7 personnes blessées

Guyana : 19 morts dans un incendie pour un portable confisqué

  • Publié le 24 mai 2023 à 02:58
  • Actualisé le 24 mai 2023 à 07:44

L'incendie qui a coûté la vie à 19 jeunes dans un dortoir scolaire dimanche au Guyana a été déclenché par une adolescente mécontente de la confiscation de son portable, ont annoncé les autorités.

"Une élève est soupçonnée d'avoir déclenché l'incendie dévastateur parce que son téléphone portable lui avait été confisqué", a annoncé mardi la police dans un communiqué.

L'incendie a eu lieu dimanche soir à Mahdia, ville minière enclavée du Guyana, petit pays anglophone d'Amérique du Sud. Les responsables du dortoir "ont confisqué son téléphone portable et la fille a menacé le soir même de mettre le feu au bâtiment, et tout le monde l'a entendue", a affirmé mardi à l'AFP une source gouvernementale qui a requis l'anonymat, affirmant que la jeune fille avait reconnu les faits.

"Elles (les élèves) n'ont pas le droit d'avoir de téléphone portable. Ils (les responsables) ont trouvé cette fille avec un téléphone. Elle envoyait apparemment des photos", a précisé cette source.

La mineure, actuellement hospitalisée sous surveillance policière, s'est rendue dans la salle de bains, a pulvérisé de l'insecticide sur un rideau et y mis le feu avec une allumette, a poursuivi cette source, assurant que plusieurs jeunes filles ont donné la même version des faits.

"Selon les élèves, elles dormaient et ont été réveillées par des cris. Elles ont vu du feu, de la fumée dans la salle de bains, qui s'est rapidement propagé dans le bâtiment" construit en partie en bois, selon le communiqué de la police.

Le drame a aussi été aggravé par le fait que la responsable du dortoir a "paniqué" et n'est pas parvenue à trouver la clé qui ouvrait la porte de sortie du bâtiment dont les fenêtres étaient pourvues de barreaux. La porte était fermée à clé tous les soirs à 21h, a ajouté cette source. Le jeune fils de cette responsable fait partie des 19 morts.

Des hommes ont cassé la porte pour permettre aux survivantes, dont la responsable de l'incendie, de s'échapper. Les pompiers et la police sont arrivés 25 minutes après le début du sinistre, indique-t-on de même source.

- "Tests ADN" -

Treize jeunes filles et le garçon sont morts sur place, tandis que cinq autres jeunes filles sont décédées à l'hôpital du district de Mahdia.

Une source hospitalière à Georgetown a confié à l'AFP que "sept patients étaient encore hospitalisés, deux toujours dans un état critique".

Six autopsies ont été réalisées à la "morgue de l'hôpital et les causes des décès sont l'inhalation de fumées et des brûlures", selon le communiqué de la police.

Les 13 autres corps méconnaissables "ont été transportés à Georgetown" pour des "tests ADN" en vue de leur identification, est-il ajouté.

Le conseiller à la sécurité nationale, le capitaine de l'armée à la retraite Gerry Gouveia, a annoncé qu'une équipe d'experts médico-légaux de la Barbade était arrivée au Guyana pour aider à l'identification. Elle devrait être rejointe dans les prochains jours par d'autres experts médico-légaux en provenance des Etats-Unis.

Le président Irfaan Ali a également annoncé que Cuba avait proposé de "fournir un soutien médical complet à l'intérieur et à l'extérieur du Guyana et d'être un pays d'accueil pour tous les besoins médicaux".

Petit pays pauvre anglophone de 800.000 habitants, le Guyana, ancienne colonie néerlandaise, puis britannique, dispose des plus grandes réserves mondiales per capita de pétrole et espère un développement rapide dans les années à venir avec l'exploitation de ces réserves qui en est encore à ses débuts.

Les spécialistes estiment que le bassin Guyana-Suriname recèle environ 15 milliards de barils de réserves de pétrole associées à des gisements importants de gaz.

AFP

guest
0 Commentaires