Le projet de loi actuellement en discussion ne répond pas aux attentes légitimes des Réunionnais. Les avancées concrètes sont encore trop limitées pour garantir une continuité territoriale efficace des biens et des services sur notre île : "à travers une meilleure prise en charge par l’État du transport de marchandises vers les Outre-mer, afin de réduire le coût de la vie. Les efforts ne peuvent pas peser uniquement sur les classes moyennes et familles modestes, qui peinent déjà à s’en sortir". (Photo sly/www.imazpress.com)
Il est impératif de rappeler que l’État doit jouer un rôle central : "Il est inacceptable que les classes moyennes et familles modestes, qui peinent déjà sous le poids du coût de la vie, soient les seules à supporter les efforts nécessaires pour améliorer notre situation. Nous avons besoin d’une véritable solidarité nationale !"
Bien que ce texte prévoie des mesures d’encadrement des prix et un soutien au pouvoir d’achat, il est insuffisant : "Je réclame instamment l’instauration immédiate d’une TVA à zéro sur les biens de première nécessité ainsi que sur certains services essentiels. Cette mesure est cruciale pour alléger la charge pesant sur les épaules des ménages et pour soutenir le pouvoir d’achat de tous les Réunionnais".
Nous devons également envisager une révision profonde de l’octroi de mer : "Cet outil doit devenir un véritable levier au service de notre développement local et non un frein à l’importation de produits indispensables à notre vie quotidienne". En outre, une politique effective de péréquation des coûts s’impose pour que la distance géographique de notre île ne soit plus synonyme d’inégalités économiques.
"Je ne saurais trop insister sur la nécessité d’accroître la transparence des chaînes d’approvisionnement et de réguler les marges des importateurs et distributeurs. Des sanctions doivent être appliquées face aux abus de position dominante et aux pratiques déloyales qui nuisent à nos concitoyens".
De plus, la promotion des circuits courts ne doit pas être reléguée au second plan. Elle doit devenir une priorité pour renforcer notre souveraineté alimentaire et notre résilience économique : "Bien que le texte propose d’allouer une part de la commande publique à la production locale, il manque de l’ambition nécessaire pour valoriser réellement nos circuits courts".
Les Réunionnais, citoyens égaux devant la République, ne peuvent tolérer d’être perçus comme des Français de seconde zone : "Notre pays, fort de son attachement à l’équité, se doit d’assurer pour La Réunion une pleine continuité territoriale. Ces demandes de justice et d’égalité ne relèvent pas d’un privilège, mais d’un droit que nous devons revendiquer avec fermeté et détermination".
La Réunion doit faire entendre sa voix et exiger que ces solutions soient mises en œuvre. Ces exigences portent la marque d’une justice et d’une égalité que nous nous devons de réclamer avec fermeté et constance !
Patrice Selly, maire de Saint-Benoît et président du Parti Banian
