure... Et en réalité bien plus.

Ce genocide une honte et une tache indélébile pour l’humanité. Une infamie. Honte au gouvernement israélien! Honte au peuple d’Israel !